« SÉSAME - Les portes du Maroc »
jusqu'au 30 sept | until Sept 30
lecentreculturelmarocain.ca
Martine Michaud […] nous offre aujourd’hui une série de portes, aperçues de manière frontale, en nous précisant qu’elle ne choisit que « les portes qui s’imposent à [son] regard ». De celles-ci, Michaud suggère qu’elles « ont en commun d’offrir une infime ouverture sur ce que les habitants de ces lieux souhaitent dévoiler d’eux-mêmes » ; tout en conservant, conséquemment, certains « secrets ». Cette oscillation entre une relative transparence et une opacité assumée est au cœur des préoccupations de l’artiste qui admet vouloir cultiver la dualité « entre le visible et l’invisible [qui est] au cœur de [ses] interrogations comme photographe.
Ce face-à-face proposé en vis-à-vis de ces portes nous oblige à les considérer en quelque sorte pour elles-mêmes, tout en pouvant sans peine admettre qu’il n’est pas possible d’oblitérer complètement leurs fonctions. Pour le moment elles nous sont fermées, mais voilà ce qui constitue la condition sine qua non qui permet de les voir. Il n’existe manifestement pas une telle chose qu’une porte qui se refermerait sur elle-même pour se cacher, à moins d’une double porte, comme d’une double vie.
Quoi qu’il en soit, la porte en soi, devant soi, doit être fermée pour s’ouvrir au regard ; amusant paradoxe qui donne aussi tout son sens et son charme à cette exposition. C’est l’architecture du monde et toute son histoire qui sont ici aussi sollicitées.
Ouvrir ces portes nous obligerait à défoncer les murs de l’espace où sont verrouillées ces visibilités photographiques, à les sortir de leurs gonds, à conséquemment briser les images et avec elles le voyage imaginaire qu’elles suscitent et auquel elles s’associent. Ce serait dommage. Préservons donc ces portes bien fermées puisque ce n’est qu’à cette condition qu’elles pourront mieux s’ouvrir. - Jean Lauzon Ph. D.
Commentaires