« JUSTINE »
jusqu'au 13 fév | until Feb 13
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Les sculptures et installations architecturales de Tricia Middleton font très souvent appel aux notions de goût et de préférences esthétiques comme entités idéologiques, très représentatives de l’époque de laquelle elles émergent. L’esthétique se présente ici comme un accomplissement dans le travail de Middleton plutôt que comme une valeur intrinsèque à l’œuvre. Fascinée par le déclin inévitable de la matière, Middleton collectionne des objets du monde qui l’entoure et les juxtapose à des vestiges recyclés de sa production artistique, les entassant et les greffant les uns aux autres pour créer des sculptures et des environnements qui imitent les processus naturels d’accumulation et de décomposition.
Tricia Middleton’s sculptures and architectural installations often engage notions of taste or aesthetic preference as ideological form, highly expressive of the times in which they emerge. Aesthetics can be understood as something Middleton’s work performs rather than a value that is intrinsic to it. Fascinated by the inevitable decline of all material towards collapse, Middleton collects objects from the world around her to juxtapose against repurposed relics from her studio production, amassing and grafting these items onto one another to create objects and environments that mimic natural processes of accretion and decomposition.
L’excès, la décomposition et la destruction sont développés en revisitant la philosophie du Marquis de Sade. Justine fait référence à des éléments de l’œuvre de Sade tout en évoquant ce que Maurice Blanchot a décrit comme étant la plus grande contribution de Sade : son œuvre incarne la première philosophie fondée sur l’expérience autodestructrice comme moyen d’accéder au concept. Pour Sade, la nature doit être perçue comme l’esprit même de la négation, la destruction étant son mode d’expression. Or dans cette capacité de destruction en apparence illimitée, se trouve aussi la joie extraordinaire de la création qui s’ensuit inévitablement; la destruction n’est jamais absolue. Ici, Middleton invente une fin différente pour Justine, qui, après tout, ne faisait que tenter de survivre à une force corruptrice qui n’était pas la sienne.
Née à Vancouver en 1972, Tricia Middleton vit et travaille à Montréal. Elle a fréquenté la Emily Carr University of Art and Design (1997) et détient une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia (2005). Lauréate du prix Victor Martyn Lynch Staunton en 2010, son travail se retrouve au Musée d’art contemporain de Montréal ainsi que dans plusieurs collections privées. Ses expositions solos ont été présentées dans différents musées et galeries à travers le Canada: Dunlop Art Gallery (2015); Jessica Bradley Gallery (2014); Oakville Galleries (2012); Mercer Union, Toronto (2011); Musée d’art contemporain de Montréal (2009). Son travail a aussi été inclus dans plusieurs expositions collectives, comme Misled by Nature: Contemporary Art and the Baroque à la Art Gallery of Alberta, Edmonton (2012) et au Musée d’art contemporain canadien, Toronto (2014); Nothing to Declare: Recent Sculpture from Canada, The Power Plant, Toronto (2010); la Triennale québécoise, Musée d’art contemporain, Montréal (2008) et De-con-structions, Musée des beaux-arts du Canada (2007). En 2016, Middleton fera partie de l’exposition itinérante Material Girls, organisée par la Dunlop Art Gallery.
This excess, decomposition, and destruction are developed here through a re-working of the Marquis de Sade’s philosophy. Middleton’s Justine references elements of Sade’s work while evoking what Maurice Blanchot described as the lasting contribution of Sade, his work being the first instance of philosophy performed as an embodied self-destructive experiment creating the means to access an idea. For Sade, nature might be considered as the very spirit of negation, with destruction its dominant mode of expression. But within that seemingly limitless capacity for destruction, there is also an overwhelming joy in the creation that invariably follows; destruction is not an absolute. Here, Middleton envisions a different ending for Justine, who, after all, was just trying to survive corrupt forces not of her own making (and it’s not as though Sade himself never encouraged people to burn down a prison).
Born in 1972 in Vancouver, Tricia Middleton lives and works in Montreal. She attended Emily Carr University of Art and Design (1997) and completed her MFA at Concordia University (2005). She received the Victor Martyn Lynch Staunton Award in 2010, and her works are collected by the Musée d’art contemporain de Montréal as well as multiple private collections. Solo exhibitions presented recently in museums and galleries throughout Canada include the Dunlop Art Gallery (2015); Jessica Bradley Gallery (2014); Oakville Galleries (2012); Mercer Union, Toronto (2011); and the Musée d’art contemporain de Montréal (2009). Her work has been included in several group exhibitions, including Misled by Nature: Contemporary Art and the Baroque at the Art Gallery of Alberta, Edmonton (2012) and the Museum of Contemporary Canadian Art, Toronto (2014); Nothing to Declare: Current Sculpture from Canada at The Power Plant, Toronto (2010); la Triennale québécoise, Musée d’art contemporain, Montréal (2008) and De-con-structions at the National Gallery of Canada (2007). In 2016, Middleton will be part of the touring exhibition Material Girls, organized by the Dunlop Art Gallery.
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