23 jan au 19 mars | Ja 23 to March 19
vernissage 23 jan 15h00 | Jan 23 ~ 3:00PM
optica.ca
PHILIPPE CARON LEFEBVRE
Philippe Caron Lefebvre, Cétacé fantôme, 2015, polyuréthane, polystyrène, peinture, 130 x 200 x 75 cm. Photo : Guy L’Heureux
Les adaptions évolutives des organismes vivants démontrent une féconde capacité d’assurer leur survie en fabriquant des formes vitales à partir de matériaux inertes. Dans ses sculptures et ses créations graphiques, Philippe Caron Lefebvre invente un vocabulaire qui lui permet de transposer certains des éléments de ces mécanismes vitaux. Affichant les particularités d’entités organiques bizarres et non identifiables, les œuvres évoquent des environnements étranges, insituables quoique naturels. Ces créatures saugrenues semblent habiter un monde qui dénote à la fois une origine primitive et un avenir lointain.
The evolutionary adaptions of living organisms reveal a prolific capacity to ensure survival by fashioning vital forms from inert materials. With his sculptures and graphic creations, Philippe Caron Lefebvre has devised a vocabulary to transpose elements of these vital mechanisms. Exhibiting traits of bizarre and unspecifiable organic entities, the works evoke strange, unlocatable, albeit natural, environments. These outlandish creatures appear to inhabit a world that simultaneously points to a primeval origin and a far-off future.
JAANA KOKKO
Jaana Kokko, Haven, 2015, image tirée d'une vidéo haute définition avec son, 30 min.
Jaana Kokko nous entretiendra des vidéos Haven (Sadam, 2015) et The Reading Circle (2010) en mettant l'emphase sur la construction des personnages féminins dans sa pratique.
As part of her artist talk, Jaana Kokko will address two videos, Haven (Sadam, 2015) and The Reading Circle(2010), while focusing on the construction of female characters in her work.
PHILIPPE CARON LEFEBVRE
Cette ambiguïté est accentuée dans certaines sculptures où s’exerce une fascination causée par les textures, les formes et les surfaces finement réalisées, tandis que leurs saillies acérées et leurs orifices globulaires suscitent une impression de menace imminente. En fabriquant des entités étranges inspirées de la nature, l’artiste fait naître un monde dans lequel sont juxtaposés le familier et l’inconnu, le reconnaissable et l’insondable, ce qui a pour effet de susciter à la fois l’émerveillement et l’inquiétude. Plus précisément, en exploitant la remarquable inventivité de l’adaptation biologique, cette approche puise dans les stratégies de mimétisme déployées par divers organismes afin de maximiser leur survie.
Ce concept de mimétisme, bien qu’il soit présent dans toute l’œuvre de Caron Lefebvre, est mis en relief dans la présente exposition. Le mimétisme biologique désigne les opérations par lesquelles certains animaux ou végétaux utilisent des moyens esthétiques et formels pour changer leurs apparences, leurs comportements, voire leurs odeurs, afin d’être perçus autrement que pour ce qu’ils sont. Dans les œuvres exposées, le mimétisme se manifeste selon deux modes opérationnels. D’abord, par une transposition de caractéristiques visuelles, de texture et de comportement obtenues par l’observation d’organismes végétaux et animaux ; puis en mobilisant le mimétisme directement dans les œuvres par le biais d’une fine manipulation des matériaux visant à produire l’illusion de traits communs, d’apparences reflétées et de comportements réciproques. Ce qui est en jeu ici n’est donc pas tant une imitation de la nature qu’un mimétisme de celui-là même de la nature. En estompant ainsi les limites entre leurre naturel et artifice anthropique, ces œuvres singulières suggèrent des manières plus inventives de façonner notre rôle dans le réseau naturel, où les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent.
- Bernard Schutze
Philippe Caron Lefebvre détient une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia et un baccalauréat en beaux-arts de l’UQAM. Ses œuvres ont été présentées dans diverses expositions individuelles et collectives au Québec, au Mexique et au Japon. Il a récemment entrepris des résidences au Japon et au Mexique. Il vit et travaille à Montréal.
Bernard Schutze est critique et commissaire indépendant ; il vit à Montréal.
An ambiguity that is further conveyed in certain sculptures, which exert a fascinating attraction through their well-crafted textures, shapes and surfaces, while their sharp protrusions or globular orifices trigger a sense of impending threat. In crafting strange entities by drawing features from nature, the artist conjures up a world in which the familiar and unknown, the recognizable and unfathomable are juxtaposed eliciting both wonderment and disquiet. More specifically, in harnessing the remarkable inventiveness of biological adaption this approach draws on the mimicry strategies deployed by various organisms to maximize survival.
This concept of mimicry, though present throughout Caron Lefebvre’s work, is foregrounded in the current exhibition. Biological mimicry designates the operations whereby certain animals or plants use aesthetic and formal means to alter their appearance, behaviour or even scent in order to be perceived as something other than they are. In the exhibited works, mimicry is operative in a twofold manner. At first, through a transposition of visual, textural and behavioural characteristics derived through observations of plant and animal organisms; and second by mobilizing mimicry directly in the works through a crafty manipulation of materials aimed at producing an illusion of shared traits, mirrored appearances and reciprocal behaviours. It is thus not so much an imitating of nature, but a mimicking of nature’s mimicry that is at play here. In thus blurring the borders between natural dupery and anthropic artifice these singular works suggest more inventive ways to shape our role within the natural web, where things are not always quite what they seem to be.
- Bernard Schutze
Philippe Caron Lefebvre holds an MFA from Concordia University and a BFA from UQAM. His works has been exhibited in various solo and group exhibitions in Québec, Mexico and Japan. He recently undertook residencies in Japan and in Mexico. He lives and works in Montréal.
Bernard Schutze is a Montréal-based independent critic and curator.
JAANA KOKKO
Jaana Kokko s’intéresse au potentiel expressif et historique des œuvres d’art, mais aussi à la portée politique qu’une œuvre terminée et son exposition publique peuvent engager. Sa pratique vidéographique rend compte de la complexité des individus à travers divers témoignages réflexifs portant sur des sujets sociaux et politiques tant historiques qu’actuels. Kokko s’attarde notamment à l’opinion de femmes - issues de générations variées – et sur la condition des femmes en Estonie à l’époque communiste, abordant ce que le « politique » signifie pour elles aujourd’hui. L’artiste questionne également la relation, aujourd’hui transformée, qu’entretient l’homme avec les animaux, la nature et son milieu construit.
Mots clés : capitalisme, socialisme, femme, architecture, utopie, espace privé, espace public.
Jaana Kokko is fascinated by the expressive and historical potential of artworks, yet also by the possible political impact of a finished work and its public exhibition. Her video practice captures the complexity of individuals through an array of reflexive accounts dealing with social and political issues, both historical and current. Kokko dwells on the opinions of women, of different generations, and on the status of women in Estonia during the communist period, exploring what the “political” means for them today. The artist also examines humanity’s now transformed relationship with animals, nature, and the built environment.
Keywords: capitalism, socialism, women, architecture, utopia, private space, public space.
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