10 mai au 17 juin | May 10 to June 17
vernissage 9 mai 17h30 | May 9 ~ 5:30PM
galerie.uqam.ca
CHARLES-ANTOINE BLAIS MÉTIVIER
« OBJET DE RECHERCHE »
Charles-Antoine Blais Métivier, Pub_3.psd, photographie numérique, dimensions variables, 2017
L’exposition prend la forme d’une installation où l’artiste - par le biais d’objets que les visiteurs sont amenés à manipuler - explore le rapport que nous entretenons avec les interfaces tactiles et les appareils qui les supportent. Ce faisant, Blais Métivier s’intéresse à la relation intime qui lie l’utilisateur et son appareil mobile, ainsi qu’aux perceptions synesthésiques acquises par l’accoutumance à ses interfaces. Par l’entremise d’un dispositif participatif, l’exposition tente de révéler les conquêtes culturelles, voire même politiques, dont les expériences sensorielles des usagers font aujourd’hui l’objet. L’omniprésence des interfaces tactiles et la numérisation des contenus médiatiques transforment notre rapport à l’information. De façon presque intuitive, les écrans suggèrent leur utilisation par l’entremise de commandes gestuelles qui interpellent à la fois les facultés haptiques (le toucher) et visuelles des utilisateurs.
GILBERTO ESPARZA
« PLANTAS AUTOFOTOSINTÉTICAS »
Commissaires : Nuria Carton de Grammont et Véronique Leblanc
Gilberto Esparza, Plantas autofotosintéticas (Plantes autophotosynthétiques), détail de l’installation (noyau central), 2013-2016
Les œuvres d’Esparza, créées avec la complicité de chercheurs tels que des ingénieurs, des biologistes et des roboticiens, sont des entités hybrides. Mi-appareils, mi-organismes, elles abordent divers enjeux de la crise environnementale. La pratique de l’artiste établit un dialogue stimulant entre l’art contemporain, la science et les nouvelles technologies afin de réfléchir à l’impact de l’activité humaine sur la nature. L’exposition à la Galerie de l’UQAM est principalement consacrée à l’œuvre la plus récente de Gilberto Esparza, Plantas autofotosintéticas (Plantes autophotosynthétiques), expérimentée depuis 2013 dans les contextes offerts par différentes métropoles du monde (Lima, Mexico, Linz, Ljubljana, Athènes). À la fois fonctionnelle et utopique, cette œuvre produit une énergie alternative et renouvelable grâce au traitement des contaminants présents dans les eaux usées, en même temps qu’elle interroge l’imaginaire avec lequel nous entrevoyons l’avenir de la ville.
CHARLES-ANTOINE BLAIS MÉTIVIER
Alors que les commandes tactiles de ces appareils s’accordent aux images pour en faire des objets tangibles, la relation entre l’appareil technologique et son utilisateur accroît en substance et en intimité. Au fil du temps, l’accoutumance à ces appareils transforme nos modes de perception, ainsi que notre façon de percevoir notre environnement. En faisant appel à la participation du spectateur, ces nouveaux acquis culturels se révèlent intuitivement dans l’exposition Objet de recherche, qui tente d’exposer les mécanismes par lesquels les interfaces tactiles influent sur l’imaginaire, et inversement, comment l’imaginaire perçoit désormais la matière.
Charles-Antoine Blais Métivier est un artiste multidisciplinaire originaire de la ville de Sherbrooke. Il détient un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal, où il complète actuellement une maîtrise. Depuis 2010, son travail a été présenté au sein d’expositions collectives à Montréal, ainsi qu’en France (Galerie Arena, Arles) et en Italie (Fondation Michellangelo Pistoletto, Biella). Son travail solo fut présenté pour la première fois à l’Espace projet de la galerie Pierre-François Ouellette en 2013. En 2012, il a cofondé le groupe de recherche After Faceb00k qui s’est produit dans plusieurs centres d’artiste au Canada (Skol, Espace F, L’Écart, The Alternator, Latitude 53, et ArtsPlace). After Faceb00k présentait récemment l’installation immersive In Loving Memory <3 au Musée McCord dans le cadre du Mois de la Photo à Montréal 2015.
Intéressé par les phénomènes sociaux liés à la production d’information visuelle, Charles-Antoine Blais Métivier collectionne divers artéfacts médiatiques, tels que des photographies, des vidéos ou des documents imprimés produits à des fins communicationnelles, d'autoreprésentation et de construction d’identité. C’est en déambulant sur internet ou dans l’espace urbain qu’il effectue d’importantes collectes de matériel visuel produit par des internautes ou des citoyens. Par la suite, d’imposantes mises en commun formelles ou typologiques sont réalisées sur ces corpus, afin d’en dégager les codes inhérents, qui semblent découler de la prolifération des caméras, de la démocratisation des logiciels de traitement de l’image et de l’avènement des réseaux sociaux. Récemment, les intérêts de Blais Métivier pour ce type de communication visuelle l’ont mené à interroger les interfaces technologiques par lesquelles l’information visuelle est produite, consommée, puis archivée. Cette redéfinition progressive de l’économie des images altère notre rapport au monde sensible, qui s’incarne de façon progressive au sein d’interfaces mobiles, connectées et immatérielles.
charles-antoine.ca
GILBERTO ESPARZA
Tandis que Montréal célèbre son 375e anniversaire, cette installation invite à envisager les réseaux d’égouts sillonnant le sous-sol de la ville, d’ordinaire dissimulés et évacués de la conscience publique, comme un système de production énergétique permettant de maintenir un écosystème en équilibre. L’œuvre s’accompagne d’un corpus documentaire mettant en évidence la démarche artistique et sociale dans laquelle elle s’inscrit.
Esparza PN riosantiago 2 1L’exposition comprend également un film extrait du vaste projet Plantas nómadas (Plantes nomades, 2008-2013), relatant l’activité d’un robot biologique autonome créé par l’artiste et destiné à vivre aux abords de cours d’eau pollués. Mené le long du río Lerma et du río Grande de Santiago, au Mexique, ce projet traite de la pollution de l’eau et des impacts de la privatisation des ressources naturelles sur les populations rurales. Une série photographique tirée de ce projet sera également présentée à la Maison du développement durable, aux mêmes dates que l’exposition à la Galerie de l’UQAM. En situant sur un même terrain la pratique de l’art, la mise au point de biotechnologies et la création d’espaces d’apprentissage et de sensibilisation, les œuvres de Gilberto Esparza répondent de manière inédite à la nécessité de transformer plus rapidement et plus radicalement nos modes de gestion des ressources et de production d’énergie, lesquels mettent en péril la vie humaine sur la Terre.
Sous le commissariat de Nuria Carton de Grammont et Véronique Leblanc, l’exposition Gilberto Esparza. Plantas autofotosintéticas est rendue possible grâce au soutien du Conseil des arts du Canada, du Fondo Nacional para la Cultura y las Artes du Mexique et du Conseil des arts et des lettres du Québec.
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