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JANET WERNER
« STICKY PICTURES »
Janet Werner, Hover (the distance between here and there), 2017, huile sur toile, 188 x 152.4 cm
Les tableaux récents de Janet Werner témoignent d’une nouvelle orientation dans la pratique de l’artiste. Celle-ci, reconnue depuis près de vingt ans pour ses portraits de femmes réalisés à partir de photographies extraites de magazines et de livres illustrés, met en relief les sources de ses œuvres à l’occasion de son exposition Sticky Pictures: non seulement le sujet photographié, mais aussi la matérialité de l’image imprimée, ses marques d’usure, sa présence sur un coin de table ou sur un mur, dans un espace que l’on imagine être celui de l’atelier. Dès lors, il ne s’agit plus tant de représenter une figure, de lui donner chair, que de mettre en scène la vie des images elles-mêmes — comme si l’image prenait sa revanche sur le portrait, et se frayait un chemin sur la surface du tableau, s’aidant de rideaux et d’ombres, de coups et de marques picturales.
Janet Werner’s recent paintings reveal a shift within the artist’s practice. For nearly two decades Werner has focused primarily on the female figure, painting a range of altered and exaggerated portraits, through the amalgamation of found images drawn from magazines and illustrated books. In Sticky Pictures, Werner makes visible the source material of her paintings – not only the subject in the photograph, but also the photograph itself; the material quality of the printed image, its traces of weathering, handling and use, its physical presence as an object lying on the corner of a table or hanging loosely on a wall, in a space that might be a studio. What is at stake in this work is not so much representing a figure and giving it flesh, but the staging of an image’s life — as if the image was taking revenge upon the portrait and pushing its way to the surface of the canvas, with the help of curtains and shadows, pictorial marks and brushwork.
GABRIELE BEVERIDGE
« SOFT SHRINKING TREMOR »
Gabriele Beveridge, Prophetic Souls, 2017, accessoires de magasin en chrome, verre soufflé à la main, 132 x 103 x 45 cm
Un corpus de sculptures et de photographies qui évoquent subtilement le contact à la fois sensuel et évanescent entre un corps et les instruments qui servent à son embellissement. Ces instruments – par exemple une affiche publicitaire démodée, rescapée d’un salon de beauté, ou des présentoirs de magasins défraîchis – sont réagencés grâce à des éléments conçus par l’artiste elle-même, en des assemblages qui en magnifient l’usure et la désuétude. Dans les œuvres de la série Clouds, des présentoirs maculés par les coulures décolorées qu’y ont laissé d’innombrables produits cosmétiques flirtent ainsi avec des panneaux perforés, laqués avec une palette de couleurs de vernis à ongles de manière à créer des dégradés vaporeux. Ailleurs, ce sont des structures en chrome flambant neuves qui sortent de leur anonymat de faire-valoir pour se transformer en de véritables sculptures murales: les tringles des Prophetic Souls sont déviées de leur agencement régulier, déformées, parées d’excroissances qui suggèrent une ossature, peut-être une cage thoracique.
Here, Beveridge assembles found objects and images with newly fashioned parts that subtly evoke the tactual and evanescent contact between the body and the accessories and processes that serve to embellish it. An abandoned beauty product advertisement, hair salon imagery, presentation walls and counters are salvaged and reassembled, their fatigue and disuse is magnified by the contrasts established through the artist’s juxtaposition of old and new. In works from the Clouds series, a palette of nail varnish shades is applied to the softly powder-coated pegboards that are fitted alongside shop panels covered in the discoloured drips of a thousand products that have lost their sheen. In Prophetic Souls, pristine chrome bars reveal themselves as more than simple presentation mechanisms, as their bends and curves suggest a skeletal form, perhaps a rib cage, deformed and appended.
JANET WERNER
La figure humaine devient un spectre, une silhouette à peine esquissée ou un sourire sans visage qui se détache avec précision d’un vrac d’images; elle a même déserté certains tableaux, qui ne montrent plus qu’un cadre vide ou un rectangle monochrome noir. À travers la mise en abyme de la peinture, de la photographie et de l’espace tridimensionnel, ce sont les images elles-mêmes qui semblent désormais se mirer dans un miroir ou vous lancer un regard de bête traquée. Ainsi l’artiste nous présente-t-elle dans Sticky Pictures des tableaux d’espaces équivoques, où des photographies mangées, barbouillées, épinglées deviennent les métaphores de notre rapport ambivalent mais tenace aux images comme sites de fascination et de mépris, d’indifférence et de projection fantasmatique. - Ji-Yoon Han
Werner a reçu son baccalauréat en Beaux-Arts au Maryland Institute College of Art (Baltimore) et sa maîtrise à Yale University (New Haven, Connecticut). Son travail a fait l’objet de plusieurs expositions solos au Canada notamment à la Art Gallery of Windsor, à la Contemporary Art Gallery de Vancouver, à la Galerie d’Art d’Ottawa ainsi qu’au Plug In Institute of Contemporary Art (Winnipeg). Elle a également fait partie d’expositions collectives majeures, dont Elles aujourd’hui au Musée des beaux-arts de Montréal, Le Projet Peinture à la Galerie de l'UQAM (Montréal), Generation à la Art Gallery of Alberta (Edmonton), Intrus/Intruders au Musée du Québec (Québec) et Painting Perspectives à AXE Neo7 (Gatineau). Au niveau international, Werner a participé à la Biennale de Prague et à l’exposition itinérante Oh, Canada du MASS MoCA (Massachusetts). Werner a présenté des expositions solos à la Whatiftheworld Gallery (Cape Town), à la Galerie Julia Garnatz (Cologne) à la Portrait Society Gallery (Milwaukee) et à la Esther Massry Gallery (Albany). En 2013, une exposition solo organisée par la Kenderdine Art Gallery a voyagé à l'Esker Foundation (Calgary), à la McIntosh Gallery (London, ON), à la galerie d'art de l’UQAM (Montréal) et à la Doris McCarthy Gallery (Toronto). Ses œuvres se retrouvent dans les collections de la Art Gallery of Ontario, du Musée d’art contemporain de Montréal, du Musée des beaux-arts de Montréal, de l'Ambassade du Canada à Berlin, de la Mendel Art Gallery (Saskatoon), de la Dunlop Art Gallery (Regina), de la Winnipeg Art Gallery ainsi que dans plusieurs collections d'entreprises et privées.
The female figure has become a mere apparition or spectre: a silhouette that is barely outlined, or a smile without a face; it’s even withdrawn entirely from a few paintings, where only an empty frame or a black monochrome rectangle remain. Through the mise en abyme of painting, photography, and three-dimensional space, it’s the images themselves that now seem to gaze at their own reflection in a mirror, or throw at the viewer the glare of a hunted beast. The paintings in Sticky Pictures present elusive spaces in which images are eaten, torn, smeared, or pinned, becoming metaphors for our own sticky relationship to images, as sites of fascination and contempt, of ambivalence and fantastic projection. - Translated from a text by Ji-Yoon Han
Werner received her MFA from Yale University (New Haven, Connecticut) and BFA from the Maryland Institute College of Art (Baltimore). She has shown widely in Canada including solo exhibitions at The Contemporary Art Gallery (Vancouver), the Art Gallery of Windsor, The Ottawa Art Gallery and Plug In Institute of Contemporary Art (Winnipeg). Recent group exhibitions include Her Story Today at the Montreal Museum of Fine Arts, The Painting Project at Galerie de l’UQAM (Montreal), Generation at the Art Gallery of Alberta (Edmonton), Intrus/Intruders at Musée du Québec (Québec) and Painting Perspectives at AXE Neo7 (Gatineau). Internationally, Werner’s work has been exhibited in the Prague Biennale and in the survey exhibition Oh, Canada at MASS MoCA (Massachusetts) in solo exhibitions at Whatiftheworld Gallery (Cape Town), Galerie Julia Garnatz (Cologne), the Portrait Society Gallery (Milwaukee) and the Esther Massry Gallery (Albany, NY). In 2013, a solo survey exhibition organized by the Kenderdine Gallery (Saskatoon), travelled to the Esker Foundation (Calgary), the McIntosh Gallery (London, Ontario), Galerie de l’UQAM (Montreal) and the Doris McCarthy Gallery (Toronto). Werner’s work is in the collection of the Art Gallery of Ontario, Musée d’art contemporain de Montréal, the Montreal Museum of Fine Arts, the Canadian Embassy in Berlin, The Mendel Art Gallery (Saskatoon), Dunlop Art Gallery (Regina) and The Winnipeg Art Gallery, as well as numerous corporate and private collections.
GABRIELE BEVERIDGE
L’impression d’une présence corporelle est renforcée par un leitmotiv qui bourgeonne à travers les œuvres: ce sont des bulles de verre soufflées à la main, parfois colorées, qui se posent et s’affaissent lascivement sur des arêtes crénelées en métal ou sur le cadre d’une photographie. Merveilleusement luisante et renflée, la bulle fonctionne comme une auréole qui attire le regard dans ses mille et un reflets, mais aussi comme une excroissance, voire quelque implant en silicone qui se serait écoulé d’un modèle trop parfait. À travers ses assemblages que l’on imagine démontables et remontables à l’infini, Beveridge développe ainsi un art de la prothèse qui trace les contours d’un corps libéré des lois de l’organisme, un corps défini par ses appendices et ses parures plutôt que par ses organes, un corps entièrement fantasmagorique et qui cependant frémit d’excitation comme s’il était au bord d’une métamorphose imminente. - Ji-Yoon Han
Gabriele Beveridge détient un Master en Beaux-Arts de la Slade School of Fine Art (Londres) et un baccalauréat en Photographie de Falmouth College of Arts (Falmouth). Elle a présenté des expositions solos à Frieze Focus Londres avec CHEWDAY’S, à la Deweer Gallery (Otegem), à MOT International (Bruxelles), à la Zabludowicz Collection (Londres) ainsi qu’à La Salle de bains (Lyon). Beveridge a également participé à de nombreuses expositions collectives internationales notamment à Off Vendome (New York), à Spinello Projects (Miami), à Galerist (Istanbul), à Glasgow International (Glasgow), à la Hayward Gallery (Londres) et au Arnhem Museum of Modern Art (Arnhem). Ses œuvres font entre autres parties des prestigieuses collections Zabludowicz, Silvie Fleming et Saatchi ainsi que de nombreuses collections internationales.
The impression of a corporeal presence is emphasized by a leitmotif that emerges throughout the exhibition, the presence of hand-blown glass bubbles, at times vibrantly coloured, that find themselves carefully propped up, and upon closer look, moulded around shop fittings, or the rectilinear lines of a framed image. The curves and droops of these radiant bubbles function as halos that attract the eye in all their reflective powers, while also as appendages – a silicon implant that has fallen off one of its subjects. Throughout these assemblages that one can imagine as potentially infinitely dissembled and reassembled, Beveridge develops an art of prosthesis that traces the contours of a body liberated from the laws of the organic. A body that is defined by appendages and adornments rather than its organs, an eerie body that tremors with the expectation and promise of transformation. - Translated from a text by Ji-Yoon Han
Gabriele Beveridge holds an MA in Fine Art Media from the Slade School of Fine Art (London) and a BA in photography from Falmouth College of Arts (Falmouth). She has had solo exhibitions at Frieze Focus London with CHEWDAY’S, Deweer Gallery (Otegem), MOT International (Brussels), Zabludowicz Collection (London) and La Salle de bains (Lyon). Beveridge has also participated in several group exhibitions at Off Vendome (New York), Spinello Projects (Miami), Galerist (Istanbul), Glasgow International (Glasgow), Hayward Gallery (London) and at the Arnhem Museum of Modern Art (Arnhem). Her works are found in prestigious collections such as the Zabludowicz Collection, the Silvie Fleming Collection and the Saatchi Collection, as well as various international collections.
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