23 mars au 13 mai | March 23 to May 13
vernissage 23 mars 18h00 | March 23 ~ 6:00PM
occurrence.ca
ANNIE BAILLARGEON
« LES JARDINS »
J’aborde par le biais de diverses performances en milieu naturel des mondes intérieurs, désenchantés et austères en étant toute fois prise en charge par des environnements idéalisés et fantasmés. Les jardins foisonnent des moments volés au milieu de forêts de bois morts dans lesquels j’insère une touche de vivant et de grandiose. Les personnages en action, sujets non identifiés permettent diverses dérives visuelles et mettent en relief les pathologies liées aux habitudes de vie de notre espèce. La perte et de la dégradation, engendrées par ces mauvaises décisions, mettent ces thèmes en parallèle avec les pertes que nous vivons chacun quotidiennement, dans notre vie intime. Ici dans ces pièces nous retrouvons un constat de résolution et d’abandon face à ce qui est présenté. Même si les personnages tentent d’émerger avec force de leur milieu, c’est l’environnement ici qui est en avant plan. Ce dernier, envahi l’image, de façon à ce que les personnages s’y perdent ou s’y fassent presque totalement engouffrer.
LA SOCIÉTÉ DES ARCHIVES AFFECTIVES
(Fiona Annis & Véronique La Perrière M.)
« ALL THE WILD HORSES »
En 2011, La Société des archives affectives a réalisé un voyage expérimental sur la côte ouest des États-Unis et en direction du parc national de Death Valley. Le périple incluait une quête à la recherche de chevaux sauvages, communément appelés Mustangs – une espèce rare et descendante des chevaux domestiques échappés par les Espagnols lors de leur arrivée en Amérique. L’objectif était de capturer la trace d’une empreinte d’un sabot de cheval afin de l’inclure dans la collection d’archives affectives de la Société. L’empreinte fut ainsi moulée en plâtre pour ensuite être transformée en bronze.
CATHERINE ARSENAULT
Un trompe-l’œil subtil. C’est ce qui s’impose en posant un premier regard sur les photographies de Catherine Arsenault. Il faut s’approcher de ces délicates fleurs mises en pots, afin de comprendre le jeu d’illusion provoqué par la technique photographique qu’utilise l’artiste. En conjuguant la photographie et la couture, Catherine Arsenault crée une série de clichés uniques et déstabilisants. Ces fleurs qui proviennent de son jardin personnel ont été séchées, coupées et assemblées en bouquets dans son studio. Après les avoir photographiées, l’artiste choisit avec parcimonie quelques fleurs et tiges et les coud délicatement sur le papier photographique.
ANNIE BAILLARGEON
Ce corpus présente du travail photographique juxtaposant photomontage numérique et peinture. Ce processus s’installe en explorant davantage la technique de prise de vues et en intervenant directement sur la photographie par le dessin. Je redonne à la photographie une nouvelle spatialité et matérialité spontanée. Pour ce faire, je fais les prises de vues sous forme de laboratoire sur une longue période. Ensuite, tous les éléments captés sont réintégrés dans un environnement narratif remanié qui nous conduit hors du réel. Le spectateur peut faire sa propre histoire et en tirer ces propres métaphores par rapport à ce qu’il voit.
– Annie Baillargeon
Annie Baillargeon vit et travaille à Québec. Elle investigue depuis plusieurs années un art pluridisciplinaire basé sur une représentation exaltée et transgressive du corps. Elle fut également membre et cofondatrice du collectif multidisciplinaire Les Fermières Obsédées, dont les performances et les manoeuvres insufflent une indiscipline au genre de l’art action. Elle est maintenant membre et fondatrice du collectif multidisciplinaire B.L.U.S.H. Au nombre de ses expositions solos, dans les centres d’artistes du Québec et du Canada, on compte L’oeil de poisson et le Centre VU de Québec, Espace F de Matane, la Galerie Séquence de Saguenay et la Galerie 44 de Toronto. Elle a participé aux expositions collectives comme Dans un monde post : Un événement post-punk par l’organisme de création PESOT à l’université de Sherbrook, L’envers des apparences, au Musée d’art contemporain de Montréal, C’est arrivé près de chez vous au Musée National des beaux-arts de Québec et The constructed images, au festival Contact image à Toronto et Touched à la biennale de Liverpool. Son travail fut également présenté en autre en Serbie, à Chicago, au pays de Gales, au Brésil, en Pologne, en Irlande, en Australie, en Équateur et en France. Elle a fait l’objet d’une vingtaine d’articles et publications en plus d’être récompensée par plusieurs prix (Prix du jury Arts Salt Spring 2015, Prix Vidéré, meilleur évènement, Conseil de la culture de Québec, Manifestation internationale d’art de Québec; Prix Cornelius-Krieghoff, prix de la ville de Québec; Prix Vidéaste recherché, prix du jury, La bande vidéo, Québec). Son travail solo est représenté par la Galerie D’Este à Montréal et la Galerie 3 à Québec. Ses œuvres se retrouvent entre autre dans la collection du Musée des beaux-arts du Canada, le Musée des beaux-arts du Québec et la Banque d’art du Conseil des Arts du Canada.
LA SOCIÉTÉ DES ARCHIVES AFFECTIVES
Cette archive prend place dans une sélection d’artéfacts en dialogue avec l’imaginaire, le désir romantique de conquête et la notion du tragique pour former Cercle magique (the quest). Expédition présente des extraits des archives de la Société en lien avec un autre voyage expérimental réalisé en 2010 dans le parc national de Death Valley. Les recherches entourant ce voyage consistaient à expérimenter avec la géographie physique et imaginaire du lieu, entrant ainsi en dialogue avec les paysages, les phénomènes naturels et les possibles narrations suggérées par les sites.
CATHERINE ARSENAULT
S’apparentant au collage, ces photographies, qui rappellent d’anciennes planches botaniques, semblent prendre vie sous nos yeux. La photographe met en scène une intéressante dualité entre le vrai et le faux, repoussant la frontière entre le réel et l’imaginaire. En cousant ses fleurs directement sur la photographie, elle inscrit ses images hors du temps et annule le caractère reproductible de la photographie.
Les compositions florales de Catherine Arsenault se détachent sur des fonds sombres, s’apparentant à la nature morte de fleurs des Pays-Bas et de la Hollande aux XVII et XVIIIe siècles, les peintres de l’époque cherchant à reproduire des images de fleurs réelles tirées d’encyclopédies botaniques. Nous retrouvons chez la photographe la même précision dans la composition des bouquets que chez les peintres des Écoles du Nord. Une minutie et une patience qui caractérisent la signature de l’artiste.
Catherine Arsenault nous présente un travail intime et personnel, tout en finesse. Le petit fil qui relie l’artiste à ses fleurs se déploie ainsi devant nous, du jardin à la fleur cousue.
La photographe, qui entretient son jardin au fil des saisons jusqu’à enfiler le temps avec ses aiguilles, dévoile la beauté de ses photographies à la fois dans le présent et le passé. En utilisant la couture, traditionnellement associée au travail féminin et s’inscrivant dans une certaine historicité, l’artiste remet en perspective un savoir-faire manuel qu’elle actualise au moyen de ses photographies. Avec ses fleurs naturalisées, elle magnifie un doux héritage de l’histoire de l’art des femmes.
Un parfum de nostalgie émane par ailleurs des vases où sont montés les bouquets, objets qui appartiennent à la famille, à des amis et à des connaissances de Catherine Arsenault. Témoignage du temps qui passe, ces photographies véhiculent plusieurs histoires. C’est l’une des grandes forces du travail de l’artiste.
Le travail photographique de Catherine Arsenault nous entraîne dans un univers floral d’une grande fraîcheur. Le jardin devient alors un magnifique terrain de jeu pour l’artiste, célébrant la beauté de la nature de façon inusitée.
– Camille Larivée
Née à Rimouski en 1960, Catherine Arsenault a depuis l’enfance été inspirée par la nature, par l’exploration des multiples sensations révélées au fil de ses observations. Après des études en Arts plastiques au Cégep de Rimouski et en photographie au Cégep de Matane, elle s’installe à Montréal en 1982 pour poursuivre sa pratique photographique et prendre part à plusieurs expositions conjointes et solos aux Cégeps de Matane et de Rivière-du-Loup, au Musée régional de Rimouski et à la Galerie Dare Dare à Montréal où elle présente l’exposition Vagues chimères, une errance, un voyage recomposé par l’illusion de la couleur. On la présente alors comme « photographe coloriste » puisqu’elle utilise une technique de coloriage qui transforme la photographie en une nouvelle image. Le théâtre du Nouveau Monde utilise alors une de ses photographies pour le lancement de sa nouvelle saison. Catherine réalise également les photographies du film Remous de Sylvie Van Brabant pour lesquelles elle sera finaliste dans la catégorie meilleure photographie, film documentaire, aux les Rendez-vous du cinéma québécois en 1990.
Les années qui suivent sont marquées par la naissance de ses deux fils et son approche photographique devient alors de plus en plus intime et autobiographique. Elle partage son temps entre sa vie de famille et son travail comme agente de liaison technique au Canal Savoir, lorsqu’elle décide en 1997 de prendre les rênes du studio du photographe de réputation internationale Jean-François Bérubé (jfberube.com) avec qui elle partage sa vie et sa passion pour la photographie. À ce titre, elle organise de nombreuses expositions en plus de promouvoir l’artiste grâce à différents médias web et imprimés, et de participer à la publication de livres de photographie.
À la création en 2011 des Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie (photogaspesie.ca), Catherine est conseillère à la programmation et aux présentations des expositions qui réunissent annuellement les grands noms de la photographie dans le monde. Elle quitte en 2015 pour se consacrer à ses projets personnels.
Il y a longtemps que Catherine cherchait la bonne approche pour relier la photographie au jardinage, deux pratiques intimement liées à son existence. Depuis 2012, elle s’emploie à conjuguer la photographie, les végétaux naturalisés et la couture. Ainsi, dans cette démarche singulière et originale, elle prend pour guide son petit jardin, qui jour après jour, mis à l’épreuve par des conditions météorologiques et climatiques variables l’amène à constater à quel point notre existence est basée sur du mouvant, sur cette impermanence méticuleusement ciselée par des années d’évolution complexe mais combien fragile. Jardiner, c’est l’observation d’un cycle jamais achevé, à l’équilibre précaire empreint à de grandes métamorphoses, similaire à notre propre vie. Ses compositions florales sont l’aboutissement d’un long travail d’observation, d’une exploration du jeu de l’illusion et d’une grande méticulosité. Son travail photographique témoigne bien plus que de la vie du monde végétal, il est un dialogue avec le temps qui passe, se couvrant ainsi de couleurs surannées comme de doux souvenirs.
Commentaires