30 nov au 19 mars | Nov 30 to March 19
vernissage 29 nov 15h30 | Nov 29 ~ 3:30PM
dhc-art.org
Wim Delvoye, Car Tyre, 2011, pneu sculpté à la main, 68cm x 13cm. Permission de l’artiste et de la Galerie Perrotin, Paris/New York/Hong Kong.
Depuis la fin des années 1980, l’artiste belge Wim Delvoye suscite la controverse et met au défi le statu quo du monde de l’art par sa pratique multidisciplinaire qui comprend la sculpture, le dessin, la photographie, l’installation et la vidéo. Le public montréalais a été initié à son œuvre lors de la présentation de Cloaca N° 5 à la Galerie de l’UQAM en 2009. Issue d’une série, cette machine-sculpture audacieuse reproduisait le système digestif humain par lequel la nourriture est traitée et transformée en matière fécale. Cette œuvre de Delvoye offrait un aperçu du regard critique qu’il pose sur notre société de consommation intensément capitaliste. À DHC/ART, une présentation majeure de ses sculptures, vidéos et dessins récents nous plongera encore davantage dans son étude d’une gamme de sujets connexes, entre autres le branding, la notion de classe, l’économie, la technologie et la mondialisation.
Since the late 1980s, Belgian artist Wim Delvoye has been inciting controversy and challenging the art world status quo through a multidisciplinary practice that includes sculpture, drawing, photography, installation, and video. Montreal audiences were first introduced to his work in 2009 through the presentation of Cloaca No. 5 at the Galerie de l’UQAM. Part of a larger series, this provocative machine/sculptural work reproduced the human digestive system whereby food was processed and transformed into waste matter. This initiation into Delvoye’s oeuvre offered insight into his examination of consumerism and his critique of our intensely capitalist society. At DHC/ART, a major presentation of recent sculpture, drawing, and video will take us deeper into his study of a range of related topics, including branding, class, the economy, technology, and globalisation.
Les œuvres présentées à DHC/ART soulignent la stratégie singulière de Delvoye qui consiste à employer la fusion et la torsion pour créer un nouveau contexte et offrir une nouvelle signification à une variété d’objets, de symboles et d’icônes. Dans la série Car Tyre (2011), le modeste pneu en caoutchouc est élevé au statut d’objet d’art précieux au moment où sa surface utilitaire se couvre de dessins ornementaux minutieusement ciselés à la main. Twisted Dump Truck (2011) est un camion à benne en acier inoxydable sur lequel des motifs gothiques complexes ont été découpés au laser ; la torsion de la carrosserie du camion contribue à déstabiliser encore plus notre lecture de son unité sémantique et physique. Des œuvres sculpturales réalisées à partir de statues néo-gothiques oubliées, comme La Pêche clockwise (2011) et La Pêche counterclockwise (2011), sont également reformées et déformées en somptueuses tornades de bronze nickelé conçues pour ébranler les idées reçues et élargir les interprétations. DHC/ART présentera également une sélection des célèbres tatouages sur peau de cochon de Delvoye. Ce projet, qui a soulevé un tollé chez les activistes de la cause animale, amalgame finement les bases prétentieuses de la collection d’œuvres d’art, l’humble rang du cochon et la notoriété du tatouage pour déclencher un questionnement sur les notions de classe, de valeur et d’artisanat.
En plongeant dans l’univers de Delvoye, des relations binaires comme sacré/profane, valeur/utilité, culture majeure/mineure, et traditionnel/moderne commencent à se profiler. Plutôt que de s’en tenir à la polémique, l’œuvre de Delvoye suggère un réseau de significations, où des idées contradictoires peuvent cohabiter dans une sorte d’harmonie exquise ou dans ce qu’il qualifie lui-même de « juste émulsion ». La chimie conceptuelle, le sens de l’humour, les juxtapositions esthétiques et la présence physique émouvante qui caractérisent la pratique de Wim Delvoye livrent une critique intelligente, capable de provoquer une réflexion approfondie sur nos liens avec la panoplie de systèmes, de hiérarchies et de discours qui façonnent et influencent notre condition contemporaine.
Né en 1965 à Wervik, Wim Delvoye vit et travaille à Gand en Belgique. Parmi ses expositions individuelles récentes, mentionnons de grandes rétrospectives au MUDAM au Luxembourg, au Musée d’art contemporain de Téhéran en Iran, au Musée des beaux-arts Pouchkine à Moscou, au Musée du Louvre et au Musée Rodin à Paris, à BOZAR à Bruxelles, à la Collection Peggy Guggenheim à Venise, au New Museum à New York et au Power Plant à Toronto. L’œuvre de Delvoye a également fait partie d’expositions collectives à grand déploiement, notamment la dOCUMENTA, la Biennale de Venise, la Triennale de Milan, la Triennale de Yokohama, la Biennale de Moscou, à la Biennale de Lyon, ainsi qu’au CAPC Musée de Bordeaux, au MOCA Shanghai, au MoMA PS1, à la Vancouver Art Gallery et au Grand Palais de Paris.
The works on display at DHC/ART underscore Delvoye’s distinctive strategy of employing fusion and torsion to re-signify and de-contextualize a range of objects, symbols, and icons. In the series Car Tyre (2011), the status of the lowly rubber tire is elevated to that of precious objet d’art after it’s utilitarian surface has been painstakingly hand carved with ornamental designs. Twisted Dump Truck (2011) is formed out of stainless steel that has been laser cut with an intricate, Gothic pattern; the twisting of its body further de-stabilizes a reading of the truck’s semantic and physical unity. Sculptural works based on forgotten, neo-gothic statues, such as La Pêche Clockwise (2011) and La Pêche Counterclockwise (2011), are also re/deformed into tornados of sumptuous nickled-bronze to disrupt established ideas and liberate interpretations. DHC/ART will also present a selection of Delvoye’s renowned tattooed pigskins. This project, which caused an outcry among animal rights activists, cleverly amalgamates the conceits of art collecting, the lowly rank of the pig, and the notoriety of tattoos to raise questions about class, value, and craft.
As we are immersed into Delvoye’s world, binary relationships such as sacred/profane, use/value, high/low culture, and traditional/modern begin to emerge. But rather than remaining polemical, Delvoye’s work suggests an elaboration of meanings, where contradictory notions can coexist in a kind of exquisite harmony, or in what he has termed ‘emulsions’. The conceptual chemistry, sense of humour, aesthetic juxtapositions, and affecting physicality of Wim Delvoye’s work deliver an astute critique that has the power to provoke a deeper reflection into our relationship with the panoply of systems, hierarchies, and discourses that shape and affect our contemporary condition.
Born in 1965 in Wervik, Wim Delvoye lives and works in Ghent, Belgium. Recent solo exhibitions include large surveys at MUDAM in Luxembourg; The Tehran Museum of Contemporary Art, Iran; The Pushkin State Museum, Moscow; The Musée du Louvre, Paris; Musée Rodin, Paris; BOZAR, Brussels; The Guggenheim Collection, Venice; The New Museum, New York; and The Power Plant, Toronto. Delvoye’s work has also been displayed in large-scale group exhibitions, such as Documenta IX; the 1999 Venice Biennale; Triennale di Milano; Yokohama Triennale; 3rd Moscow Biennale; CAPC Musée de Bordeaux; Lyon Biennale; MOCA Shanghai; MoMA PS1; The Vancouver Art Gallery; and The Grand Palais in Paris.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.