« RE-POLITISER BORDUAS »
5 au 15 oct | Oct 5 to 15
vernissage 7 oct 17h00 | Oct 7 ~ 5:00PM
mainlinetheatre.ca
Lors du vernissage, l’artiste découpera plusieurs reproductions des tableaux de Paul-Émile Borduas, qui seront ensuite diffusés pour dix jours au cœur du boulevard St-Laurent. L’artiste tentera ainsi de revisiter une esthétique centrale de la culture québécoise auprès d’un large public, pour accentuer son potentiel démocratique de même qu’exalter sa dimension politique. Sorenson propose une exposition entièrement autofinancée, indépendante des contraintes commerciales des galeries privées, des règles d’acquisition de collections d’entreprises et des délibérations démesurées des centres d’artistes autogérés, qui dissipent trop souvent la charge politique des œuvres d’art. Par la bande, Sorenson nous rappelle comment la rédaction du Refus Global a couté cher à Borduas, qui a perdu son poste de professeur et sa santé avant de bénéficier des transformations sociales engendrées par ce manifeste. En endommageant ainsi ces copies, Sorenson vise à ce que les tableaux originaux soient revigorés de leur dimension contestataire, que ceux-ci puissent transmettre une expérience visuelle plus choquante auprès du regardeur, une impression sans doute plus fidèle à la réception initiale de ces peintures dans les années 1950.
During his vernissage, the artist will cut through several reproductions of Paul-Émile Borduas’ paintings, then exhibit these for ten days in the busiest section of St-Laurent Boulevard. Sorenson will thus re-submit an essential body of Quebecois art works to large audiences, to accentuate its democratic appeal as well as to exalt its political dimension. Sorenson proposes an entirely self-funded exhibition, that is freed from the commercial constraints of private galleries, the acquisitions protocols of corporate collections, and the extended deliberations of artist-run centers that too often defuse the political charge of works of art. Through this maneuver, Sorenson subtly reminds us how writing the Refus Global cost dearly to Borduas, who lost his position as professor, and his health, before benefiting from the social transformations generated by his manifesto. When damaging copies of Borduas’ works, Sorenson aspires to reinvest an aesthetic of protest into the originals, transmit a more shocking visual experience to the viewer, and re-capture the initial reaction that these paintings provoked in the 1950s.
Néanmoins, Sorenson poursuit ici une pratique résolument contemporaine, consistant à emprunter les gestes créateurs d’autres artistes pour questionner leurs représentations identitaires actuelles. L’artiste a créé et ensuite lacéré ses copies sans avoir examiné les qualités matérielles des originaux dans les musées qui les abritent, se fiant exclusivement à des jpeg trouvés sur Internet. Ainsi par cette combinaison de gestes iconoclastes, Sorenson atteste de l’omniprésence des réseaux numériques dans son univers culturel, même quand il produit des œuvres tangibles. Il souligne de nouveau ce constat par l’ajout de néons qui cadrent ses tableaux d’un halo signalant la source lumineuse des écrans d’ordinateurs. D’autre part, ces halos dénotent d’une signalétique typique des icônes catholiques, dont la destruction partielle, lors de la performance de l’artiste, ne pourrait qu’évoquer un sentiment de sacrilège.
Nonetheless, Sorenson resolutely pursues a contemporary practice, when appropriating the creative gestures of other artists to question their current markers of identity. Here he created – then lacerated – copies of paintings without examining the material qualities of the originals in the museums that shelter them, but instead relied exclusively on jpeg found on the Internet. Through this combination of iconoclastic acts, Sorenson outlines the ubiquity of digital networks in his own cultural world, even when producing strictly tangible works. He again emphasizes electronic means by adding neon tubes to frame his paintings with a halo signaling the light sources of computer screens. On the other hand, these halos denote the archetypal iconography of Catholic icons, whose partial destruction, during the performance of the artist, could only evoke a feeling of sacrilege.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.