30 août au 8 oct | Sept 30 to Oct 8
vernissage 6 sept 17h30 | Sept 6 ~ 5:30PM
galerie.uqam.ca
YANN POCREAU
« PATRIMOINES »
Yann Pocreau, image tirée du diaporama Mémoires, 2016
Fruit d’un travail effectué dans le cadre du programme de résidence d’été de la Galerie de l’UQAM, l’exposition s’inscrit dans le contexte de la construction du nouveau Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) en lieu et place de l’Hôpital Saint-Luc. En résulte un projet où dialoguent patrimoine matériel et immatériel, œuvres et objets, récits et artéfacts. Il ouvre les questions de l’art et de la santé, de la mémoire, de la lumière et de leurs impacts sur le bien-être. Afin d’explorer les idées soulevées par l’exposition Patrimoines, la Galerie de l’UQAM prévoit un programme d’activités parallèles comprenant une table ronde, un forum étudiant, ainsi que deux visites de l’exposition en compagnie de l’artiste.
LIEVEN MEYER
« AWAY FROM KEYBOARD »
Lieven Meyer, Away From Keyboard (détail), 2016, image tirée de l’installation vidéo
L’artiste y présente une installation vidéo explorant les nouvelles configurations de l’esthétique classique, en quelque sorte un "néoclassicisme 2.0", dans la culture numérique contemporaine des réseaux sociaux. Away from Keyboard questionne notre rapport aux idéaux, entre la matérialité de la sculpture et l’évanescence des identités développées en ligne.
YANN POCREAU
Depuis deux ans, Yann Pocreau a la chance unique d’assister à la construction du nouveau Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Dans le cadre du programme d’intégration de l’art à l’architecture, l’artiste y développe une œuvre processuelle qui culminera sous la forme d’un livre en 2020. En parallèle, depuis deux ans, il accompagne sa mère dans sa démence traitée au CHUM. Devant ce double état de fait devenu son quotidien, une évidence s’est imposée : celle de réfléchir, en tant qu’artiste, sur le milieu hospitalier et sur les notions de patrimoine qu’il engage. Ainsi, le point de départ de cette exposition repose sur la disparition de l’actuel Hôpital Saint-Luc, une composante du CHUM bientôt remplacée par une nouvelle construction. S’il est ici question d’architecture hospitalière, le projet cible surtout notre attachement, même paradoxal, à ces lieux qui ont marqué notre existence, soit notre rapport à la naissance, à la santé, à la mort, et surtout à ces amis et parents que le cœur nous impose d’accompagner un jour ou l’autre, sinon d’un jour à l’autre.
L’exposition Patrimoines inaugure deux nouvelles installations constituées d’éléments récupérés à l’Hôpital Saint-Luc tels qu’un mur de chambre, des ampoules, du mobilier, quelques artéfacts et des photographies. Elle est le résultat d’une résidence d’artiste à la Galerie de l’UQAM, de longues discussions, de passionnantes rencontres et de nombreuses collaborations. Par exemple, l’artiste a laissé à Marie-Charlotte Franco, doctorante en muséologie, le soin de présenter avec son équipe une réflexion plus historique sur le patrimoine matériel et immatériel de nos hôpitaux; l’artiste et cinéaste Anna Lupien signe également avec Yann Pocreau un portrait vidéo de la très inspirante Auriette Breton, infirmière-chef et doyenne des employés de Saint-Luc. Cette exposition, qui précède l’inauguration du nouveau CHUM, saura alimenter notre réflexion collective face à la valeur symbolique de l’environnement hospitalier et des rapports humains qu’il convoque.
Yann Pocreau est né à Québec en 1980. Il vit et travaille à Montréal. Par la photographie, il s’intéresse aux fortes présences du lieu et du sujet, à leur intime cohabitation. Dans ses recherches récentes, il investit la lumière comme sujet vivant et questionne l’effet de celle-ci sur la trame narrative des images. Parmi ses expositions individuelles, notons Sur les lieux, projet en deux volets accueilli par Expression – Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe (2015-2016) et par le Musée d’art contemporain des Laurentides (2016); Croisements, à Vu photo (2014) et Projections à la Fonderie Darling (2013). Il a participé à plusieurs expositions collectives, notamment Lumens au Musée régional de Rimouski (2016); Québec Gold au Palais du Tau, Reims (2008); Out of Grace à la Galerie Leonard & Bina Ellen (2010); Lucidité – Vues de l’intérieur au Mois de la Photo à Montréal (2011); Under the Radar - The New Visionaries à Guided by Invoices, New York (2012), Paperwork à la Flux Factory, New York (2013) et Sinopale 5 - Biennale de Sinop, Turquie (2014). Il a fait partie de trois expositions de la Galerie de l’UQAM : Basculer (2007), Expansion (2010) et À Montréal, quand l’image rôde, présentée au Fresnoy – Studio national des arts contemporains à Tourcoing (2013). Son travail a été commenté dans diverses publications et ses œuvres sont présentes dans les collections de la Banque Nationale du Canada, d’Hydro-Québec, de la Ville de Montréal, du Musée des beaux-arts de Montréal, du Musée d’art de Joliette et dans la collection Prêt d’œuvres d’art du Musée national des beaux-arts du Québec. Il a été, jusqu’en 2014, coordonnateur général du Centre d‘art et de diffusion Clark et est depuis 2013 président de Regroupement des centres d’artistes autogérés (RCAAQ). yannpocreau.com
Depuis 2009, la Galerie de l’UQAM invite des artistes en résidence. Cette formule biennale permet à un artiste de travailler dans les espaces de la Galerie tout au long d’un été et d’exposer le résultat dès l’ouverture de la programmation automnale. Cette proposition relève du mandat de l’institution qui souhaite donner les moyens aux artistes de développer d’importants projets de recherche. Il est possible de consulter le résultat des trois précédentes résidences : David Spriggs, en 2009, Stéphane Gilot, en 2011 et Michael Blum, en 2014. galerie.uqam.ca/fr/capsules-videos.html
LIEVEN MEYER
Forme clé du patrimoine culturel occidental, la sculpture classique contribue historiquement à construire un idéal de beauté par la représentation de corps ciselés, magnifiés. Or, au-delà de la question esthétique, la sculpture classique marque aussi le pouvoir religieux, politique et militaire en revendiquant l'importance historique des sujets qu’elle représente. Si le sens attribué à cette forme a aujourd’hui perdu de son poids, il n’en demeure pas moins important de questionner les implications de l’esthétique classique dans le contexte actuel.
Avec son projet Away from Keyboard, l’artiste Lieven Meyer tente de détecter l’apparition d’un néoclassicisme 2.0 dans l’esthétique de réseaux sociaux comme Second Life, où les corps idéalisés évoluent dans des architectures bigarrées. Ce glissement implique de nouvelles structures idéologiques, générées par une civilisation globalisée, néolibérale et technocrate. Au sein de la plateforme Second Life, l’expression « Away from Keyboard » (AfK) marque l’absence de l’utilisateur du clavier alors qu’il demeure encore incarné dans le monde virtuel à l’aide de son avatar. L’exposition cherche ainsi à explorer ce phénomène bipolaire, entre présence et absence, entre condition matérielle et immatérielle.
Pour Away from Keyboard, Meyer conçoit une sculpture de bronze basée sur la figuration du corps médiatisé de son avatar. Quatre projections vidéo documentent, selon divers angles, les étapes de création de cette sculpture, posant une tension entre la production matérielle et sa réalité numérique. Il s’agit ici de réfléchir aux nouvelles figures de la beauté et du pouvoir, images de l’asymétrie des structures autoritaires contemporaines.
Né en 1980 à Berlin Est, Lieven Meyer a vécu au sein d’une société en profonde transformation, basée sur la fusion de deux mondes idéologiquement opposés. Cette influence se reflète dans une pratique de déconstruction et de reconstitution de la sculpture classique passant par sa confrontation à différents contextes politiques et performatifs, comme les lieux de la production artistique ainsi que le monde virtuel des médias sociaux. En recherchant des correspondances historiques et des anamorphoses, l'artiste vise à localiser une zone de méta-activité sculpturale "classiciste", inscrite au système actuel de codes et de doctrines d'une société globalisée au 21e siècle.
C’est à Berlin Est qu’il a d’abord pratiqué le dessin et la peinture en tant qu’autodidacte pendant plusieurs années, avant d’entamer ses études à l’Académie des Arts de Kiel, en Allemagne du Nord. Suite à l’obtention du baccalauréat en 2013, grâce à une bourse du DAAD (Office allemand d’échanges universitaires) et à une bourse attribuée par l’UQAM aux étudiants étrangers, il a pu poursuivre sa formation à la maîtrise à Montréal. Présentement, Lieven Meyer voyage, vit et travaille entre l'Allemagne et le Québec. lievenmeyer.com
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