« LA FEMME DANS LA CHAMBRE »
6 au 18 fév | Feb 6 to 18
vernissage 11 fév 17h00 | Feb 11 ~ 5:00PM
cerclecarre.coop
À la fois cinématographique, contemplative et intime, La femme dans la chambre est une installation vidéo interactive élaborée à partir d’un système de capture de mouvements. L’œuvre met en scène un personnage féminin qui réagit à la présence du spectateur selon la position de ce dernier dans l’espace. Le visiteur est invité à partager un moment intime avec ce personnage tout en étant toutefois contraint à un sentiment d’ambigüité et d’incertitude. La jeune femme attend quelque chose, mais ne réussit jamais à l’obtenir, prisonnière de son médium. L’artiste traite ainsi des distances spatiales et émotives qui peuvent séparer deux individus, distances souvent exacerbées par les outils médiatiques. L’expérience vécue dès lors très privée contrecarrant l’effet public associé aux différents projets interactifs ou encore, au cinéma.
Une pièce fermée. On entre, seul, dans cette pièce sombre. Sur le mur du fond, une projection vidéo. Grandeur nature, qui remplit tout l’espace. On aperçoit une chambre. Dans la chambre, une jeune femme est couchée sur son lit. Nous ne voyons que son dos. L’ambiance est calme, presque silencieuse, la femme respire lentement. Lorsqu’on s’approche un peu plus de l’écran, elle sent notre présence et s’assoit sur le lit. Elle se sent observée, nous l’avons dérangée. Près de l’écran se retrouve un fauteuil, qui nous incite à nous approcher. On s’avance et puis on s’assoit. À ce moment, la jeune femme se tourne vers nous et nous fixe, presque immobile. Une ambiance sonore se fait entendre, doucement. On ressent un malaise, ou bien une gêne, ou bien un apaisement. Un moment d’intimité et de contemplation. Si on tente de s’approcher encore davantage de la projection, la femme détourne le regard et recule un peu. Par contre, si on s’assoit à nouveau sur le fauteuil, elle recommence à nous fixer, nous observer. Si on y demeure assis assez longtemps, la jeune femme commence à écrire sur un bout de papier, et puis nous le tend, attendant patiemment qu’on l’attrape, sans résultat. Après un certain temps, elle met le papier dans sa bouche et le mâche, le regard fixe. Lorsqu’on décide de quitter la chaise et de s’éloigner, la jeune femme retrouve la position assise sur son lit. Et puis si on s’éloigne encore plus, elle se recouche tranquillement sur son lit, attendant le prochain visiteur.
Andrée-Anne Roussel aborde l’art comme étant une expérience sensorielle d’abord et avant tout. Artiste multidisciplinaire, elle est titulaire d’un baccalauréat spécialisé en direction de la photographie. Elle s’intéresse au cinéma sensoriel dans le cadre de ses projets de courts métrages et d’installations vidéo. Elle termine présentement une maitrise de recherche-création en média expérimental à l’Université du Québec à Montréal. Ses œuvres ont notamment été diffusées au Sapporo International Short Film Festival, au London Analogue Festival et au Analogica Festival. La femme dans la chambre a été réalisée lors d’une résidence de création à La Bande Vidéo, en collaboration avec Avatar. L’artiste a bénéficié d’une bourse du Programme pour les arts et les lettres des Laurentides 2013-2014, soutenu par le Conseil des arts et des lettres du Québec et le Forum Jeunesse des Laurentides.
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