29 jan au 5 mars | Jan 29 to March 5
occurrence.ca
PIERRE PRZYSIEZNIAK
« NANOGRAPHIES, DESSINS QUANTIQUES & BIOMIMÉSIS »
Pierre Przysiezniak, Possible Beast One, détail, 2015
Avec ses dessins aux pointes de graphite et d’argent, Pierre Przysiezniak explore ce dont nous sommes faits, cette nature dont nous sommes assemblés. L’évolution a peaufiné nos capacités et limites biomécaniques, perceptuelles et cognitives, possiblement jusqu’aux structures de nos imaginaires, déterminant ce que nos yeux peuvent voir, comment notre main travaille et notre cerveau configure. Nos gestes, réflexes et pensées, sont des résonances de cette ingénierie du vivant.
COEY KERR
« FONTANA, CALIFORNIA. USA »
Coey Kerr, Money and Mold, de la série Fontana California, USA, 2013
Fontana , California. USA expose des photographies faisant partie d’un lot anonyme de pellicules exposées mais non développées trouvé dans le contenu d’un casier de stockage abandonné. Les photographies, apparemment prises par différentes personnes, révèlent des scènes se déroulant dans différentes parties des États-Unis, de la Californie au Nebraska. Oscillant entre le documentaire et la narration, cette archive photographique construit un portrait contemporain de l’Amérique par le biais de la minutieuse représentation de la vie quotidienne. Les poses prises d’une fête de fin d’école maternelle, de rassemblements religieux mormons, de voyages en train via l’Amtrak et de graffitis à Venice Beach présentent un métissage de culture et de classe qui est aussi diversifié que singulier.
LUCIE ROCHER
Le travail photographique de Lucie Rocher tente par le paysage et le portrait de catégoriser et de mettre l’accent sur une « communauté », un ailleurs, un groupe. Rocher s’intéresse à la notion « d’entre deux », à ce qui est en devenir, en latence et qui n’est pas clairement défini ou achevé. Elle cartographie ainsi des identités et des territoires en marge qui peuvent se faire les échos d’une communauté où l’être-en-commun est constamment à (re)définir. Traversés par une certaine instabilité irrésolue, ces individus et ces espaces sont pourtant identifiables – reconnaissables par le même déséquilibre qui les habite. L’être humain et l’architecture sont profondément interconnectés et constituent en quelques sortes les marqueurs d’une révolution silencieuse dont l’image devient le témoin privilégié.
PIERRE PRZYSIEZNIAK
Les chercheurs s’attellent à l’infini petit pour en vérifier les rayonnements, densités et organisations. Pierre Przysiezniak dessine en s’ajustant par micro, nano-gestes, tentant de mimer, au travers les traces de graphite, les principes de croissance et progression de la nature. Il présume qu’au final, après l’accumulation de tous les glissements de sens, de référents et d’images intérieures, de dérives d’intentions et autres ‘tropismes neuronaux’ ; qu’après toutes les infimes variations décisionnelles et de motivations techniques, se concrétisent des cohérences au-delà du désordre et des complexités apparentes.
La finesse de trait et les intrications, la lenteur d’exécution, se veulent garantes d’une fidélité aux structures et motifs de la matière, résonnances des organisations et systèmes dont nous sommes imprégnés, fabriqués, entourés. Inspirés par les nouveaux imaginaires, narratifs et vocabulaires scientifiques, ses dessins se veulent des ‘blues-prints’, ‘probabilistes’ : cherchant au travers les indéterminations, états superposés, pluralités, rhizomes de sens et perméabilités ; choisissant et précisant certains éléments vers le reconnaissable, d’autres pas, laissant les conclusions au regard. Des transcriptions sur un mode de relation analogique à la matière : une matière inconstante, instable, impermanente, quantique, telles nos perceptions, bondissant d’un point et d’un concept à l’autre.
Artiste en arts visuels, artisan, chercheur et concepteur scénique, Pierre Przysiezniak débute dans les arts graphiques, avant d’exposer ses œuvres à l’Université de Montréal, Oboro et la Galerie Jolliet à Montréal, ainsi que dans diverses expositions collectives. Il fait un apprentissage d’artisan scénique à l’opéra avant d’entreprendre ses propres explorations de nouveaux procédés scénographiques. Il entame sa démarche de nouvelles écritures scéniques et de concepteur en collaborant à diverses créations hybrides en danse, théâtre d’image et arts interdisciplinaires avec la metteure en scène et chorégraphe Johanne Madore. Ils cofondent un groupe de recherches théâtrales pour prolonger leurs explorations. Il a été honoré de nombreuses bourses (CALQ, CAC, CONACULTA) et résidences (Banff, Hexagram, Centre national des arts de Mexico, etc.) en arts visuels, inter, théâtre et danse. Il est chargé de cours à l’École supérieure de théâtre de l’UQÀM & cofondateur du Regroupement Pied Carré. Il poursuit ses créations interdisciplinaires, soutenues par une pratique du dessin.
LUCIE ROCHER
Dans le cadre du projet Les inéluctables, Occurrence présente une exposition de l’artiste Lucie Rocher dans l’espace des bureaux. Interrogeant spécifiquement le médium, ses supports d’existence, les cadres, ou encore sa mise en espace, le corps de l’image est investi comme un objet singulier en constant déplacement, en construction, rythmé et influencé par son environnement. Pour cette exposition à Occurrence, l’artiste a choisi de proposer une installation photographique inédite et qui sera soumise à de potentielles variations tout au long de la durée de l’exposition.
Lucie Rocher vit et travaille à Montréal. Elle est titulaire d’une maitrise en arts plastiques et sciences de l’art de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Grâce à l’obtention d’une bourse de la Fondation de France, elle a poursuivi une maitrise en beaux-arts à la New York University. Elle est actuellement candidate au doctorat en études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal. Elle a exposé dans plusieurs galeries à Paris, à New York, notamment White Box et Recession Art, et à Reykjavik à la Gallery of The Icelandic Artists Association. Récemment elle était en résidence de création à SIM Residency basée à Reykjavik en Islande. Elle sera prochainement en résidence de production au Centre Sagamie à Alma.
Initié en automne 2014, Les inéluctables a été amorcé dans une volonté d’accorder plus d’espace aux artistes, et offrir les murs de la pièce de travail des bureaux d’Occurrence à des œuvres inédites et des coups de cœur sélectionnés ponctuellement. À votre prochaine visite, venez dans notre bureau qui, au gré des inéluctables, se transforme à quelques reprises au cours de la saison artistique.
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