« CHASSÉ-CROISÉ »
jusqu'au 9 mai | until May 9
mekicartgallery.com
La collection « Chassé-croisé » formule un langage pictural riche d’images et de symboles. Elle dépeint avec émotion, humour et tendresse, la complexité et la fragilité des relations humaines. Sur toile et papier, ces relations se transforment en œuvres sensuelles et voluptueuses, emportées et fougueuses. Comme en danse, les personnages forment des figures où les partenaires se croisent sans réussir à se coordonner. Dans cette nouvelle collection, Makhfi porte un regard empreint de poésie à des questions complexes. Il installe dans l’œil du spectateur un ensemble de motifs réalisés avec de l’encre de Chine et de l’acrylique qui forment des corps sans os, sans chair, faits de lettres métissées, de voyelles nues, pourtant pleines de sensualité. Des corps que rien ne limite, ni à l’intérieur ni à l’extérieur de l’œuvre. Les anges, les chevaux, les oiseaux, les muses qui y sont représentés, des calligrammes en exil, vivent et s’insèrent les uns dans les autres. Ce qui est à l’un est à l’autre, offrant ainsi plein de possibilités au réel.
Marocain d’origine, Makhfi, artiste aux multiples talents, est l’auteur de nombreuses créations parmi lesquelles se trouvent des peintures, des gravures, des sculptures, des illustrations, ainsi que des costumes de scène pour théâtre et des conceptions web. Situant son art entre la tradition et le modernisme, l’artiste au parcours diversifié utilise et détourne l’art de l’écriture calligraphique de sa forme première afin de la transformer et de l’ouvrir aux différentes possibilités que propose la calligraphie au moment où elle rencontre d’autres formes d’expressions artistiques.
Détenteur d’un diplôme national d’art plastique de l’École régionale des beaux-arts de Besançon (France, 1991), il a également complété de nombreuses formations, notamment en sculpture gypse et stuc auprès des maîtres sculpteurs de l’art de l’arabesque murale (Palais Royal de Fès, Maroc, 1993). La propagation de nouvelles technologies l’amène ensuite à ajouter à son parcours un diplôme en Publication assistée par ordinateur et Web design (Enseignement supérieur des arts plastiques de la communication, Montpellier, France, 2001).
Depuis le début de sa carrière artistique, Makhfi s’engage activement dans la vie culturelle de son pays d’origine tout comme dans celle de la France, où il a résidé pendant de nombreuses années. Il a d’ailleurs participé à plusieurs séances de calligraphie en direct sur scène dans le cadre de divers spectacles de musique, de théâtre, de danse et de poésie lors de tournées en Europe et au Maghreb avec les artistes de l’ensemble Taybah, Al Nabalsy, Al Sabika ainsi que la compagnie Naili. En France, il a aussi fréquemment participé à divers Salons d’écriture et a enseigné sa connaissance de l’art de la calligraphie aux débutants de même qu’aux artistes confirmés.
Établi à Montréal depuis 2007, Makhfi a participé à plusieurs éditions du Festival du monde arabe. Dans le cadre de ce festival et du festival Muslim voices de la Brooklyn Academy of Music, il a accompagné sur scène l’ensemble Taybah en réalisant des fresques calligraphiques, cadencées par le rythme de la musique et le mouvement des danses des derviches tourneurs (juin 2009).
Artiste prolifique, Makhfi possède à son actif plusieurs expositions d’envergure. Une grande partie de ses œuvres se retrouvent présentement dans des collections privées un peu partout dans le monde. Récipiendaire de plusieurs prix de prestige (1er prix de la création d’arabesque sur céramique, 1er prix pour sculpture sur gypse) Makhfi a également été invité à réaliser de nombreuses fresques murales (à Nîmes en 2004-2005, à Avignon en mars 2005), ainsi qu’une fresque numérique sur le mur mosaïque de l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts à Montréal.
Depuis 2011, il multiplie les interventions dans le milieu scolaire et universitaire pour dispenser ses ateliers et conférences sur l’art. Dans le cadre du programme de soutien Une école montréalaise pour tous du Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, il conduit des projets d’envergure dans les milieux scolaires défavorisés avec des partenaires tels que le Musée des beaux-arts de Montréal, le Musée des maîtres et artisans du Québec et le Jardin Botanique de Montréal. Depuis 2011, des centaines de jeunes par année ont participé au projet « Belles plumes », « Le design, ça cartonne », « Calligrammes, les chemins de l’écriture », « Mosaïques : un art, un métier ». En 2016, il a participé au projet « L’art de l’inclusion » à titre de mentor, à l’invitation du Musée des beaux-arts de Montréal et de la Fondation Michaëlle-Jean.
Grâce au prolongement de ses activités artistiques, Makhfi désire situer l’écriture calligraphique dans la continuité d’une tradition qui, selon lui, doit évoluer et être transmise pour ne pas s’éteindre.
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