Pas de raison pour l'art / Pas de raison contre non plus
Je connais des gens qui sont fous d'art contemporain et qui trouvent ça tout de même « pas évident » d'aller en galerie, qui se sentent inconfortable dans ces espaces blancs, neutres et silencieux … qui ont l'impression de déranger, ou de ne rien comprendre, d'être des imposteurs, de n'avoir rien à dire. Ou encore, n'ayant pas l'intention d'acheter, se sentent gênés d'admirer le travail des artistes contemporains. J'ai envie de leur dire « C'mon, get over yourself! »
Éric Bolduc, 0910, 2016, capture d'écran - inspiré des protocoles de Geneviève Massé
No Reason to see art / No Reason not to
I'll be Toronto next week to show off Ciel variable's brand new CV104 - FROM ANOTHER ANGLE. Come check it out! Also, ratsdeville's newsletter will be back November 4.
J'ai envie de leur expliquer aussi qu'il n'y a pas de raison d'aller en galerie. Enfin, oui, on peut trouver des raisons à tout, des raisons narcissiques en quelque sorte, des objectifs de croissance « personnelle », etc. Et puis c'est vrai, que l'art fait du bien, nous offre toutes sortes de bienfaits, du moment qu'on s'ouvre à l'expérience. Ensuite, ces plaisirs bien égoïstes nous transforment et sans qu'on le sache, contribuent à la société au complet. En nous cultivant, c'est toute la collectivité que nous améliorons, dont les individus peuvent bénéficier, ne serait-ce qu'en s'inspirant de nos démarches.
Les œuvres elles ne vivent que part notre visite/expérience - et continuent de vivre en nous … plusieurs années passent et quelque chose réside en nous, comme une résistance.
Les œuvres ont le potentiel de nous « parler » par tous les canaux
- physique (le corps de l’œuvre)
- mental et psyché (concepts)
- émotif (les émotions et sentiments que l’œuvre véhiculent)
- même l'âme (l'intention, l'éternel, le non-né)
Les galeries, centres d'artistes, musées et autres centres culturels demeurent les seuls endroits publics où nous sommes invités à (et où il est acceptable de) « penser autrement », où il est possible de se taire, de taire le mental, pour faire l'expérience d'une autre voix, celle qui transcende les mots ... et y trouver une joie sans raison !
L'image qui illustre ce billet me plait tout simplement ... et puis ma tête s'en mêle et je lis des coincidences qui me font sourire : 9 ans au magazine Ciel variable et 10 ans au webzine ratsdeville. Je m'arrête pour me demander le sens de ce parcours, si ça a un sens (de rester dans ce domaine du travail culturel) et où je m'en vais comme ça. En numérologie, le 9 peut symboliquement parler de « prochaine étape » alors que le 10 prend un sens de « cycle complet, de complétude ». Et puis, ce ne sont que des chiffres, et ce qui arrive n'a pas plus de sens que d'aller ou non voir des expositions d'art contemporain ;)
Parlant du magazine, je m'en vais présenter le dernier numéro de Ciel variable CV104 - D'UN ANGLE DÉCALÉ la semaine prochaine, à l'occasion de notre participation à Art Toronto. Le bulletin de ratsdeville sera de retour le 4 novembre. D'ici là, je vous invite comme toujours à sortir de votre routine et aller vous balader où l'art se trouve et vous attend, patiemment ...
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