jusqu'au 3 déc | until Dec 3
centreclark.com
JIM HOLYOAK
« THE THICKET »
Jim Holyoak, The Thicket (détail), 2016
Avec la collaboration sonore de Nick Kuepfer - C’est à la suite d’une résidence à Mumbai (Inde) que l’artiste Jim Holyoak a conçu The Thicket, dont le titre réfère à des touffes de végétation ou d’arbres serrés les uns contre les autres. Plus spécifiquement, l’artiste puise son inspiration des figuiers banians, ces derniers souvent utilisés comme sujet de dessin d’observation lors de son séjour en Inde. Cet arbre atteint parfois une taille énorme et se déploie de manière si complexe qu’il donne l’impression d’être une forêt à lui seul. Le figuier banian a pour particularité de créer sa propre architecture à travers un tronc dont les racines aériennes s’entremêlent les unes aux autres, créant alors un vaste réseau de lignes qui partent du ciel vers le sol.
With an audio piece by Nick Kuepfer - Following his artist residency in Mumbai (India), Jim Holyoak created The Thicket, whose title refers to tufts of vegetation or a dense growth of bushes or small trees. More specifically, the artist was inspired by the banyan fig trees that were frequent subjects for his observational drawings while in India. This tree often grows to an enormous size and in such complex ways that it can actually look like a forest itself. The banyan tree has the unusual characteristic of creating its own architecture through aerial roots that stem from its trunk and tangle with each other, forming a vast network of interconnected lines that reach downward from above.
LUKE PAINTER
« THE TEASERS AND THE TORMENTORS »
Luke Painter, The Teasers and the Tormentors, 2016
Luke Painter est connu pour ses dessins et ses animations qui prennent leur source dans l’art, l’architecture et le design. Ces références lui permettent de créer des univers uniques où s’entremêlent différents fragments issus des grands courants historiques et populaires. Avec The Teasers and the Tormentors, l’artiste poursuit cette exploration en s’appuyant sur l’histoire de la scénographie issue du cinéma, du théâtre et de spectacles d’illusion du XXe siècle. Le titre fait directement référence à des rideaux horizontaux et verticaux ajustables qui permettent de modifier l’ouverture architecturale de l’avant-scène, venant transformer la vision que le spectateur aura d’un tableau qui se déploie devant lui.
Luke Painter is known for his drawings and animations that are inspired by art, architecture and design. These references contribute to creating a unique universe where fragments of history and popular trends intermingle. With The Teasers and the Tormentors, the artist continues this exploration by delving into the history of scenography in film, theatre, and 20th century magic shows. The title is a direct reference to the moveable horizontal and vertical curtains used to reduce the opening at the forestage, thereby controlling how much of the scenery the audience is allowed to see.
JIM HOLYOAK
"O you shaggy-headed banyan tree standing on the bank of the pond, have you forgotten the little child, like the birds that have nested in your branches and left you?"
- from 'The Banyan Tree' by Rabindranath Tagore, 19131
"The ecological thought… is a vast, sprawling mesh of interconnection without a definite center or edge. It is radical intimacy, coexistence with other beings, sentient and otherwise.”
- from 'The Ecological Thought' by Timothy Morton, 20102
Ainsi, The Thicket reprend le réseau rhizomatique du banian, dont les vignes, racines et branches entrelacées, ainsi que leurs articulations, rappellent des jointures corporelles comme des genoux, des coudes et des doigts de bois. L’artiste crée ici un espace sylvestre marécageux et fantasmagorique qui semble s’étirer, se dissoudre, grandir et couler simultanément. À CLARK, cette représentation abstraite et graphique des banians prend la forme d’un imposant dessin de 30,48 mètres (100 pieds)3, soit la totalité du périmètre disponible dans la salle d’exposition. Cette occupation maximale de la salle permet de créer un environnement immersif où il est impossible de trouver le début ou la fin du dessin, où aucun point de vue n’est optimal ou suggéré, où l’œuvre ne peut être saisie d’un seul coup d’œil. Le regard du spectateur doit plutôt naviguer à travers le labyrinthe de lignes, qu’il soit physiquement éloigné du mur ou rapproché, passant ainsi du topographique au microscopique.
The Thicket demande un temps de pause, un moment au ralenti, pour vivre pleinement cette immersion. Ceci est appuyé par un éclairage minimal, ainsi que par un environnement sonore composé par Nick Kuepfer, celui-ci menant dans son propre travail une recherche sur l’écologie acoustique. Son œuvre sonore ambiante suggère une profondeur spatiale, modifiant et accumulant des enregistrements effectués sur le terrain de criquets, de gouttes d’eau et de bruissements de feuilles. Avec cette trame sonore, l’artiste accentue l’effet enveloppant et contemplatif de l’installation.
À travers cette installation, Jim Holyoak tente de démanteler le paradigme entre nature et culture, en adressant l’écologie générale de la forêt, qu’elle soit mythique, scientifique et tout ce que l’on trouve entre les deux.
- Manon Tourigny (en collaboration avec Jim Holyoak)
- Extrait d'un poème indien dans lequel l'auteur demande aux figuiers banians qui poussent sur la rive d'un étang s'ils ont oublié le petit enfant, tout comme les oiseaux qui se perchaient dans leurs branches et qui les ont aujourd'hui quitté. Traduit par nous.
- Traduction non-trouvée pour ce passage.
- Et d'environ 4 mètres (13 pieds) de haut.
Jim Holyoak est né dans le Michigan, puis a grandi sur le littoral de la Colombie-Britannique avant de s’établir à Montréal. Sa pratique se compose d’installations de dessins et de livres d’art, explorant les ponts et les frontières entre perception et imagination, humains et autres animaux, temps anciens et temps présent. Holyoak a obtenu un baccalauréat en beaux-arts de l’Université de Victoria, une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia et a étudié comme apprenti auprès du maître de la peinture à l’encre Shen Xiang Ling, à Yangshuo, en Chine. Il a participé à de nombreuses résidences d’artistes à travers le monde. Son travail a été largement exposé à travers l’Amérique du Nord et en Europe, notamment à la Triennale québécoise 2011 du Musée d’art contemporain de Montréal, à l’exposition Yes, Naturally du GEM — Musée d’art contemporain de La Haye, en 2013, et à la galerie Tegnerforbundet, l’Association d’artistes dessinateurs d’Oslo, en 2014.
L'artiste aimerait remercier le Conseil des arts du Canada pour la subvention de projet qui a rendu cette exposition possible. Il aimerait aussi remercier le Conseil des arts et des lettres du Québec pour sa résidence à Mumbai (Inde) où ce projet a originalement été conçu.
"O you shaggy-headed banyan tree standing on the bank of the pond, have you forgotten the little child, like the birds that have nested in your branches and left you?"
- from 'The Banyan Tree' by Rabindranath Tagore, 1913
"The ecological thought… is a vast, sprawling mesh of interconnection without a definite center or edge. It is radical intimacy, coexistence with other beings, sentient and otherwise.”
- from 'The Ecological Thought' by Timothy Morton, 2010
The Thicket picks up on the rhizomatous network of the banyan, with its intertwined vines, roots, branches, and various articulations resembling our own bodily joints, like wooden knees, elbows and fingers. The artist has created a swampy, phantasmagorical woodland space that seems to stretch, dissolve and grow all at once. At CLARK, this abstract and graphic representation of banyans takes the form of an imposing drawing measuring 30.5 metres (100 feet)1, covering the entire perimeter of the gallery’s wall space. This complete occupation of the gallery creates an immersive environment where finding the drawing’s beginning or end becomes impossible, where there is no optimal viewpoint, and where the work cannot be taken in all at once. Rather, the viewer must navigate through a labyrinth of lines, whether standing at a distance for a topographic perspective, or up close for a microscopic one.
The Thicket demands that we pause, slow down and take a moment to fully experience the immersive nature of the work. In addition, a total environment is created through dimmed lights and an environmental soundscape composed by Nick Kuepfer, whose own practice involves research into acoustic ecology. Kuepfer’s ambient sound work evokes a deep space through modified and layered field recordings of crickets, dripping water and rustling leaves, lending a contemplative, enveloping effect to the installation.
Through this piece, Jim Holyoak attempts to dismantle the nature/culture paradigm by addressing the general ecology of the forest, whether it be mythical, scientific, or anything in between.
- Manon Tourigny (in collaboration with Jim Holyoak) / translation : Jo-Anne Balcaen
- And approximately 4 metres (13 feet) high
Jim Holyoak is a Montréal-based artist (born in Michigan, raised in BC.) His discipline is comprised of drawing-installations and book-works, exploring the bridges and boundaries between perception and fantasy, humans and other animals, deep time and the present. Holyoak’s drawings and ink-paintings range in size from postcards and zines to dense paper-environments, tailored to the architecture of the rooms that it occupies. He received a BFA from the University of Victoria, an MFA from Concordia University, and studied as an apprentice to master ink-painter Shen Ling Xiang, in Yangshuo, China. Holyoak has attended artist-residencies in New York, Los Angeles, Mumbai, Banff, Finland, Sweden, Iceland, The Netherlands, and throughout Norway. His work has been exhibited widely in Europe and North America, including the 2011 Québec Triennial at the Musée d’art contemporain, the Yes, Naturally exhibition at the GEM Museum of Contemporary Art in The Hague, and at Tegnerforbundet (Drawing Association) in Oslo.
The artist gratefully acknowledges the support of the Canada Council for the Arts, for a Project Grant used to create this exhibition. He also wishes to thank the Conseil des arts et des lettres du Québec Residency, for his 2015-16 residency in Mumbai, India, where this project was originally conceived.
LUKE PAINTER
Dans The Teasers and the Tormentors, les rideaux sont en fait des panneaux de bois servant à masquer ou à cadrer une certaine portion du décor qui défile et se transforme devant nos yeux. Cette barrière visuelle positionne le visiteur dans l’envers du décor, en tant que témoin de cette transformation qui se déroule devant lui dans la salle d’exposition. Dans cette animation, Painter intègre des références cinématographiques, tirées notamment du film Le cabinet du docteur Caligari (1919) de Robert Wiene, considéré comme la première œuvre cinématographique née du mouvement expressionniste allemand. Dans certaines scènes, les décors sont construits selon différents angles, soulignant formellement l’étrangeté de cette histoire d’horreur. L’artiste s’inspire aussi de Josef Svoboda, un célèbre scénographe qui intégrait des projections lui permettant de multiplier et de transformer une scène dans l’espace et le temps. Un dernier exemple vient de l’intégration du spectre de Pepper, inventé par John Henry Pepper. Il s’agit d’une technique d’éclairage créant l’illusion que des objets apparaissent, disparaissent ou se transforment. Ces quelques pistes permettent de découvrir quelques rouages de cette animation chargée de détails et de références.
Intégrant ces références à son langage plastique singulier, Painter crée une série de tableaux qui se construisent/déconstruisent rapidement puis se transforment pour créer des liens formels et narratifs entre chaque mouvement artistique ou période historique. L’ajout d’une trame sonore, élément inhabituel dans la démarche de Painter, habite l’espace de la galerie et contribue à créer une liaison entre les images qui défilent. The Teasers and the Tormentors place le spectateur à la fois dans les coulisses et à l’avant-scène de cette œuvre dans laquelle le décor devient l’acteur principal.
- Manon Tourigny
Luke Painter est un artiste et professeur qui vit et travaille à Toronto. En 2016, il a présenté son travail dans les expositions collectives suivantes : Ways of Something au Whitney Museum of American Art (New York), Tomorrow is Another Day, Tomorrow is not Another Today à The Art Foundation (Athènes, Grèce) et Five Years of Contemporary Canadian Drawing à la Galerie d'art de Sudbury (Sudbury, Ontario). Il a reçu des bourses du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts de l'Ontario et du Toronto Arts Council. Son travail a été couvert par le Canadian Art, Border Crossings, The Globe and Mail et a été inclu dans Carte Blanche Vol 2 – Painting, a national survey of Canadian painters. Luke Painter est un professeur associé à l'Université de l'École d'art et de design (OCAD) à Toronto.
L'artiste aimerait remercier Miriam Moren.
In The Teasers and the Tormentors, the curtains are in fact wooden panels that are used to mask or frame a portion of the decor that files past and transforms itself before our eyes. This visual barrier positions the viewer backstage, as a witness to the transformation occurring in the exhibition space. Painter integrates cinematic references in his animation, namely from the film The Cabinet of Dr. Caligari (1919) by Robert Wiene, considered to be the first cinematic work to emerge from the German Expressionist movement. In some scenes, props are built at incongruent angles, in an aesthetic nod to the strange nature of this classic horror story. The artist was also inspired by the famous scenographer Josef Svoboda, who included the use of projections in his work that allowed him to multiply and transform the scenery in both time and space. A final example comes from the inclusion of the “ghost of Pepper”, invented by John Henry Pepper, which consists of a lighting technique that gives the illusion of objects appearing, disappearing or transforming themselves. These few clues give added insight into the mechanisms behind this highly detailed and heavily referenced animation.
Integrating these references into his unique visual language, Painter has created a series of paintings that quickly construct/deconstruct and transform themselves to create formal and narrative links between each art movement or historical period. The use of a sound track, an unusual addition for the artist, fills the gallery space and helps create a link between the scrolling images. The Teasers and the Tormentors places the viewer both behind the scenes and at the front of the stage, in a work where the set becomes the lead actor.
- Manon Tourigny / translation : Jo-Anne Balcaen
Luke Painter is an artist and a professor working in Toronto. Recent exhibitions and screenings of his work include: Ways of Something at the Whitney Museum of American Art (group exhibition 2016) Tomorrow is Another Day, Tomorrow is not Another Today at The Art Foundation in Athens, Greece (group 2016) and Five Years of Contemporary Canadian Drawing at the Sudbury Art Gallery (group 2016). Luke has received grants from Canada Council for the Arts, the Ontario Arts Council and the Toronto Arts Council and has been reviewed by Canadian Art, Border Crossings, The Globe and Mail and was included in Carte Blanche Vol 2 – Painting, a national survey of Canadian painters. Luke is an Associate Professor at OCAD University in Toronto.
The artist would like to thank Miriam Moren.
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