Commissaires : Julie Côté et Joani Tremblay
11 juin au 30 juillet | June 11 to July 30
vernissage 11 juin 15h00 | June 11 ~ 3:00PM
projetpangee.com
Claire et Darby Milbrath sont nées et ont grandi dans une maison hantée à Victoria, en Colombie-Britannique. La maison jadis accueillit les excédentaires de l’Empress Hotel et contient de nombreuses chambres et cachettes secrètes. Les étés furent passés à jouer à des jeux élaborés et imaginatifs dans le jardin débordant qui l’entourait. L’omniprésence du jeu, du romantisme et de la beauté qui imprégna leur enfance devint une grande influence dans le travail des deux sœurs aujourd’hui.
Claire and Darby Milbrath were born and raised in a haunted mansion in Victoria, BC. The house had once been the overflow for the Empress Hotel and contains numerous rooms and secret hiding places. Summers were spent playing elaborate and imaginative games in the overgrown garden surrounding it. The sense of make-believe, romanticism and splendour that permeated their childhood largely influences the sisters’ work today.
Poor Gray, le protagoniste dans le travail de Claire, fut imaginé quand elle était enfant, le dessinant sur des serviettes et retailles de papier qui traînaient dans la maison. Poor Gray est un personnage pris dans les confins de ce que Claire peut ou veut bien peindre. C’est un homme anxieux, sans rien d’autre à faire que de s’incliner aux banalités de son monde: attendre, se reposer, lire, et parler au téléphone. Il est léthargique, riche, homosexuel, et fumeur. Les scènes dans lesquelles il est peint rappellent les formidables chambres de la maison des Milbrath et du jardin qui l’entoure. De cette façon, le travail des deux sœurs est biographique. Darby croit que Poor Gray, un brin détaché et anxieusement étalé dans des chambres peintes avec une naïveté déstabilisante, est un autoportrait de Claire, le bébé de la famille.
Le travail de Darby est également confessionnel, toutefois, il révèle de manière cryptique les détails de sa jeunesse, de ses rêves, de ses souvenirs, de ses échecs amoureux et de sa vie privée. La pratique de Darby en tant que danseuse professionnelle, informe grandement sa pratique en art visuel. Cela confère à ses toiles un caractère de mouvement et d’intrépidité lorsqu’elle traite ses sujets figuratifs, soit un mélange de sœurs, de danseuses et d’autoportraits. Darby s’inspire de motifs classiques en peinture tels la paix et la guerre, le paradis et l’enfer, qu’elle traite avec un esprit ludique et une douce sincérité.
Les sœurs travaillent des thèmes similaires tels, le nu, le portrait, les plantes et la Vanité. Toutefois, Darby peint principalement des femmes tandis que Claire peint des hommes. Les thèmes de la sexualité et de la noirceur sont présents dans le travail des deux sœurs. Cependant, ceux-ci sont abordés avec complaisance et naïveté. Comme les deux sœurs ont été éduquées sans formation artistique académique, elles peignent ce qu’elles connaissent ou imaginent, et souvent de manière crue. Elles conservent encore aujourd’hui leur côté enfantin et leur goût pour le jeu, continuant à peindre côtes à côtes, et retournant souvent à leur maison d’enfance où elles produisent leur meilleur travail. Les oeuvres de cette exposition sont inspirées par les jardins luxuriants d'une beauté envoûtante de leur enfance, par les couleurs et la chaleur des nuits estivales, par l’amour langoureux de jeunesse, et par la sororité.
Cette exposition introduit également le travail de céramique d’Étienne Chartrand, créé spécifiquement pour l’occasion et inspiré par les œuvres des sœurs Milbrath. Les représentations de plantes et de fleurs des sœurs Milbrath ont été traduites par la vision de Chartrand. La flore tenait déjà un rôle important dans sa production, sauf qu’ici Chartrand pousse plus loin l’idée que chaque plante et fleur imaginée possède sa propre personnalité. Celles-ci sont alors exposées seules afin de communiquer leur individualité. Leur sophistication les rend paralysées dans une réalité où la chaleur et l’humidité sont sidérantes.
CLAIRE MILBRATH
Claire Milbrath (n.1989) est artiste et éditrice en chef du magazine The Editorial Magazine. Elle a grandi à Victoria en Colombie-Britannique et vit présentement à Montréal dans un appartement avec ses deux meilleures amies, et passe la majorité de son temps allongée sur son lit à peindre ou faire la mise en page de son magazine. Autodidacte, le travail de Claire est imprégné d’un air naïf tout en étant comique et nostalgique. Elle est inspirée par les peintres naïfs Henri Rousseau et Séraphine Louis.
DARBY MILBRATH
Artiste autodidacte, la pratique de Darby en tant que danseuse et chorégraphe professionnelle informe grandement sa pratique en art visuel. Darby vit et travaille présentement à Toronto en tant que peintre à l’huile et à l’aquarelle ainsi que céramiste. Elle est conseillère principale et correspondante à Toronto pour le magazine The Editorial Magazine ainsi que maître parfumeuse pour Province Apothecary. Cet avril dernier, Darby a célébré sa première exposition solo, Blue Hyacinth, aux Erin Stump Projects à Toronto. C’est avec beaucoup d’anticipation qu’elle attend de présenter son travail aux côtés de sa sœur chez Projet Pangée, tout en étant excitée pour sa seconde exposition solo à la fin juin au Public Studio à Toronto ainsi que la publication d’un livre de dessins chez JMS Press.
ÉTIENNE CHARTRAND
Dans la continuité de la peinture classique, Étienne Chartrand peint des images dont l’esthétique est à l’opposé de l’apogée de la Renaissance. Les enjeux métaphysiques de la peinture sont présents dans son travail pictural. Plusieurs objets et créatures prennent vie dans ses espaces afin de construire une mythologie. Il s'inspire des cartoons, du graffiti, et aussi des mouvements constructiviste et automatiste en peinture. Il a étudié le design graphique à l'UQÀM et termine sa maîtrise en peinture à l'Université Concordia. Son travail a été exposé au Glasgow Sculpture Studio (Glasgow, R.-U.), à l’AGC Montréal (Montréal) et à l’Espace Robert Poulin (Montréal).
The protagonist in all of Claire’s work, Poor Gray, was first imagined when she was a child, as she would draw him on scraps of paper and napkins around the house growing up. Poor Gray is a character trapped within the confines of what Claire is able or willing to paint. He's an anxious man, with nothing other to do than act out the banalities of his world: waiting, resting, reading, and talking on the phone. He's lethargic, wealthy, homosexual, and a smoker. The scenes in which he is painted are reminiscent of the great rooms of the Milbrath’s childhood home and the gardens surrounding it. Both of the sisters’ work is diaristic in this way. Darby believes that Poor Gray - slightly aloof, anxiously lounging in rooms painted in an awkward naivety - is a self-portrayal of Claire, the baby of the family.
Darby’s work is also confessional in this regard, however, it reveals cryptically the details of her childhood, dreams, memories, failed love affairs and private life. Darby’s work as a professional dancer largely informs her visual art practice, lending her paintings a sense of movement and intrepidity while handling her figurative subjects who often tend to be a medley of self-portraits, sisters and dancers. Darby is inspired by classical motifs in paintings - war and peace, heaven and hell - which she handles with a playful spirit and soft sincerity.
There are similarities in the themes with which the sisters work, such as nudes, portraits, plants, and vanitas. However, Darby primarily paints women whereas Claire paints men. Sexuality and darkness are found in both sisters’ work where it comes through in a yielding and melodiously childlike way. As both sisters were raised without formal artistic training, they paint solely what they know or imagine, and often, crudely. Still today, they have maintained their sense of play and childishness, continuing to paint side by side, often travelling back to their childhood home where their best works are usually done. The work for this exhibition was inspired by the lush and hauntingly beautiful gardens of their childhood, warm summery nights and colours, languid youth in love, and sisterhood.
This exhibition also introduces the ceramic work of Étienne Chartrand, created specifically for this exhibition and inspired by the Milbrath sisters’ paintings. The Milbrath's lush depiction of plants and flora was translated into Chartrand’s vision. Plants and flora already played an important part in his production, but here Chartrand pushes forward the idea that each imagined plant and flower has its own persona. The created plants are therefore displayed on their own to convey their individuality. The sophistication of the flora is here paralyzed in a reality where heat and humidity are searing.
CLAIRE MILBRATH
Claire Milbrath (b.1989) is an artist and editor-in-chief of the art quarterly ‘The Editorial Magazine’. Claire grew up in Victoria, BC. She currently lives in Montreal in an apartment with her two best friends, and spends most of her time lying in bed painting or doing the layout for her magazine. Self-taught, Claire’s work possesses a beautiful child-like quality as well as being comic and nostalgic. She is inspired by the naïve painters Henri Rousseau and Séraphine Louis.
DARBY MILBRATH
Self-taught artist, Darby’s work as a professional contemporary dancer and choreographer largely influences her visual art practice. Darby is currently working and living in Toronto as an emerging oil and watercolour painter and ceramicist. She is the chief adviser and Toronto correspondent for “The Editorial Magazine” as well as the Master Perfumer for Province Apothecary. Darby celebrated this past April her first solo show, Blue Hyacinth, at Erin Stump Projects in Toronto. As well as looking forward to showing work alongside her sister at Galerie Pangée, Darby is excited for her second solo show in late June at Public Studio in Toronto, and the publication of a book of drawings with JMS Press.
ÉTIENNE CHARTRAND
In continuity with the classical tradition, Étienne Chartrand paints images diametrically opposed to the Renaissance’s peak aesthetic. Painting's metaphysical concerns are present in his pictorial work. Various objects and creatures come to life in his spaces in order to build a mythology. He finds inspiration in cartoons, graffiti, as well as both the constructivist movement and the work of Les Automatistes in painting. He studied graphic design at UQÀM and is currently completing his MFA in Painting and Drawing at Concordia University. His work has been exhibited at the Glasgow Sculpture Studio (Glasgow, UK), the AGC Montreal (Montreal) and at Espace Robert Poulin (Montreal).
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