« DE LA LIBERTÉ QUI POINT (QUELQUES PARTS DE NO FORGET ET QUELQUES RELIQUATS) »
20 avril au 20 mai |April 20 to May 20
vernissage 22 avril 14h00 | April 22 ~ 2:00PM
graff.ca
Éléonore (détail), 2017, objet en plâtre, table en merisier, feuille dorée, acrylique, copeaux de laiton, 40 x 120 x 40 cm
« Normand, feu mon beau-père, me répétait souvent ces mots : « Je suis encore vivant ». Vivant comme chargé de désirs : le désir de vivre, de manger, de boire, de s’enivrer, de partager, de rire, de faire l’amour, de jouir et de faire jouir. Ce qui nous reste de lui est inanimé : une mémoire, les traces d’un passage ; un riche héritage chargé d’objets fabriqués de ses mains ou recueillis au fil du temps. Au-delà de l’idée du legs, j’accueille certains de ses fragments comme autant de rappels que la vie est une opportunité, et que cette liberté qu’on lui associe souvent n’est pas un gage, mais une condition. Dans ces pièces, où cohabitent différents objets trouvés provenant de l'atelier de Normand, de la rue ou de dons d'amis, je tente de retracer, par le dessin et l'installation, l'absurdité que représente la perte. »
– Éric Ladouceur
“My late father-in-law Normand would often say: ’I am still alive’. ‘Alive’ as in filled with desire: the desire to live, to eat, to drink, to get drunk, to share, to laugh, to make love, to give sexual pleasure, and receive it. What he left behind is inert: a memory, the trace of a presence, a rich heritage of objects, either handcrafted or gathered over his lifetime. Beyond the idea of a legacy, I take in some of these fragments as material reminders that life is an opportunity, and that the freedom we often associate with it is not in itself a guarantee, but a condition. In these compositions made up of various found objects from Normand’s workshop, the street, or the homes of friends, I attempt to retrace, through drawings and installations, the absurd nature of loss.”
– Éric Ladouceur
Le sentiment d’intimité qui émane de cette exposition lui donne une place particulière dans l’œuvre d’Éric Ladouceur, qui positionne généralement l’artiste en commentateur masqué de la société et de l’histoire de l’art, espion des ironies politiques et quotidiennes. Et pourtant, loin d’être en contradiction avec ces préoccupations, De la liberté qui point éclaire une notion au cœur de la pratique de l’artiste, soit la jouissance comme arme contre le mensonge, comme outil de résistance, de connaissance et de partage. Dans cette optique, l’aspect grotesque, moqueur, parfois pornographique de l’œuvre de Ladouceur se lit davantage comme une volonté de déstigmatisation des appétits humains, une tendre réflexion sur nos plaisirs et nos peurs.
Que ce soit par la performance, le dessin, l’installation, la vidéo ou la peinture, l’imaginaire de Éric Ladouceur appartient à l’univers du jeu et intrinsèquement à une certaine nostalgie de l’enfance. À travers une esthétique inspirée de la publicité et des super-héros, l’artiste questionne les stéréotypes liés aux caractères identitaires de l’iconographie masculine. Il utilise notamment des images pornographiques tirées d’Internet, des capots de voiture, des jouets, du verre brisé ou encore des poils pubiens, il s’intéresse à différentes représentations du pouvoir inhérentes au mythe de l’éternelle jeunesse et au contrôle des masses.
Diplômé de l’UQAM (Maitrise en arts plastiques) en 2000, Eric Ladouceur expose régulièrement en solo et en groupe, depuis 1995 (AXENÉO7, galerie B-312, Maisons de la Culture Frontenac et Plateau-Mont-Royal, Musée d’art de Joliette, Musée d’art contemporain des Laurentides Manif d’art de Québec...). Boursier du Conseil des arts et des lettres du Québec en 2004, 2010 et 2013 et de la Fondation suisse Christof-Merian, il a aussi été lauréat des Grands Prix Desjardins de la culture de Lanaudière en 2009. Éric Ladouceur a également agi à titre de commissaire d’exposition pour « KAPOW une convention de super héros » présentée à AXENÉO7 à Gatineau en 2010 et en 2006 pour « Réingénierie du Monde » présentée simultanément aux maisons de la culture Frontenac et Plateau-Mont-Royal à Montréal. Éric Ladouceur enseigne au département des arts du Cégep de Saint-Jérôme; il est représenté par la galerie Graff à Montréal.
The feeling of intimacy that surrounds this exhibition gives it a particular status in the work of Éric Ladouceur, who generally paints the artist as a masked commentator of society and art history, a spying on the ironies in politics and daily life. And yet, far from being contradictory to these preoccupations, De la liberté qui point brings to light a core notion in the artist’s practice, namely physical and sexual pleasure as weapons against hypocrisy, and tools for resistance, knowledge and sharing. In this sense the grotesque, satirical, and sometime pornographic nature of Ladouceur’s work can be read as an attempt to destigmatize our normal human appetites, a tender reflection on our innermost delights and fears.
Whether through performance, drawing, installation, video or painting, Eric Ladouceur’s playful imagination holds a certain inherent nostalgia for childhood. With imagery borrowed from advertising and the world of superheroes, the artist questions the stereotypes associated with masculine identity and iconography. Using pornographic images taken online, action figures, broken glass, pubic hair and the hoods of cars transformed into coats of arms, he explores the various representations of power baked into the myth of eternal youth and the tools for controlling the masses.
Eric Ladouceur holds a Master’s degree in Visual and Media Arts (2000) from UQAM, Montreal. Since 1995, he has exhibited extensively in solo and group shows for example at AXENÉO7, Maison de la culture Frontenac, Maison de la culture Plateau-Mont-Royal, Musée d’art de Joliette and Manif d’art de Québec. In 2004, 2010 and 2013 he received grants from the Conseil des arts et des lettres du Québec as well as the Christof-Merian foundation, and in 2009 the Grand Prix Desjardins de Lanaudière. As a curator, Eric Ladouceur organized the exhibitions «Réingénérie du monde» held at the Maison de la culture Frontenac and Maison de la cuture Plateau-Mont-Royal (Montreal) in 2006 and « KAPOW, une convention de super héros» presented at AXENEO7 (Gatineau) in 2010. He currently teaches at the art department of Cégep de Saint-Jérôme. Éric Ladouceur is represented by galerie Graff in Montreal.
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