« MARGES »
12 avril au 13 mai | April 12 to May 13
vernissage 13 avril 17h00 | April 13 ~ 5:00PM
lacastiglione.ca
Depuis 8 ans, les divers travaux de Jérémie Lenoir proposent de construire une anthropologie des territoires en observant leurs évolutions, leurs mutations, et en montrant comment peu à peu les formes et fonctions de nos espaces de vie se globalisent. Au sein d’espaces vernaculaires, les études photographiques de Jérémie Lenoir sont composées de prises de vues qui n’ont pas de sujet propre ou d’intention visant une représentation objective d’une «vérité» du paysage. L’abstraction, la platitude et la neutralité sont ici revendiqués comme interfaces entre le fond et la forme des sujets, construisant minutieusement ce que Barthes nommait des « photographies pensives ».
Jeremie Lenoir propose to construct an anthropology of the territories by observing their evolutions, their mutations, and by showing how gradually the forms and functions of our living areas globalized. By composing an ontological distancing, aerial perspective is used as a tool, allowing, through a very strong pictorial bias, a liberation from the codes of the discipline. Abstraction, flatness and neutrality are here claimed as interfaces between content and form of the subjects. His pictures are attempting to give anew realism to our contemporary territories.
La conjugaison du point de vue aérien et de l’abstraction permet d’interroger la capacité de nos territoires contemporains à délivrer une quelconque forme d’intelligibilité. Que regardons-nous ? Que faisons-nous ? Que construisons-nous ? Le choix des lieux et de leur représentation nous renvoie à la contemplation fascinée du chaos tout en proposant, dans leur rendu, une tentative de réconciliation avec une possibilité du paysage. Dénigrés comme « lieux » à part entière, les espaces ici capturés se transforment en objets portant dans leur forme un engagement social et révélant une «matrice» de notre société.
La série Marges fut réalisée en 2015 grâce au soutien du Centre Vu de Québec où Jérémie Lenoir fut invité à participer à une résidence d’artiste ayant lieu dans les environs de Montréal. L’objectif étant de poursuivre un travail en cours se concentrant sur la notion de frontière entre la ville et la campagne qu’il a débuté dans la vallée de la Loire en France en 2010. Jérémie Lenoir prolonge ce projet par une étude des paysages québécois où il confronte, confond, communie deux histoires, deux géographies de territoires et montre, en toile de fond, les similitudes qu’arborent les nouveaux paysages au travers des schèmes et motifs qui les composent et des processus politiques qui les dirigent.
Commentaires