jusqu'au 14 oct | until Oct 14
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ZANELE MUHOLI
Zanele Muholi, Somnyama IV, Oslo, 2015, de la série Somnyama Ngonyama, 2015 © Zanele Muholi
Zanele Muholi (Afrique du Sud) s’inspire de sa propre expérience pour défendre et dévoiler l’histoire et la culture visuelle de la communauté LGBTI (lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres et intersexués). Extraits des séries Miss D’vine (2007), Of Love and Loss (2013), Somnyama Ngonyama (2014-aujourd’hui) et Faces and Phases (2006-aujourd’hui), les portraits et les autoportraits de l’artiste sont caractérisés par un regard franc et direct. Leur puissant impact est attribuable à l’entière confiance qui y transparait et au traitement nuancé des thèmes.
Zanele Muholi (South Africa) takes inspiration from her own experience to defend and unveil the visual history of the LGBTI (lesbian, gay, bisexual, transgender and intersexed) community. Her portraits and self-portraits from the series Miss D’vine (2007), Of Love and Loss (2013), Somnyama Ngonyama (2014–current), and Faces and Phases (2006–current) are characterized by a frank and direct gaze. Their powerful impact can be attributed to the total confidence expressed in her images and the nuanced treatment of the themes.
FRANCES ADAIR MCKENZIE
Frances Adair McKenzie - B.M.W.Y.W.
L’exposition b.m.w.y.w. (Being Made While You Wait) de Frances Adair McKenzie nous invite à explorer un monde imaginé tout en gardant en tête la question suivante : qu’est-ce qui est en train de se fabriquer? Et celle, possiblement plus importante encore : quel sens doit-on donner au fait d’être invité à attendre? Attends-moi, salle d’attente, attendons pour voir, contre toute attente, se faire attendre, s'attendre au pire, j’en peux plus d’attendre … Tirées du quotidien, ces expressions traduisent une sorte d’animation mise en suspens, une inactivité, qui pourraient être les associations linguistiques que nous amenons avec nous face à l’œuvre.
Frances Adair McKenzie’s exhibition b.m.w.y.w. (Being Made While You Wait) invites the viewer to explore an imagined world while holding a question in their mind: What is being made? And, perhaps more importantly, what does it mean to be invited to wait? Wait for me, lay in wait, waiting room, wait-and-see, wait upon, I can’t wait… Such everyday expressions of suspended animation and inactivity may be the linguistic associations we bring with us to the work.
ZANELE MUHOLI
Qu’elle photographie la performeuse Miss D’vine dans des costumes de fantaisie qui renversent la notion conventionnelle de genre ou qu’elle archive l’expérience vécue de lesbiennes et de transgenres noirs d’Afrique du Sud et d’ailleurs, l’artiste défie le racisme et renverse les stéréotypes dont le corps noir a été victime au fil de ses représentations dans l’histoire.
Whether she photographs the performer Miss D’vine posing in fantasy costumes that upend conventional notion of gender, or archives the present lived experience of black lesbians and transgender people from South Africa and elsewhere, the artist challenges racism and reverses stereotypes of how the black body has been represented in history.
FRANCES ADAIR MCKENZIE
Dans la salle se déploie une série de panneaux en vitrail translucides qui sont le produit d’une activité physique et matérielle intense. Chaque panneau résulte d’innombrables marquages et manoeuvres de fabrication – morceaux striés, entaillés, cassés, broyés, soudés et cuivrés, puis attachés par des fils métalliques tissant un système racinaire invisible, stabilisant et solidifiant ce qui, autrement, risquerait de s’effondrer.
Rencontrer ces œuvres c’est être témoin de l’éphémère solidifié grâce à l’art ancien qu’est le vitrail, un acte qui, en lui-même, rend hommage au (maintenant obsolète) sens du vidimus, nom donné au design d’une fenêtre peinte ou en vitrail et qui signifie nous avons vu. Cette technique, d’habitude utilisée pour retenir la couleur et traditionnellement mise en œuvre pour dépeindre des images de dévotion, est réappropriée par l’artiste ici pour favoriser de nouvelles rencontres et interactions. Elle y transpose plusieurs des préoccupations qu’elle a explorées autrement au moyen de l’animation numérique dans le contexte de la galerie, espace réifié fondé sur l’objet.
Étant composé de verre transparent, chaque panneau fait de la ligne une offrande : une forme sculpturale qui englobe et incarne la lumière, le temps, la translucidité et qui s'active par la mise en scène et les déplacements du public.
Un des éléments principaux de b.m.w.y.w. est une vidéo d’animation qui reflète et prolonge les préoccupations de l’exposition vers le monde du numérique utilisant des effets spéciaux analogues tels que la transposition d'images, la réflexion et des filtres organiques de lentilles. L'artiste fait ici référence au film Water Sark de Joyce Wieland conçu comme un “film-sculpture, produit pendant que vous attendez (being made while you wait).” Wieland l’a réalisé à sa propre table de cuisine en 1965, et le caractérisait de “grand art de la maîtresse de maison”.1
De son côté, le travail d’animation image par image d'Adair McKenzie remplace cette table de cuisine par son atelier et l’espace de l’installation en galerie – suggérant ainsi une fusion du lieu intérieur et extérieur de l’acte de création. À travers cette œuvre, elle superpose les panneaux pour créer une méditation en boucle sur les passages de mouvement, de couleur, de lumière et du temps.
Un autre point d’entrée de l'exposition est un diorama dans lequel sont fixés des panneaux de verre, des miroirs et des objets, pour proposer l’idée que, dans un monde qui invite à attendre, le respect du caractère sacré de l’objet nous demande de le subvertir pour embrasser leur fugacité et leur mutabilité.
Dans b.m.w.y.w., des morceaux de verre qui ont jadis pu être confinés au bidimensionnel sont transformés en oeuvre où fusionnent les forces opposantes de la fragilité avec celle de la puissance architecturale, où la transparence se couvre d'un rhizome de mailles, où la rigidité devient fluidité. Le regardeur est invité à être témoin des outils de l’image animée pris dans un filet et arrêtés, comme fixés, et à accueillir ses nombreuses possibilités sensorielles en temps réel. - Traduction par Susanne de Lotbinière-Harwood
- “Water Sark”, Canadian Filmmakers Distribution Centre, consulté le 14 août 2017, http://www.cfmdc.org/film/1433.
Frances Adair Mckenzie est une artiste interdisciplinaire basée à Montréal. Sa pratique comprend l’installation vidéo, la performance, la vidéo d’animation, la peinture, des projets en collaboration, et des événements théâtraux immersifs. Elle détient un diplôme en Nouveaux Médias de B.C.I.T. et un B.A. en beaux-arts de l’Université Concordia. Son travail a été présenté au Musée d’art contemporain de Montréal, et à la Satosphère de la Société des arts technologiques (SAT). Certaines de ses animations lui ont été commandées par l’Office national du film. En 2016, elle a produit les éléments visuels et les animations pour le livre d’artiste à réalité augmentée, Glossed Over & Tucked Up, publié par Anteism Press.
francesadair.com
The room we enter presents a series of translucent stained-glass panels that are the products of rigorous physical and material activity. Each panel is the result of countless markings and makings—lines scored and pieces snapped, ground, foiled, soldered, and tethered into place with strands of copper comprising an invisible root system, adding stability and strength to what might otherwise fall apart.
To encounter these works is to witness the transient solidified through the ancient art of stained-glass, an act which, in itself, pays homage to the (now obsolete) sense of vidimus, the name given to a design for a painted or stained glass window meaning, we have seen. Ordinarily used to hold colour, and traditionally made to depict images of devotion, this technique has been appropriated by the artist to create new encounters and interactions—transposing many of the preoccupations Adair McKenzie has otherwise explored through digital animation into the object-based and reified space of the gallery.
Every panel, because it is made of clear glass, has transformed the soldered line into an offering: a sculptural form that encloses and embodies light, time, and translucence, activated by staging and the movement of the viewer.
One of the main elements in b.m.w.y.w. is an animated video that mirrors and extends the show’s concerns back into the digital realm using practical effects, such as the transposition of images, reflections, and organic lens filters—explicitly linking the exhibition to Joyce Wieland’s 1965 film, Water Sark. This important reference in Adair McKenzie's work, was conceived by Weiland as a “film sculpture, being made while you wait.” Wieland called her film “the high art of the housewife,” and it was made at her own kitchen table.1
In b.m.w.y.w., Adair McKenzie’s stop-motion animation work substitutes the artist’s studio and gallery installation space for the kitchen table—suggesting a fusion of the inner and outer locus of the creative act—and layers the panel forms into a looping meditation on passages of movement, colour, light, and time.
Another entry point of b.m.w.y.w. is a diorama into which glass panels, mirrors and objects have been affixed, proposing that respect for the sanctity of the object in a world that invites waiting, requires us to subvert those objects and embrace their impermanence and mutability.
In b.m.w.y.w., pieces of glass that may once have been confined to the two-dimensional are transformed into works that fuse the oppositional forces of fragility with architectural strength, transparency with busy latticed networks, and rigidity that dissolves into fluidity. The viewer is invited to witness the tools of the moving image enmeshed and arrested as immovable, and embrace the many sensuous possibilities in real time. - Text by Lisa Pietersma
- “Water Sark,” Canadian Filmmakers Distribution Centre, accessed August 14, 2017, http://www.cfmdc.org/film/1433.
Frances Adair McKenzie is an interdisciplinary artist based in Montreal, whose practice includes video installation, performance, animation, painting, collaborative ventures, and immersive theatrical events. She holds a diploma in New Media from B.C.I.T. and a Bachelor of Fine Arts from Concordia University. Her work has been exhibited at the Musée d'art contemporain de Montréal and the Satosphere of the Société des Arts Technologiques (SAT). Several of her animations have been commissioned by the National Film Board of Canada. In 2016, she produced the visuals and animations for an augmented reality artist book, Glossed Over & Tucked Up, which was published by Anteism Press.
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