« DESERT SHORES (L'AMÉRIQUE PERDUE) »
jusqu'au 22 oct | until Oct 22
huguescharbonneau.com
Marea Roja (série Desert Shores), 2015-2016, jet d’encre sur papier polyester monté sur Dibond, édition de 3, image 61 x 91 cm, papier 76 x 107 cm
L’artiste présente sa nouvelle série Desert Shores (L’Amérique perdue) (2015-2016) qui documente la région polluée et désertée de Salton Sea aux États-Unis. De ce vaste corpus, Hayeur a retenu cinq œuvres qu’elle adjoint d’une vidéo, d’une durée de 35 minutes, ainsi que d’un coffret photographique offrant 60 clichés de la série pour consultation sur place.
Salton Sea est un vaste lac salé situé sur la faille de San Andreas, dans une dépression aride du sud-ouest de la Californie à 227 pieds sous le niveau de la mer. Il a été accidentellement créé lors d’un déversement de la rivière Colorado qui fut endigué au début du siècle dernier. Dans les années 1950 et 1960, le site devint une destination touristique très prisée et un paradis pour les amateurs de pêche : ses berges comptaient de nombreux hôtels, marinas et clubs nautiques. Baptisé Desert Shores, ce lieu de villégiature connaît alors une forte croissante économique et démographique.
The artist presents a new series documenting the polluted and deserted region of Salton Sea, in the United States. Hayeur has selected five photographs from this vast body of work, as well as a 35-minute video and an album of 60 other photos from the series for on-site consultation.
Salton Sea is a large salt lake located on the San Andreas Fault, in an arid depression in South-western California, 227 feet below sea level. It was accidentally created at the beginning of the last century when the Colorado River overflowed its banks and was contained. In the 1950s and 1960s, it became a very popular attraction, and a paradise for fishing aficionados. Its shores were dotted with numerous hotels, marinas, and yacht clubs. Named Desert Shores, the area underwent significant economic and population growth at this time.
Puis, au cours des années 1970, le niveau du lac s’abaisse et sa salinité augmente drastiquement en corrélation directe avec l’intensification de l’activité agricole industrielle. De nos jours, les alentours de Salton Sea sont désertés et désolés; des alluvions gorgées d’engrais et de pesticides polluent l’eau; des efflorescences algales déciment les poissons. Les stations balnéaires ont cédé la place aux parcs de maisons mobiles où pauvres, marginaux et immigrants mexicains logent. Cette région nous renvoie aujourd’hui une image bien différente et peu reluisante des Étas-Unis. Pour Hayeur, ces paysages désenchantés sont à l’image d’une Amérique perdue, d’une ère où tout semblait possible et accessible pour l’ensemble des citoyens. Ils sont semblables à ces autres zones de grande pauvreté que l’on retrouve à travers les États-Unis, une sorte de tiers monde de l’Amérique, où les plus démunis habitent, faute de mieux. Les œuvres de la série Desert Shores (L’Amérique perdue) sont autant de fragments d’un paysage dystopique où ruines modernes, intérieurs délabrés couverts de graffitis, poissons desséchés et plans d’eau aux teintes inquiétantes assemblent le désert d’un échec humain aux frais de la nature.
Les œuvres d’Isabelle Hayeur ont été largement diffusées au sein d’importantes expositions, entre autres au Museo Cultural (Santa Fe) (2016); au Today Art Museum (Beijing) (2015); au New Orleans Museum of Art (2015); au Centre culturel canadien (Paris) (2012); au Akbank Sanat (Istanbul) (2008); au Musée national des beaux-arts du Québec (2007); au Musée d’art contemporain de Montréal (2006); au Neuer Berliner Kunstverein (Berlin) (2005); au Casino Luxembourg Forum d’art contemporain (2005); et au Massachusetts Museum of Contemporary Arts (2004). Ses œuvres figurent dans plus d’une vingtaine de collections, dont celles du Musée des beaux-arts du Canada, du Fonds national d’art contemporain à Paris, de l’Art Gallery of Ontario, de la Vancouver Art Gallery, du Musée de la photographie canadienne, du Musée d’art contemporain de Montréal, du Musée national des beaux-arts du Québec, du New Orleans Museum of Art et du Museum of Contemporary Photography in Chicago.
Towards the 1970s, it was observed that the lake’s water level was dropping and its salinity rising, in direct relationship with the augmentation of agricultural activity in the surrounding area. Today, this area is deserted and desolate, alluvial deposits saturated with fertilizers and pesticides pollute the water, and algae blooms are decimating fish stocks. Beachside resorts have given way to trailer parks, homes for the poor, the marginalized and Mexican immigrants – a different and less than shining portrait of the United States. For Hayeur, this disenchanted landscape is a mirror image of a lost America, from an era in which everything seemed possible and accessible for all citizens. This area of dire poverty is not unlike others, found all across the United States, a Third World of their own where the most destitute remain, for lack of a better alternative. The works in Desert Shores (Lost America) are fragments of dystopian landscape, modern ruins, dilapidated and graffiti-covered domestic spaces, dried-up fish carcasses and disturbingly coloured bodies of water, summing up a wasteland of human failure at nature’s expense.
Isabelle Hayeur’s work has been widely shown in many major shows, such as at the Ryerson Image Centre (Toronto) (2016);theMuseo Cultural (Santa Fe) (2016);theToday Art Museum (Beijing) (2015); the New Orleans Museum of Art(2015); the Centre culturel canadien (Paris) (2012); the Akbank Sanat (Istanbul) (2008); the Musée national des beaux-arts du Québec (2007); the Musée d’art contemporain de Montréal (2006); the Neuer Berliner Kunstverein (Berlin) (2005); the Casino Luxembourg Forum d’art contemporain (2005); and the Massachusetts Museum of Contemporary Arts (2004). Her works are to be found in over twenty collections, including those of the National Gallery of Canada, the Fonds national d’art contemporain in Paris, the Art Gallery of Ontario, the Vancouver Art Gallery, theCanadian Museum of Contemporary Photography, the Musée d’art contemporain de Montréal, the Musée national des beaux-arts du Québec, the New Orleans Museum of Art and the Museum of Contemporary Photography in Chicago.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.