30 avril au 4 juin | April 30 to June 4
vernissage 30 avril 15h00 | April 30 ~ 3:00PM
MAUDE BERNIER CHABOT
« THE FOURTH KINGDOM »
Légende urbaine : un visiteur, dans un musée d’art contemporain, passe une heure, ému aux larmes, à regarder un banal mur en construction pensant avoir affaire à une œuvre majeure. Dans la salle, le gardien, gêné, n’ose rien dire de la nature réelle du tas de parpaings contemplés. Si l’histoire se réfère au supposé n’importe quoi formel de l’art actuel, elle vient toucher à une corde sensible de la création, celle du statut de l’œuvre d’art face aux autres classes d’objets. Les pièces présentées par Maude Bernier Chabot semblent traversées par cette piste de réflexion, une des approches possibles à son œuvre complexe et raffinée.
Urban legend: In a contemporary art museum, a visitor is moved to tears while spending an hour gazing at a wall under construction, thinking he/she is looking at a masterpiece. The embarrassed security guard dares not say anything about the actual nature of the contemplated heap of concrete blocks. If this story refers to the supposed formal ‘anything goes’ regarding contemporary art, it touches on a sensitive nerve: the status of the art object that is distinct from other categories of objects. The works Maude Bernier Chabot presents seem influenced by this kind of thought, a potential approach to her complex, refined artworks.
VÉRONIQUE CHAGNON CÔTÉ
« VOUS ÊTES ICI »
Cette nouvelle production de Véronique Chagnon Côté offre plusieurs repères familiers qui instaurent un premier sentiment d’immédiateté. Vous êtes ici, nous dit le titre, et l’installation se présente comme un jardin depuis lequel des points de vue sont prescrits. Tout se passe cependant pour qu’une agréable déroute s’installe, ouvrant au fur et à mesure de nouvelles perspectives qui font surgir le caractère relatif et perpétuellement ajourné d’un « nous y voilà ».
Véronique Chagnon Côté’s new work offers several familiar landmarks that establish an initial sense of immediacy. Vous être ici (You are here), the title tells us, and the installation is presented as a garden in which perspectives are laid out. However, everything unfolds so that a pleasant displacement occurs, gradually opening up new points of view that bring to the fore the relative nature and perpetual postponement of "here we are."
MAUDE BERNIER CHABOT
En m’accueillant à la porte du bâtiment où je viens découvrir les nouvelles pièces créées pour CIRCA, Maude Bernier Chabot en profite pour me demander de l’aider à monter dans son atelier une demi-sphère en aluminium, à mi-chemin entre un wok gigantesque et une soucoupe volante. Cet objet, une fois coulé en plâtre et en polyacrylate, a pour vocation d’être à la fois une œuvre à part entière et un dispositif de modification de l’espace. Ce premier niveau de complexification, qui concerne le rôle de l’objet, se complète d’un second niveau lié à l’origine de celui-ci. Dans ses pièces, Maude assemble des objets trouvés et des objets créés sans toutefois que le spectateur puisse identifier simplement leur véritable origine. Enfin, un troisième niveau concerne la classe des éléments, puisqu’elle mobilise tant des reliquats du monde animal, des productions industrielles et, évidemment, des œuvres produites intégralement en atelier. Loin d’être un geste gadget, ce décloisonnement des statuts dans le travail de Maude Bernier Chabot est un des éléments qui confèrent à son travail sa force si singulière. Il ne s’agit pas ici de proposer un jeu de piste au spectateur qu’on encouragerait à séparer les œuvres des dispositifs et le ramassé du fabriqué. Avec Bernier Chabot, on n’est pas dans le ludique, on est dans la prise au sérieux d’un postulat simple : le geste de l’artiste fait l’œuvre.
Visiter l’atelier d’un artiste en préparation d’une exposition est toujours une riche expérience. L’espace, chez elle, se module en fonction du projet tant pour des raisons pratiques que par cohérence théorique. Ses précédentes œuvres, monumentales, occupaient le centre de la pièce et Maude travaillait autour et dedans. Pour The Fourth Kingdom, le lieu lui-même est chargé de différents postes, tables et autres établis sur lesquels reposent des tests, des œuvres finies, des ratés, des outils et une foule d’autres objets de curiosité. Maude a, en amont, organisé des collectes d’items divers, dont une formidable collection de squelettes marins comprenant coraux et coquilles de bivalves, scaphopodes et autres polyplacophores. Des coquillages quoi. Ceux-ci sont présents dans quelques œuvres finales, mais surtout, ils forment une inspiration tant matérielle que conceptuelle pour la production d’œuvres. C’est particulièrement leur état de corps autrefois habités par le vivant que mobilise Bernier Chabot dans ses créations. Pour les produire, elle mobilise des polymères superabsorbants, matières plastiques capables de se gonfler d’eau, et les propriétés du plâtre commun. Réunies dans des vases d’occasion, les matières se mêlent, les billes disparaissent tandis que le plâtre se solidifie et, une fois le vase brisé, l’absence modèle les œuvres. La trace du mouvement est figée, comme une trace de vie. Cet aspect est accentué par le recours à une technique de coloration permettant de teinter le plâtre de couleurs vives par strates. Les changements d’états produits par le passage du temps traversent ainsi toutes les pièces présentées par Maude Bernier Chabot.
Si chaque pièce, prise individuellement, porte en elle un discours sur le flou de l’être, l’ensemble des éléments présentés permet d’amplifier celui-ci par les dialogues qui se nouent. On comprend vite qu’il ne peut être question ici de retrouver des hiérarchies entre les pièces de l’exposition. Bernier Chabot se sert de l’assemblage pour développer un système de sens cohérent, ancré dans les objets, où les œuvres se tiennent ensemble, sans piédestal. Dans The Fourth Kingdom, le fabriqué et le naturel cohabitent, s’emboitent, tandis que les corps immuables se confondent avec les témoignages du geste essentiel de création de l’artiste.
- Sylvain Martet
Maude BERNIER CHABOT est détentrice d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal et d’une maitrise en beaux-arts, concentration sculpture de l’Université Concordia. Sa pratique aborde la dialectique entre l’artificiel et le naturel dans les sociétés occidentales contemporaines et mobilise à cet effet des pratiques de reproduction tant artisanales qu’industrielles. Elle a reçu diverses distinctions, dont une bourse du Conseil de Recherches en Sciences Humaines du Canada (2011), la bourse en arts visuels Yvonne L. Bombardier (2015) et la bourse Elizabeth Greenshield (2016). Bernier Chabot est également récipiendaire de deux bourses du Conseil des arts et des lettres du Québec (2012 et 2015) et du Conseil des arts du Canada (2014-2016). En 2016, son travail a fait l’objet de deux expositions solos, Anatomie d’un paysage, présenté à l’Œil de poisson à Québec et Triade au Centre culturel Yvonne L. Bombardier. Il a aussi été présenté dans le cadre de Faux-semblants, une exposition collective présentée au Centre d’exposition Letherbridge. L’artiste vit et travaille à Montréal.
Sylvain Martet : En attendant d’avoir assez vécu pour écrire un grand roman américain, Sylvain Martet gagne sa vie comme chercheur, chargé de cours et rédacteur culturel. Titulaire d’une maitrise et terminant un doctorat en sociologie à l’UQAM, il est spécialisé dans les théories de la culture et les industries culturelles. Vivant depuis neuf années à Montréal, on le rencontre, épanoui, entre cafés, terrains de basket-ball et salles de concerts.
During a studio visit to see the new work she created for Circa, Maude Bernier Chabot welcomed me at the door of the building, and asked me to help her carry up an aluminum half sphere, something midway between a giant wok and a flying saucer. This object, cast in plaster and polyacrylate, is to be both a finished work and a device to modify the space. This first level of complexity, concerning the role of the object, complements a second level linked to the origin of the latter. In her pieces, Maude assembles found objects with created objects so viewers are unable to easily distinguish their true origin. Finally, a third level pertains to the category of elements, since she uses many remnants from the animal world, industrial products and, of course, objects entirely created in the studio. Far from being a superficial gesture, this decompartmentalising of the status of Maude Bernier Chabot’s artworks is one of the elements that give her work its singular strength. This is not about proposing a treasure hunt that encourages viewers to separate works within the exhibition strategies, the found from the fabricated. With Bernier Chabot, we are not in the playful mode; we are taking a simple premise seriously: the artist's gesture makes the artwork.
Visiting an artist’s studio as he/she prepares for an exhibition is always a rich experience. As much for practical reasons as for theoretical coherence, the studio space changes according to the project. Maude’s previous monumental works occupied the centre of the room and she worked around and inside. For The Fourth Kingdom, the place is filled with different work areas, tables and benches on which tests, finished works, failed attempts, tools and plenty of other objects of curiosity are placed. In addition, Maude has organized collections of various items, including a wonderful assortment of marine skeletons, including corals and bivalve shells, scaphopods and other polyplacophores: In other words, seashells.
These objects are present in a few of her final pieces but, above all, they provide both the material and conceptual inspiration for her art process. The body as a state once inhabited by the living is especially stimulating to Bernier Chabot. To produce these works she uses super absorbent polymers: plastics that can swell with water, with the properties of ordinary plaster. Combined in second-hand vases, the materials mix together, the beads disappear while the plaster hardens, and once the vase is broken, the absence moulds the artworks. The trace of movement is frozen, like a trace of life. This is accentuated by the use of a staining technique to tint the plaster with bright layers of colour. In all of her presented pieces, Maude Bernier Chabot addresses changes produced through the passage of time.
If each piece, taken individually, carries within it a commentary on the blurring of existence, then the elements presented together amplify this through the forging of dialogues. Here, we quickly understand that there is no question of re-establishing hierarchies among the various pieces in the exhibition. Bernier Chabot uses assemblage to develop a coherent system of meaning, rooted in objects, in which the works hold together, without a pedestal. In The Fourth Kingdom, the fabricated and the natural cohabit, fit together, while the enduring bodies merge with the expressions of the artist’s creative gesture.
- Sylvain Martet, Translated by Jennifer Macklem and Janet Logan
Maude BERNIER CHABOT holds a BA in Visual and Media Arts from the Université du Québec à Montréal and a MFA in Sculpture from Concordia University. Her practice addresses the dialectic between the artificial and the natural in contemporary Western societies and uses both traditional and industrial technics of reproduction for this purpose. She has received various awards such as a grant from the Social Sciences and Humanities Research Council of Canada (2011), the Yvonne L. Bombardier Visual Art Scholarship (2015) and the Elizabeth Greenshields Grant (2016). Bernier Chabot is also the recipient of grants from the Conseil des arts et des lettres du Québec in 2012 and in 2015 and from the Canada Council for the Arts for 2014-2016. In 2016, she presented her work in solo exhibitions, Anatomie d’un paysage at L’Oeil de Poisson in Quebec City and Triade at Yvonne L. Bombardier Cultural Centre and in a group exhibition Faux-semblants at Centre d’exposition Lethbridge. The artist lives and works in Montreal.
Sylvain Martet: While waiting to have lived long enough to write a great American novel, Sylvain Martet earns his livelihood as a researcher, teacher and cultural writer. Having earned a Master’s degree and currently completing a doctorate in sociology at the Université du Québec à Montréal, he specializes in theories of culture and the cultural industries. Having lived for nine years in Montreal, you might run into him, happy and full of life, at a cafe, on a basketball court or in concert hall.
VÉRONIQUE CHAGNON CÔTÉ
L’artiste partage de la sorte sa fascination pour la pratique des jardins et le genre du paysage en peinture, deux traditions séculaires dont un des rôles consiste à donner forme à la nature, qui, d’ores et déjà, ne s’entrevoit que par la culture. Les vues ambiguës engagées dans les toiles sont autant d’indices du parcours de la peintre parmi la pléthore de références plastiques, historiques et théoriques rattachées à ces traditions.
Le terrain a été préparé par les productions antérieures dans lesquelles Chagnon Côté s’est mesurée au paysage en l’imbriquant dans des espaces construits, des composantes architecturales ou du mobilier de jardin. Jouant de textures lisses, légèrement empâtées ou en coulure, elle confrontait la matérialité même de l’image avec des espaces illusoires où se permutaient parfois les vues extérieures et intérieures. Il y a eu aussi des expériences de visu, révélatrices, au Jardin botanique à quelques minutes de chez elle, mais aussi dans les jardins du château de Versailles, notoire pour son vaste programme d’ordonnancement végétal. Elle s’y réfère aujourd’hui au moyen de cartes, qui dénotent avant tout la clarté de leurs motifs, de leur dessin. Les fondements mathématiques d’un tel façonnement de la nature sont aussi importants que dans l’architecture pour laquelle l’artiste cultive un égal intérêt.
Parmi les toiles de cette cuvée, l’une d’elles présente un motif s’apparentant au fameux oculus du Panthéon à Rome, alors que rien dans les autres ne semble référer à un bâti connu. Elles configurent plutôt des topologies improbables qui renvoient tantôt à des cloisons ajourées, tantôt à des chemins vus en plongée. Tout se joue davantage ici sur la planéité du support que l’artiste souligne par sa facture plus lisse et par le rabattement de la composition grandement élaborée par la technique du hard edge. En même temps que les teintes s’additionnent en de multiples couches, des plus foncées aux plus claires, pour afficher des textures mouchetées et granuleuses – quelque chose de compact tel des sédiments cumulés depuis longtemps –, des raies de lumière et des silhouettes fantomatiques apparaissent, octroyant une légèreté surprenante à la densité de l’ensemble.
Un parallèle se forme entre le travail méticuleux de l’artiste et les soins constants du jardinier porté à son œuvre. Les gestes calculés et la palette de couleurs donnent aux acryliques un fini artificiel qui rend la nature distante et figée, confirmant l’hétérotopie que sont les jardins. Suivant cette notion foucaldienne, que l’artiste évoque dans ses réflexions, l’espace du jardin est soit illusoire, soit compensatoire. En fonction du reste, le jardin serait en effet révélateur d’une illusion plus grande ou bien il compenserait pour ses lacunes. De ce fait, le double phénomène d’artialisation de la nature – de la nature en jardin et du jardin en peinture-installation – opérant dans le travail de Véronique Chagnon Côté invite astucieusement à reconsidérer nos manières d’habiter le monde à une époque où, force est de l’admettre, son avenir inquiète.
- Marie-Ève Charron
Véronique CHAGNON CÔTÉ vit et travaille à Montréal. Après avoir complété un baccalauréat à l’Université du Québec à Montréal en 2009, elle poursuit depuis 2012 une maîtrise en arts visuels à l’Université Concordia. Intéressée à la fois par la matière et par son appropriation de l’espace pictural, son travail incite le regardeur à jeter sur ses œuvres un double regard, à la fois conceptuel et formel. Lauréate pour le Québec du concours 1res Œuvres! organisé par BMO Groupe financier, son travail a été exposé au MOCCA (Toronto, 2009). Ses œuvres ont fait l’objet d’une exposition solo à la Galerie B-312 (2011), au centre Action Art Actuel (2014) et de plusieurs expositions collectives. On les retrouve dans de nombreuses collections publiques et privées. L’année 2016 marquera la réalisation d’une autre exposition solo de l’artiste à la galerie Zalucky Contemporary à Toronto.
Critique d’art au quotidien Le Devoir, Marie-Ève Charron a été commissaire des expositions de groupes Le désordre des choses (avec Thérèse St-Gelais, Galerie de l’UQAM, 2015), Archi-féministes ! (avec Thérèse St-Gelais et Marie-Josée Lafortune, OPTICA, 2012-2013) et Au travail (Musée régional de Rimouski, 2010). Elle compte de nombreuses parutions dans la revue esse arts + opinions et a contribué à des ouvrages portant entres autres sur le travail des Fermières Obsédées, de Michael Merrill et d’Anthony Burnham. Depuis 2004, elle enseigne l’histoire de l’art au Cégep de Saint-Hyacinthe et à l’Université du Québec à Montréal. En 2016-2017, elle sera la commissaire du projet d'envergure Made in Québec de l'artiste Kim Waldron présenté à la Galerie FOFA et au CIRCA art actuel.
Thus, the artist shares her fascination for the cultivation of gardens and for the genre of landscape painting. Both are secular traditions in which one of the roles is to give shape to nature, which, already, can be perceived only through culture. The ambiguous views engaged in the paintings are so many clues that indicate the painter’s path through the plethora of visual, historical and theoretical references that are attached to these traditions.
The ground was laid in earlier work in which Chagnon Côté treated the landscape by interweaving it with built spaces, architectural components or garden furniture. Playing with smooth surfaces, or slightly thick and dripping textures, she confronted the very materiality of the image with illusory spaces that alternated between exterior and interior views. There were also firsthand experiences, revelations, at the Botanical Gardens, which is just minutes from her home, but also in the gardens at Versailles, well known for its extensive plans of arranged orderly plantings. She refers to it now with maps, which reveal above all the clarity of their motifs and their patterns. The mathematical foundations of such shaping of nature are as important here as they are in architecture – for which the artist cultivates an equal interest.
From among the present corpus of work, one of the paintings has a motif, resembling the famous oculus of the Pantheon in Rome. None of the other works appear to refer to a known building. They configure rather improbable topologies that sometimes become openwork partitions, sometimes plunging perspectives. Here everything plays on the flatness of the support, which the artist emphasizes with her very smooth surfaces and tilted compositions that are fully developed through ‘hard edge’ techniques. At the same time that the colours add up in multiple layers, from darker to lighter in order to display speckled and grainy textures – like compacted sediments that have accumulated for a long time – light rays and ghostly figures appear, giving a surprising lightness to the density of the whole.
A parallel forms between the artist’s meticulous effort and the steady care that a gardener brings to her work. The calculated gestures and the colour palette give an artificial finish to the acrylic paint, making the natural world remote and frozen, confirming the heterotopia of gardens. In her reflections, the artist evokes Foucault’s notion that the garden space is either illusory or compensatory. Dependant on the rest, the garden might indeed be indicative of a greater illusion or it may compensate for shortcomings. Therefore, the dual phenomenon of the artialisation of nature – nature in the garden and the garden in painting/installation – operates in Veronique Chagnon Côté’s work, cleverly inviting us to reconsider our ways of inhabiting the world at a time when, one must admit, the future is unsettling.
- Marie-Ève Charron, Translated by Jennifer Macklem and Janet Logan
Véronique CHAGNON CÔTÉ lives and works in Montreal. She completed her bachelor’s degree at the Université du Québec à Montréal in 2009 and since 2012 has been pursuing her master’s degree in visual art at Concordia University. Interested in both the material and its appropriation of the pictorial space, her work encourages the viewer to look at her work from both a conceptual and a formal point of view. She was the winner for the province of Quebec in the BMO Financial Group’s 1st Art! Invitational Student Art Competition, and the works were presented at MOCCA in Toronto (2009). Her work has been shown in solo exhibitions at Galerie B-312 (2011) and at Action Art Actuel (2014) and in many group exhibitions, and can be found in numerous private and public collections. In 2016, her work will be featured in another solo show at Zalucky Contemporary in Toronto.
Independent curator and art critic for Le Devoir, Marie-Ève Charron has organized group exhibitions such as Le désordre des choses, (with Thérèse St-Gelais, Galerie de l'UQAM, 2015), Archi-féministes ! (Thérèse St-Gelais and Marie-Josée Lafortune, OPTICA, 2012-2013) and Au travail (Musée régional de Rimouski, 2010). She has had numerous texts published in esse arts + opinions and has contributed essays to books on the works of the Fermières Obsédées, Michael Merrill and Anthony Burnham. Since 2004, she has been teaching art history at CEGEP Saint-Hyacinthe and at Université du Québec. In 2016-2017, she will curate a major project Made in Quebec of Kim Waldron’s work to be presented at the FOFA Gallery and CIRCA art actuel.
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