« THE FAR OFF BLUE PLACES »
5 oct au 11 nov | Oct 5 au Nov 11
vernissage 5 oct 17h30 | Oct 5 ~ 5:30PM
projetpangee.com
Cette exposition rassemble deux artistes dont le travail exprime différentes versions d’une narration artistique dont le thème est le rêve désincarné. Évoluant dans l'univers du surréalisme, leurs œuvres s’immiscent dans l’étrangeté du quotidien à travers des mythologies fantasmagoriques créées à partir d’expériences vécues. Rathod par la peinture, et Brown par la sculpture, créent des pièces qui naviguent entre divers mondes matériels, et dessinent la nature physique d'un geste pour pénétrer dans l’intimité de la création.
This exhibition brings together two artists who manifest different versions of a disembodied dream narrative. Evolving from the surreal, their works pry at the abstraction of the everyday through phantasmagoric mythologies of lived experience. Rathod through painting, and Brown through sculpture, create pieces that delve between the material worlds, drawing on the physical nature of gesture to elucidate the intimacy of creation.
Pour peindre, Rathod s'inspire du processus surréaliste d’écriture automatique qui lui permet de créer un lien direct avec son inconscient, ce procédé lui permettant de forer dans les zones enfouies de sa mémoire et de se lancer dans une introspection poussée. Ses coups de pinceau stylisés, irréguliers et bruts nous plongent à l’intérieur d’une narration onirique, gravant une distance entre nous et le réalisme. Sa manière très particulière d’animer les sujets qu’elle traite nous transporte comme spectateurs dans un ailleurs, un quelque part qui est assez indéfini et qui définitivement n’existe pas uniquement sur le plan de la conscience. L’intérêt de Rathod pour les identités des diasporas se déconnecte intentionnellement de leurs racines. Elle aborde ses sujets grâce à un usage elliptique mais expressif de l’animation de l'image dans l'espace, là même où le langage est impuissant.
Brown trouve dans le quotidien son sujet de prédilection. Elle cisèle le métal et le peint. Chacune de ses sculptures est un assemblage de plusieurs morceaux d'acier, chacun d'entre eux étant bidimensionnel, mais l'association de plusieurs de ces morceaux pour créer une oeuvre résulte en une troisième dimension. Ces morceaux d'acier représentent soit des objets du quotidien, soit des formes abstraites, tous provenant de son subconscient pour mettre en scène de façon dramatique des événements qui viennent de se produire. Chacun des fragments est une partie d’une histoire plus vaste, l’association de ces fragments nous permet de tisser des liens qui se modifient selon la perspective dans laquelle on se place, les histoires changeant donc au gré du point de vue que l’on adopte. Par sa manière de faire naître les idées simplement dans la pratique de son travail manuel, elle contredit l’industrialisation sans âme du monde métallurgique.
Chacune des séries d’œuvres des deux artistes active une infinité d’arcs narratifs. Chacune des oeuvres peut trouver de nouvelles explications dans la conversation qu’elle entretient avec sa voisine ainsi qu’avec les autres. Les sculptures de Brown évoluent sans cesse à chaque fois qu’un nouvel élément d'acier est ajouté, créant des associations d’idées qui peuvent ne pas être intentionnelles. Rathod, elle, dessine des boucles narratives entre des sujets qui ne sont pas initialement connectés, permettant à une histoire d’émerger de ce processus.
Pour les deux artistes, la praxis irrigue leur travail d’une sève surréaliste, et la signification de chaque oeuvre se transforme au fur et à mesure de sa réalisation, leur sens ne cristallisant que lorsqu’elles occupent de façon organique tout l’espace qui doit être le leur. Ensemble, les peintures et les sculptures imbriquent leurs histoires dans un espace tangible : le flacon de parfum, la main et l'orange des sculptures de Brown composent une scène qui peut être aussi noire qu’elle peut être légère ; l’araignée, le serpent et les clefs dans les peintures de Rathod jouent avec les codes de l'iconographie du cauchemar. Tous ces symboles habituellement utilisés pour décrire des idées sinistres créent en nous des sensations ambiguës, car ces symboles sont contrebalancés par une évidente énergie ludique.
Vanessa Brown vit à Vancouver sur les territoires non cédés Salishes côtier. Elle a obtenu un baccalauréat en arts visuels à l'Université Emily Carr en 2013 et a été récipiendaire de la Bourse du chancelier. Son travail a été exposé au Canada, en Allemagne, aux États-Unis et au Mexique, notamment dans des expositions individuelles et collectives à Wil Aballe Art Projects (Vancouver), Erin Stump Projects (Toronto) à la Nanaimo Art Gallery (Nanaimo), à Künstlerhaus Bethanien (Berlin) et à King Street Station (Seattle).
Anjuli Rathod vit et travaille au Queens, New York. Elle a obtenu un baccalauréat en arts visuels de l'école du Musée des beaux-arts de Boston et a assisté au programme de résidence AICAD / New York Studio. Rathod a participé à des résidences à The Millay Colony of the Arts, aux Studios de MASS MoCA et au projet Shandanken. Son travail a été publié dans le Lumina Journal et Hyperallergic. Elle a également cofondé Selena, une galerie située à Brooklyn, dirigée par des artistes. Elle exposera prochainement au Knockdown Center (Queens).
Rathod’s paintings result from the surrealist process of automatic drawing, which allows her to link directly to her unconscious through memory and self-examination. Coarse, uneven, stylized brushstrokes pull us into a dream narrative, carving distance from realism. Her particular combination of animate subject (even where the inanimate is concerned), brushstroke and colour palette refers us, as the viewer, elsewhere: somewhere which is, as of yet, undefined, and which, more definitely, does not exist solely in the plane of the conscious. Such intentional disconnect roots in Rathod’s interest in diasporic identities, something she tackles through a use of elliptic imagery and animism of space when language is rendered ineffectual.
Brown’s sculptures move between the familiar and the abstract, finding liminal space in the everyday. Using metal, she works with multiple flat steel pieces that begin on a singular plane and move to a third dimension as they are assembled. She recreates objects and forms that frequent her subconscious to set the stage for dramatic narratives of things that have just occurred. In her own words, she contradicts the machinery (both literal and figurative) of metalwork, finding herself “oppositely drawn” to ways in which she can think through her hands. The resulting pieces become amorphous; perspectives that shift significantly as we move between them, each object a fragment of an unknown history.
Both series activate planes across all possible narratives; each artist’s work takes on new conversational tropes in context of the other. Brown’s sculptures evolve from their origins to occupy new and perhaps even unintentional paradigms by the time they are complete, while Rathod’s paintings draw narrative loops between characters that are initially unconnected, allowing a story to emerge from the process. For both artists, such processes imbue their works with aspects of the surreal, categorically shifting through time as they become tangible in space.
Together the paintings and sculptures hint at intertwining stories: the perfume bottle, the hand, and the orange of Brown’s sculpture draft a scene that might be as dark as it is light; the spider, snake, keys, and question marks in Rathod’s painting accumulate symbols of nightmarish experience which present in contrast to the metallic reflections of the sculptures. Feelings equally sinister and emancipatory are conjured by formal elements evoking beauty. It is these exploratory shapes, the curved, reflective surface of worked metal, colour, and the childlike, which move together in an intimate convergence of impressionistic dream referential.
Vanessa Brown is based in Vancouver on unceded Coast Salish Territories. She received a BFA from Emily Carr University in 2013 and was the recipient of the Chancellor’s Award. She has exhibited in Canada, Germany, the USA, and Mexico, notably with solo and two-person exhibitions at Wil Aballe Art Projects (Vancouver), Erin Stump Projects (Toronto) and group exhibitions at the Nanaimo Art Gallery (Nanaimo), Künstlerhaus Bethanien (Berlin) and King Street Station (Seattle).
Anjuli Rathod lives and works in Queens, New York. She received a BFA from School of the Museum of Fine Arts, Boston and attended the AICAD/New York Studio Residency Program. She has participated in residencies at The Millay Colony of the Arts, the Studios at MASS MoCA and the Shandanken Project. Her work has been published in Lumina Journal and Hyperallergic. She also co-founded Selena, an artist-run space in Brooklyn. She has an upcoming exhibition at the Knockdown Center (Queens).
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