Conseil no 1 : rédiger sa démarche artistique
Une des premières choses à faire pour s’établir en tant qu’artiste est de trouver sa pratique, de comprendre ce que l’on fait, de le décrire et surtout de l’écrire. C’est la démarche artistique que bien peu d’entre nous aiment élaborer. Il semble que de vendre sa propre salade n’est pas une activité naturelle, on se trouve prétentieux ou encore, on ne trouve pas les mots .. C’est de l’art visuel, pas de la littérature ! La réalité est qu’une démarche artistique constitue la base pour se vendre. C’est grâce à ce groupe de phrases relativement cohérentes que nous pouvons faire le pont entre l’auditoire et les œuvres que nous créons, surtout lorsqu’il s’agit de faire des demandes auprès de galeries, proposer un projet pour un concours ou pour annoncer une exposition, se positionner au sein d’un groupe ou collectif artistique, etc.
Comment faire ? Au début, c’est permis d’écrire n’importe quoi, faire le grand saut, écrire tout ce qui nous vient par la tête. Puis, il faut prendre une certaine distance, du recul. Tout d’abord, il faut comprendre que nous tentons de décrire un processus qui réside dans le « faire ». Se poser la question : qu’est-ce que je fais quand je suis dans l’atelier, quand je fais ce que je fais ? Commencer par le médium : peinture, dessin, collage, mix-média, art numérique, vidéo, sculpture, installation, performance, etc. Ensuite, trouver le « faire », le processus, la méthode. Est-ce qu’il s’agit d’une construction, d’une exploration, d’une compilation, d’une contemplation, de destruction/reconstruction, etc. Finalement, avouer ses influences, ses affinités, des interférences qui peuvent venir de nos contemporains comme de pratiques en dehors des arts visuels, que ce soit la télévision, le théâtre, le cinéma, la danse ou la musique ; tout est possible. Ça devient difficile assez rapidement parce l’exercice exige un esprit critique et objectif, tout le contraire (bien souvent) de l’acte artistique, non-dualiste et subjectif à souhait, pratiquement indescriptible, voire mystique.
Un truc qui aide à écrire sur sa démarche est de faire comme s’il s’agissait de quelqu’un d’autre. Aussi, il faut absolument s’abstenir d’encenser sa propre personne ; les termes à éviter : fantastique, grandiose, extraordinaire, etc. Inversement, il faut aussi s’abstenir de verser dans les sentiments de petitesse ; on peut se trouver raté, moins bon qu’un autre, c’est naturel, mais ces choses là n’entrent pas dans la démarche artistique. Ce sont des démons personnels, et la démarche artistique elle ne doit plus l’être, elle doit consister en une description de ce que l’œuvre veut dire, ce dont elle parle, pas des intentions de l’artiste derrière les œuvres. Si cela peut vous être utile, il est bon de garder en tête que toutes les pratiques se valent, nous avons tous le droit d’aller et venir comme bon nous semble quand il s’agit de faire de l’art (je crois).
Voilà pour ce premier conseil, je vous laisse mâcher ça et vous reviendrai prochainement avec la suite. Si vous avez des réactions, des commentaires ou des idées sur ce que vous venez de lire, surtout n’hésitez pas à les partager. Mon adresse courriel est [email protected]. Merci de votre attention, je vous souhaite un début d’année des plus fructueux.