17 mars au 22 avril | March 17 to April 22
vernissage 17 mars 17h30 | March 17 ~ 5:30PM
arprim.org
SOPHIE JODOIN
« IL FAUT QU'ELLE SACHE »
Un livre pédagogique est démonté. Ses pages détachées, lues, analysées, notées, sablées. Quelques mots échappent à cette disparition : il faut qu'elle sache. C’est le point de départ d’un long récit en boucle sur une femme dont on ne connaît pas le nom; ni le passé, ni le présent, ni le futur. Le livre devient le site d’un chantier, d’une grande reconstruction. Les fragments de langage clinique se métamorphosent en discours poétique. Les photographies médicales sont brouillées et vidées de leur sens. La lecture de ce récit désincarné et singulier donne peu de repères. Que faut-il savoir? À qui parle-t-on? Qui est cette femme? Que lui est-il arrivé? Pourquoi? Sa vie se situe en dehors des mots, dans les interstices, à même la transparence des pages et l’épiderme effacé de son double. Un dialogue a lieu, sans intrigue et sans dénouement; il oscille.
An educational book is taken apart. Its pages loosened, read, analyzed, annotated, sanded. A few words escape this disappearance: il faut qu'elle sache (she has to know). This is the starting point of a long looping story about a nameless woman whose past, present, and future remain unknown. The book becomes the site of a large reconstruction. Fragments of clinical language transform into poetic discourse. Medical photographs are blurred and their meaning evacuated. The reading of this disembodied, singular narrative gives away few clues. What do we need to know? Who are we talking to? Who is this woman? What happened to her? Why? Her life is outside words, in the interstices - in the transparency of the pages and the erased epidermis of her double. A dialogue is taking place, without intrigue or denouement ; it oscillates.
ÉLIANE EXCOFFIER
« ELLE »
Éliane Excoffier propose une série de petites images photographiques en noir et blanc faisant écho à l’exposition il faut qu’elle sache de Sophie Jodoin. Ces images puisées à même les archives de l’artiste sont réunies pour devenir un nouveau récit. Extraites de leur contexte original, elles construisent ainsi un narratif intime et énigmatique.
Eliane Excoffier presents a series of small black and white photographs echoing Sophie Jodoin's il faut qu'elle sache exhibition. These images, taken from the artist's archives, are extracted from their original contexts and rearranged to construct a new intimate and enigmatic narrative.
SOPHIE JODOIN
il faut qu’elle sache est déployée à plat sur une table longitudinale traversant l’espace de la galerie telle une longue phrase — quatre-vingts pages mises bout à bout — condensée, latente, étalée, sans rien révéler. Nos corps penchés sur ce qui nous échappe, en attente.
La pratique multidisciplinaire de Sophie Jodoin allie le dessin, le collage, la photographie, le texte, l’objet trouvé, et la vidéo. Son travail se concentre sur le corps et ses frontières, l’identité féminine, l’intime, l’absence, et le langage. Son travail a été présenté au Canada, aux États-Unis et en Europe au sein d’expositions individuelles et collectives notamment à la Manchester Art Gallery (GB), au Musée d’art de Joliette, au Musée des beaux-arts de Montréal, ainsi qu’à OBORO et au Centre Clark. Elle a collaboré avec plusieurs écrivains, poètes et dramaturges dont Wajdi Mouawad, Michael Ondaatje et Christian Lapointe. Elle a obtenu en 2014 la bourse de résidence à Londres du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle vit et travaille à Montréal où elle est représentée par la galerie Battat Contemporary.
il faut qu'elle sache is deployed on a table across the space of the gallery as a long sentence. Eighty pages side by side - condensed, latent, displayed without revealing anything. Our bodies leaning towards what escapes us, waiting.
Sophie Jodoin’s multidisciplinary practice combines drawing, collage, photography, writing, found objects and video. Focusing on the body and its boundaries, female identity, intimacy, absence and language her work has been presented in Canada, the US and Europe, in solo or group exhibitions, for example at the Manchester Art Gallery (GB), the Musée d’art de Joliette, the Montreal Museum of Fine Arts, as well as OBORO and Centre Clark. She has worked with many writers, poets and playwrights like Wajdi Mouawad, Michael Ondaatje and Christian Lapointe. In 2014, she received a grant for an artist residency in London from the Conseil des arts et des lettres du Québec. She now lives and works in Montreal, where she is represented by Battat Contemporary gallery.
ÉLIANE EXCOFFIER
Éliane Excoffier vit et travaille à Sutton (Qc, Canada). Elle est diplômée en arts plastiques et en histoire de l’art de l’Université de Montréal et pratique la photographie depuis 1996. Une double inspiration anime le travail d’Éliane Excoffier : d’un côté, l’attrait pour la représentation du corps féminin, de l’autre un intérêt pour la photographie, son histoire, ses techniques et sa tradition. Pour elle la photographie repose sur l’exploration d’avenues inusitées ou même archaïques et la chambre noire est encore son principal lieu de création. Ses œuvres font partie de plusieurs collections privées et publiques, nationales et internationales. Elle est représentée par la galerie Simon Blais à Montréal.
Eliane Excoffier lives and works in Sutton (Qc, Canada). She has a degree in the Visual Arts and Art History from the Université de Montréal, and has been a practising photographer since 1996. Excoffier’s work is inspired by the culmination of two passions: the appeal of representing the female body, along with a genuine interest in the application of photographic techniques, history and tradition. Her works are designated among several private and public collections, both nationally and internationally. She is represented by Simon Blais Gallery in Montreal.
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