24 oct au 9 déc | Oct 24 to Dec 9
vernissage 23 oct 17h30 | Oct 23 ~ 5:30PM
galerie.uqam.ca
MELANIE AUTHIER
« CONTRARIÉTÉS ET CONTREPOINTS »
Commissaire : Robert Enright
Melanie Authier, En vol en voiles, 2017, acrylique sur toile, 182.9 x 274.3 cm. Permission de Georgia Scherman Projects
L’artiste présente une peinture à la fois énergique et délicate, qui revisite les héritages contradictoires de la pratique picturale. Les riches espaces peints par Melanie Authier, artiste établie à Ottawa, nous rappellent qu’une myriade de questions restent à résoudre au sujet de l’art après le modernisme. Pour Authier, les tableaux ne sont pas de simples objets esthétiques sans lien les uns avec les autres. Ils s’inscrivent dans un vaste réseau relationnel.
The artist shows paintings that are both dynamic and delicate, while revisiting the contradictory legacies of pictorial practice. The visually rich spaces in artist Melanie Authier’s paintings remind us that we are still negotiating a myriad of questions when we consider art after Modernism. For Authier, paintings are not simply discrete aesthetic objects. They exist within an expanded set of relations.
CAROLYNE SCENNA
« JE SUIS LA PIRE À CE QUE JE FAIS LE MIEUX ET POUR CE DON JE ME SENS BÉNIE »
Carolyne Scenna, Papier mâché, 2017, photomontage, image tirée du diaporama J’aurais fait mieux
L’exposition inaugure une installation où l’artiste recompose et revisite de manière obsessive ses archives photographiques. Un espace délimité par des rideaux de velours blanc, des projections vidéo lo-fi et une maquette de volcan forment un parcours où les spectateurs sont invités, grâce à divers dispositifs de projection, à découvrir un assemblage d’images hybrides.
The exhibition presents an installation in which the artist obsessively recomposes and revisits her photographic archives. A space bounded by white velvet curtains, lo-fi video projections and a model of a volcano form a route where spectators are invited to discover an assemblage of hybrid images through various projection devices.
MELANIE AUTHIER
Alors que son univers pictural évoque le langage de l’abstraction moderniste, on y décèle aussi une esthétique associée à la manière baroque, en raison de l’empathie qui affleure dans sa technique. Cette exposition d’œuvres récentes sur toile et sur papier fait voir des approches contrastées de la peinture contemporaine, en un amalgame de styles qui génère un entre-deux à la fois intelligible et insaisissable. Chaque œuvre est pour Authier l’occasion de créer un problème de manière à « y apporter une réponse inattendue ».
« Je crois que mon travail renvoie à la marque lancinante laissée par l’histoire de la peinture, à l’histoire de l’Art avec un grand A et il se débat parfois contre elle. J’essaie de faire en sorte que mes œuvres se taillent une place au sein des discours actuels et qu’elles soient toujours axées sur le potentiel de la peinture. Ainsi, la question qui me préoccupe est : “Où aller à partir d’ici ?” » - Melanie Authier, 2015
Les lectures genrées de la pratique picturale, par exemple, constituent l’un des discours complexes qu’Authier est profondément consciente de devoir négocier. En jouant avec des courants stylistiques opposés ― abstraction gestuelle et hard edge ― et en les subvertissant aussi habilement qu’elle applique l’acrylique, l’aquarelle ou l’encre, l’artiste s’attaque avec panache aux défis que posent les histoires véhiculées sur la pratique picturale.
Melanie Authier est née en 1980 à Montréal. Elle détient un baccalauréat de l’Université Concordia à Montréal (2002) et une maitrise de l’Université de Guelph (2006). Authier a exposé ses œuvres à travers tout le pays, notamment dans le cadre de l’exposition Les bâtisseurs. La biennale canadienne 2012, tenue au Musée des beaux-arts du Canada. Elle a présenté plusieurs expositions individuelles, dont Grisailles au Rodman Hall Art Centre de l’Université Brock (St-Catharines, 2013-2014), Vault/Shield/Buttress/Basin à la Anna Leonowens Gallery (Halifax, 2013) et Jostling Pictorial Oppositions chez Georgia Scherman Projects (Toronto, 2013). Elle a également participé à plusieurs expositions collectives, notamment The Tremendous Elusive: Emily Carr and the Canadian Imaginary à la Canada Gallery, Canada House (Londres, Royaume-Uni, 2016), Young Canadian Painters à Idea Exchange (Cambridge, 2014), Le Projet Peinture. Un instantané de la peinture au Canada à la Galerie de l’UQAM (Montréal, 2013) et Four Ottawa Painters à la Carleton University Art Gallery (Ottawa, 2010-2011). L’artiste a reçu de nombreuses bourses et distinctions, dont une mention honorable au Concours de peintures canadiennes de RBC en 2007. On retrouve ses œuvres dans plusieurs collections nationales et internationales, notamment celle du Musée des beaux-arts du Canada, de Canada House et d’Affaires mondiales Canada. Elle est représentée par Georgia Scherman Projects à Toronto. Elle vit présentement à Val-des-Monts (Québec).
melanieauthier.com
Robert Enright est un auteur, conférencier et commissaire maintes fois primé. Depuis 2004, il est professeur titulaire en critique et théorie de l’art au programme d’études supérieures de l’École des beaux-arts et de musique de l’Université de Guelph. Il possède plus de 35 ans d’expérience à titre de journaliste culturel dans la presse écrite ainsi qu’à la radio et à la télévision, et collabore depuis le même nombre d’années à la revue Border Crossings, dans laquelle il a publié plus de 200 entretiens avec des artistes canadiens, américains et européens. En 2005, il a été fait membre de l’Ordre du Canada et, en 2012, il a reçu la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II. En 2016, il a obtenu un doctorat honorifique de l’Université de Winnipeg.
Authier’s paintings invoke language that is associated with Modernist Abstraction. Her approach has also been likened to Baroque, for the empathetic effects elicited by her technique. The intermingling of styles in each painting engenders a liminal quality that is at once intelligible yet elusive. In this exhibition of recent work on canvas and paper, we can appreciate the contrasting approaches to contemporary painting that are being deployed by the artist. With each work, Authier sets up a problem so that she can “produce a response to it that is unexpected.”
I believe my work references and, at times, wrestles with the after-burn of painting’s past, art history with a capital “A.” It also works to carve out a space for itself in current dialogues and continues to look at painting’s potential. So my preoccupying question is, “Where do we go from here?” - Melanie Authier, 2015
Gendered readings of painterly practices, for example, are part of the complex discourses that Authier is acutely aware she must negotiate. This artist also plays with competing histories of style—hard-edge and gestural abstraction—and subverts them as expertly as she manipulates acrylics or watercolours and inks upon her surface of choice. The challenges posed by freighted histories of painterly practice are ones that Authier addresses head on and with a flourish.
Melanie Authier was born in 1980 in Montréal. She received a BFA from Concordia University, Montréal (2002) and an MFA from the University of Guelph (2006). Authier has exhibited across the country, notably in the exhibition Builders: Canadian Biennial at the National Gallery of Canada. She presented several solo exhibitions, including Grisailles at Rodman Hall Art Centre, Brock University (St. Catharines, 2013–14), Vault/Shield/Buttress/Basin at the Anna Leonowens Gallery (Halifax, 2013) and Jostling Pictorial Oppositions at Georgia Scherman Projects (Toronto, 2013). Her work was also part of many group shows such as The Tremendous Elusive: Emily Carr and the Canadian Imagery at Canada Gallery, Canada House (London, United Kingdom, 2016), Young Canadian Painters at Idea Exchange (Cambridge, 2014), The Painting Project. A Snapshot of Painting in Canada at Galerie de l’UQAM (Montréal, 2013), and Four Ottawa Painters at Carleton University Art Gallery (Ottawa, 2010–11). Authier is the also the recipient of numerous scholarships and distinctions, such as the Honourable Mention Prize for the 2007 RBC Painting Competition. Authier's artwork is part of several national and international collections, including the National Gallery of Canada, Canada House and Global Affairs Canada. She is represented by Georgia Scherman Projects, Toronto. She currently lives in Val-des-Monts (Québec).
melanieauthier.com
Robert Enright is an award-winning writer, lecturer and curator. Since 2004 he has taught in the Graduate Program in the School of Fine Art and Music at the University of Guelph, where he is the University Research Professor in Art Theory and Criticism. He has over 35 years of experience as a cultural journalist in print, radio and television. For that entire period, he has been associated with the arts magazine Border Crossings, where he has published over 200 interviews with leading Canadian, American and European artists. In 2005 he was made a Member of the Order of Canada, and in 2012 he received the Queen Elizabeth II Diamond Jubilee Medal. In 2016 he was awarded an Honorary Doctorate from the University of Winnipeg.
CAROLYNE SCENNA
La locution « Je suis la pire à ce que je fais le mieux et pour ce don je me sens bénie » est tirée d’un couplet de la chanson du groupe Nirvana Smells Like Teen Spirit, succès emblématique du début des années 1990. À première vue, les paroles s’apparentent à une accumulation contradictoire d’images étranges et familières qui n’offre pas de sens évident. Devenue presque instantanément symbole mythique d’une génération, la chanson est aujourd’hui le reflet d’une réalité confuse : adolescence et notoriété y conversent et convergent de sorte qu’elles deviennent indistinctes. Pour Carolyne Scenna, ce magma émergeant de la récupération de productions culturelles par la culture de masse fait image. L’artiste s’approprie la métaphore adolescente pour son potentiel subversif et rejette au passage toute volonté de bien faire les choses.
L’exposition met en scène un mixtape visuel composé de fondus enchaînés, de photomontages en superposition et de leur mise en abime dans l’espace. Animations réalisées grâce à de nombreuses captures d’écran d’ordinateur, les séquences projetées sur les différentes surfaces dans la galerie explorent la nature construite des situations et des environnements que l’artiste documente et accumule. Il se dégage de ce processus un détachement engagé du réel, une dématérialisation à partir de laquelle l’artiste met à l’épreuve la précarité inhérente à la fabrication d’images et leur prééminence dans la vie courante.
Carolyne Scenna est une artiste multidisciplinaire originaire de Montréal. Travaillant avec la photographie, la vidéo lo-fi et l’installation, elle élabore une pratique de recomposition de l’image qui en explore les potentiels plastiques et polysémiques. Dans ses recherches, les procédés de matérialisation des images qu’elle met en place sont prétextes à une réflexion critique plus vaste sur l’engagement individuel dans la fabrication d’images à l’ère de la numérisation des données et de leur circulation accrue. N’ayant pas peur de l’ambiguïté, elle présente depuis 2011 un travail qui entremêle son nom à celui de son collectif (qu’elle souhaite garder sous silence) dans quelques centres d’artistes et galeries de Montréal (Parisian Laundry, Les territoires, Arprim, Clark, Art mûr) ainsi que dans le cadre d’évènements (OFFTA, Festival du Jamais lu, Nuit Blanche à Montréal, Chromatic). Je suis la pire à ce que je fais le mieux et pour ce don je me sens bénie constitue sa toute première exposition solo.
carolynescenna.com
The phrase “I’m the worst at what I do best and for this gift I feel blessed” is taken from Nirvana’s song Smells Like Teen Spirit, an iconic hit of the early 1990s. At first glance, the song’s lyrics form a contradictory accumulation of strange and familiar images that do not offer any obvious meaning. As an almost instantaneously mythical symbol of a generation, the song is now the reflection of a confused reality where adolescence and fame converse and converge until they become indistinct. For Carolyne Scenna, this “magma” emerging from the recuperation of cultural productions by mass culture forms an image. The artist appropriates the adolescent metaphor for its subversive potential, and rejects in passing any desire to do things right.
The exhibition features a visual mixtape composed of interlinked fades, overlapping photomontages and their mise en abyme in the gallery’s space. Animations realized from numerous computer screencasts are projected on different surfaces in the gallery in order to explore the constructed nature of situations and environments that the artist documents and accumulates. This process leads to a certain detachment from reality, a dematerialization that allows the artist to put the precarious nature of image making and its pre-eminence in everyday life to the test.
Carolyne Scenna is a multidisciplinary artist from Montreal. Working with photography, lo-fi video and installation, she develops a practice of image re-composition that explores its plastic and polysemic potentials. The processes of image materialization she implements in her research are pretexts for broader critical reflections on individual commitment to image making in the era of data digitization and its increased circulation. Fearless of ambiguity, she has presented since 2011 works that blend her name with that of her collective (which she wants to keep quiet about) in a few artist-run centres and galleries in Montreal (Parisian Laundry, Les Territoires, Arprim, Clark, Art mûr) and during various events (OFFTA, Festival du Jamais lu, Nuit Blanche à Montréal, Chromatic). I’m Worse at What I Do Best and for This Gift I Feel Blessed is her very first solo exhibition.
carolynescenna.com
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