« DANS MON ATELIER, JE SUIS PLUSIEURS »
Commissaire : Mark Lanctôt
jusqu'au 25 sept | until Sept 25
macm.org
Edmund Alleyn, Mondrian au coucher, 1973–1974. Collection du Musée d’art contemporain de Montréal. Photo : Richard–Max
Une œuvre brillante et profonde maintenant considérée comme l’une des plus importantes transitions dans l’évolution de l’esthétique au Québec. - John Zeppetelli
Cet artiste québécois majeur a influencé plusieurs créateurs de la génération suivante et sa place dans l’histoire de l’art québécois mérite d’être illuminée. Première rétrospective consacrée à l’artiste depuis son décès en 2004 qui réunit quelque 60 œuvres. Né à Québec en 1931, Edmund Alleyn étudie auprès de Jean Paul Lemieux au début des années 1950 avant de s’établir à Paris en 1955. Quand il reviendra au pays pour de bon, à Montréal, en 1971, il sera à même de constater les importants changements survenus dans la société québécoise. Homme farouchement libre et intéressé par les événements qui secouent le monde, il le sera aussi dans sa démarche artistique, n’hésitant pas à changer de styles et refusant d’adhérer à quelque mouvement que ce soit. « J’ai eu plusieurs vies », confiera-t-il. L’exposition qui lui est consacrée se veut un reflet de ce parcours protéiforme, ponctué de ruptures et d’expérimentations, que viennent éclairer une soixantaine d’œuvres – peintures, dessins, films et œuvres technologiques – créées de la fin des années 1950 jusqu’au début des années 2000. Il précisera pourtant : « Ce n’est pas la nouveauté qui m’intéresse, c’est l’intensité. »
A brilliant and thoughtful art that is now recognized as one of the most important passages in Québec’s aesthetic history. - John Zeppetelli
This major Québec artist who influenced many in the next generation of artists and whose place in the history of Québec art deserves to be illuminated. The first retrospective devoted to the artist since his death in 2004, showcasing some sixty works. Born in Québec City in 1931, Edmund Alleyn studied with Jean Paul Lemieux in the early 1950s before moving to Paris in 1955. When he returned home for good, settling in Montréal in 1971, he was able to observe the significant changes Québec society had undergone. Fiercely independent and keenly interested in the events shaking up the world, he would be just as independent in his artistic practice, never hesitating to change styles and refusing to join any movement whatsoever. “I’ve had many lives,” he would say. The exhibition devoted to him is designed to reflect this protean career, punctuated with shifts and experiments, as illustrated by some sixty works - paintings, drawings, films and technology-based pieces - produced from the late 1950s to the early 2000s. He would clarify that: “It’s not novelty that interests me, it’s intensity.”
«En plus de renouer avec les expositions monographiques à caractère historique, Dans mon atelier, je suis plusieurs met en lumière comment la contemporanéité ou l’actualité de la pratique d’Edmund Alleyn ne se limite pas à son inscription dans le temps présent », souligne Mark Lanctôt, conservateur au MAC et commissaire de l’exposition. Au-delà de sa capacité à saisir l’esprit de son époque, il a en fait incarné plusieurs temps. « Je suis Monsieur Toujours », dira-t-il. À Paris, dans les années 1950, il s’adonne à la peinture abstraite et questionne les rapports entre l’individu et la collectivité. En 1963, il amorce une période durant laquelle les motifs et les symboles qui habitent ses toiles se rapprochent de ceux des cultures autochtones. À la fin des années 1960, c’est le contrôle croissant exercé par la technologie et les médias qui l’interpelle ; cette démarche culmine avec la réalisation d’une sculpture-habitacle, l’Introscaphe, qui sera installée pendant un mois au Musée d’art moderne de la Ville de Paris. La création constitue l’une des premières œuvres multimédias jamais créées (elle remonte à 1970) et consiste en une sculpture ovoïdale dans laquelle le spectateur est invité à pénétrer et à vivre une expérience polysensorielle, véritablement immersive. À son retour au Québec en 1971, il entreprend sa Suite québécoise : des installations représentant des personnages réalistes peints sur plexiglas , qu’il réalise à partir de photos d’individus prises dans la foule et qu’il campe devant des représentations kitsch de couchers de soleil. Au sujet de la série Indigo, produite au cours des années 1980, il dira : « [Avant] je peignais à partir d’une interrogation sur la société et son fonctionnement. Aujourd’hui, il s’agit d’un retour à l’individu, à l’individu secret ; d’où une iconographie sans repère temporel précis et des espaces qui favorisent l’intériorisation. » Sa quête pour l’intériorisation se poursuivra dans la série des Éphémérides réalisée entre 1998 et 2004.
«Dans mon atelier, je suis plusieurs est une exposition qu’il faut regarder avec des yeux de 2016. Je pense que le travail d’Edmund Alleyn, bien qu’il ait parfois 50 ans, parle à une époque très actuelle. Comme artiste, il était déjà en dialogue avec le futur. Les œuvres technologiques, par exemple, trouvent aujourd’hui une résonance directe avec le monde qui nous entoure », explique Jennifer Alleyn, cinéaste, auteure et photographe et fille d’Edmund Alleyn.
En plus de l’exposition consacrée à l’artiste, le MAC soulignera l’importance d’Edmund Alleyn par une série de conversations publiques au sujet de l’artiste et de son œuvre. Le sujet des discussions sera notamment l’impact qu’Alleyn a eu sur son entourage, ainsi que son influence sur l’art contemporain québécois. Parmi les participants on compte la cinéaste, auteure et photographe Jennifer Alleyn, les artistes Geneviève Cadieux, Pierre Dorion, Michel Goulet, Suzanne Pasquin, Leslie Reid et Denis Rousseau, le commissaire indépendant Vincent Bonin en plus d’autres invités à confirmer.
Né à Québec en 1931 dans la communauté anglo-irlandaise, Edmund Alleyn étudie à l’École des beaux-arts de Québec auprès de Jean Paul Lemieux et de Jean Dallaire. En 1955, il remporte le Grand Prix au concours artistique de la Province de Québec et une bourse de la Société royale du Canada. En 1958, il fait partie de la délégation canadienne à la Guggenheim International Award. En 1959, il remporte la médaille de bronze à la Biennale de São Paulo. En 1960, il est sélectionné pour représenter le Canada à la Biennale de Venise. Alleyn séjourne en France de 1955 à 1970 où il passe de l’abstraction à la figuration, puisant dans la symbolique amérindienne pour finalement se réorienter vers une imagerie issue de l’univers de la technologie. À son retour au Québec, l’artiste est frappé par les changements qui s’y sont opérés pendant son absence et son œuvre en porte des manifestations. En 1990, il expose la série Indigo, à la Galerie des Arts Lavalin et au 49e Parallèle à New York. Au Musée des beaux-arts de Sherbrooke en 2004, il présente son ultime série Les Éphémérides qui comprend douze grands formats sur toile ainsi que des lavis. Il est décédé le 24 décembre 2004 à l’âge de 73 ans.
L’exposition bénéficie d’un important ouvrage de 216 pages, abondamment illustré. Mark Lanctôt, commissaire de l’exposition, signe un essai de même que Gilles Lapointe, Olivier Asselin et Aude Weber-Houde, et Vincent Bonin. L’ouvrage comporte également une chronologie et une bibliographie établies par Gilles Lapointe. Ce catalogue est disponible à la boutique du MAC au coût de 39,95 $.
Le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) est une société d’État subventionnée par le ministère de la Culture et des Communications du Québec et il bénéficie de la participation financière du ministère du Patrimoine canadien et du Conseil des arts du Canada. Le Musée les remercie sincèrement de leur appui. Enfin, le MAC remercie ses partenaires Loto-Québec et Ubisoft Montréal de même que son partenaire média La Presse.
“In addition to reconnecting with historically based, monographic exhibitions, In my studio, I am many reveals how the contemporary or current aspect of an artistic practice such as Alleyn’s is not confined to its being situated in the present moment,” notes Mark Lanctôt, curator at the MAC and of the exhibition. Beyond his ability to capture the spirit of his time, he actually exemplified several different times. “I am Mr. Always,” he said. In Paris in the 1950s, he took up abstract painting and questioned the relationship between the individual and the collectivity. In 1963, he entered a period in which the motifs and symbols that populated his canvases were related to those of First Nations cultures. In the late 1960s, he would focus on the growing control exerted by technology and the media; this interest would culminate with the creation of a multisensory sculpture, Introscaphe, which would be installed for a month at the Musée d’art moderne de la Ville de Paris. One of the first multimedia works ever made (it dates back to 1970), this piece consists of an egg-shaped sculpture which spectators were invited to enter and there undergo a multisensory, truly immersive experience. After his return to Québec in 1971, Alleyn produced his Suite québécoise: installations depicting realistic figures painted on Plexiglas, which he made from photographs he had taken of individuals standing in crowds and which he installed in front of kitsch representations of sunsets. About his Indigo series, created during the 1980s, he would say: “[Before,] my painting was based on a questioning of society and the way it operates. Today, it involves a return to the individual, the private individual, an iconography with no precise temporal signposts, favouring interiorization.” His quest for interiorization would continue in the Éphémérides series produced between 1998 and 2004.
“In my studio, I am many is an exhibition that must be viewed through 2016 eyes. I think that the work of Edmund Alleyn, even though some of it is fifty years old, speaks to a very current time. As an artist, he was already engaged in a dialogue with the future. The technological pieces, for instance, are fully in tune with the world around us today,” says Jennifer Alleyn, filmmaker, author, photographer, and daughter of Edmund Alleyn.
In addition to the exhibition devoted to the artist, the MAC will underscore the importance of Edmund Alleyn with a series of public conversations about the artist and his work. The discussions will cover various topics, including the impact Alleyn had on the people around him and his influence on contemporary Québec art. Among the participants are filmmaker, author and photographer Jennifer Alleyn, artists Geneviève Cadieux, Pierre Dorion, Michel Goulet, Suzanne Pasquin, Leslie Reid and Denis Rousseau, independent curator Vincent Bonin and other guests to be confirmed.
Born in Québec City in 1931 to a family of English and Irish heritage, Edmund Alleyn studied at the École des beaux-arts there with Jean Paul Lemieux and Jean Dallaire. In 1955, he won the Grand Prize in the Concours artistique de la Province de Québec and a grant from the Royal Society of Canada. He was part of the Canadian delegation that garnered a Guggenheim International Award in 1958. In 1959, he was awarded the bronze medal at the Bienal de São Paulo. He was chosen to represent Canada in 1960 at the Venice Biennale. From 1955 to 1970, Alleyn lived in France, where he proceeded from abstraction to figuration, then to drawing upon First Nations symbolism, and finally turning toward an imagery inspired by the world of technology. On his return to Québec, the artist was struck by the changes that had occurred during his absence, as became evident in his work. In 1990, he exhibited the Indigo series at the Galerie d’art Lavalin and in New York at the 49th Parallel. At the Musée des beaux-arts de Sherbrooke in 2004, he presented his last series, Les Éphémérides, comprising twelve large canvases as well as wash drawings. He died on December 24, 2004, at the age of 73.
The exhibition is accompanied by a substantial, extensively illustrated, 216-page publication. It contains essays by the show’s curator Mark Lanctôt, and by Gilles Lapointe, Olivier Asselin and Aude Weber-Houde, and Vincent Bonin. It also includes a chronology and a bibliography drawn up by Gilles Lapointe. The catalogue may be purchased at the Musée Boutique for $39.95.
The Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) is a provincially owned corporation funded by the Ministère de la Culture et des Communications du Québec. It receives additional funding from the Department of Canadian Heritage and the Canada Council for the Arts. The museum gratefully acknowledges their support. Finally, the MAC thanks its partners Loto-Québec and Ubisoft Montréal, and its media partner La Presse.
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