21 nov au 19 déc | Nov 21 to Dec 19
vernissage 21 nov 15h00 | Nov 21 ~ 3:00PM
galerietroispoints.com
NATASCHA NIEDERSTRASS
« THE MISSING WEEK »
Natascha Niederstrass, Wednesday, January 15th, 1947, 2015, impression jet d'encre, 52 x 70 cm
Intéressée par les questions de la narration en photographie, l’artiste explore à nouveau les possibilités offertes par le travail de reconstitution, opérant spécifiquement dans les marges entre les notions de vérité et de fiction. Tissant les référents tirés à la fois de faits divers, de l’histoire de l’art et de documents d’enquête, Niederstrass a choisi ici de s’arrêter sur l’histoire fortement connotée d’Elizabeth Short, surnommée le « Dahlia Noir », qui a été retrouvée assassinée à Los Angeles en 1947.
Interested by issues of narrativity in photography, the artist explores the possibilities offered by reconstitution methods, specifically operating in the margins between notions of truth and fiction. Weaving referents from various faits divers, art history and investigations notes, Niederstrass here focuses on the strongly connoted story of Elizabeth Short, also known as the ‘’Black Dahlia’’, who was found murdered in Los Angeles in 1947.
JOHN BOYLE-SINGFIELD
« RECONSTITUTION »
John Boyle-Singfield, Reconstitution, 2015, vidéo, 1h30 min
Le jeune artiste montréalais nous propose une œuvre vidéo inédite qui poursuit sa réflexion autour des questions d’appropriation et d'authenticité, déjouant les stratégies de médiation orientées sur la nouveauté des oeuvres. L’intention derrière Reconstitution est de représenter le phénomème d’appropriation médiatique d’images clichées par les grandes entreprises tout en émettant une déclaration sur l’ontologie et la distribution de la production culturelle d’aujourd’hui. Comme un parfait exemple de la migration de l'aura, le jpeg de moindre qualité s’est rapidement transformé en un élément rusé et efficace du sémiocapitalisme, soulevant des questions sur l’autorité, la légalité et le pouvoir institutionnel. Ce travail vise à adresser les conséquences de ce changement de paradigme qui est survenu lorsqu’Internet a cessé d’être une possibilité.
The young Montreal-based artist offers us a new video work that continues to reflect on issues of ownership and authenticity, thwarting mediation strategies oriented towards the novelty of the works. Reconstitution intents to represent the mass-media appropriation of bare life done by big companies, and also issues a statement on the ontology and distribution of today's cultural production. As a perfect example of the migration of the aura, the poor jpeg has rapidly transformed into a slick and effective element of semiocapitalism, thus raising questions on authority, legality and institutionnal power. This work aims to address the consequences of the paradigm shift that happened when the internet stopped being a possibility.
NATASCHA NIEDERSTRASS
À l’aide de documents d’archives et des recherches publiées par Steve Hodel, détective privé, ancien enquêteur de la police de Los Angeles et fils du présumé meurtrier d’Élizabeth Short, l’artiste a pu produire une série de photographies qui propose un regard subjectif sur les différents lieux où des témoins ont identifié la jeune femme disparue durant la semaine précédant sa mort. Plus de soixante ans plus tard, cette reconstitution visuelle et descriptive retrace le parcours de la victime mais révèle surtout une superposition anachronique des lieux produisant une narration teintée par l’histoire.
La visée de Niederstrass est double. À travers ce corpus, l’artiste questionne la véracité des propos tenus dans plusieurs journaux de l’époque, suggérant qu’en tentant de manipuler l’information concernant notamment la victime, plusieurs sources médiatiques auraient indirectement légitimé l’assassinat de la jeune fille, rendant ce meurtre presque compréhensible auprès du public. Natascha Niederstrass use du fait divers présent dans l’imaginaire collectif, faisant référence au sensationnalisme criminel, pour réconcilier le spectateur néophyte avec l’art actuel qui souvent, à priori, peut lui paraître hermétique. Le spectateur se trouve dès lors lui-même impliqué dans le processus de reconstitution d’une histoire, d’un événement qui est exclu du visible.
Natascha Niederstrass est titulaire d’un baccalauréat de l’Université Concordia à Montréal (BFA) et d’une maîtrise en arts visuels de l’Université York à Toronto (MFA). Ses œuvres ont été présentées dans diverses expositions individuelles et collectives. Récipiendaire de la Bourse Plein sud en 2005, elle a aussi pris part en 2009 à l’exposition Confluences, présentée conjointement au Musée régional de Rimouski et à la Maison de la culture Frontenac, dans le cadre de l’événement De l’île à la mer, sous le commissariat de Bernard Lamarche. En 2010, elle s’est jointe à Accident, L’Off Manif d’Art 5 de Québec. Nous avons présenté son travail pour la première fois en solo en 2014 et la même année, elle participe à la programmation d’Occurrence - Espace d’art et d’essai contemporain. Son plus récent travail fût exposé à la Galerie 101 à Ottawa durant l’été 2015. Elle travaille actuellement sur un projet en collaboration avec le centre One Contemporary Art de Venise, un organisme à but non lucratif fondé et dirigé par le commissaire Pier Paolo Scelsi dont la diffusion est prévue pour 2017.
Using archival records of the LAPD (Los Angeles Police Department) and research published by Steve Hodel, a private detective, former police investigator and son of the alleged murderer of Elizabeth Short, Natascha Niederstrass has produced a series of photographs offering a subjective look at the differents locations where witnesses reported sightings of the young woman during the week she went missing prior to being found dead.Over sixty years later, not only this visual and descriptive reconstitution traces back the victim’s path, it also reveals an anachronistic superimposition of these places at different times to produce a narrative tainted by history.
Niederstrass’ aim is twofold. Through this body of work, the artist questions the veracity of the statements made in several newspaper articles of the time, suggesting that by attempting to manipulate the information regarding the victim, many media sources have indirectly legitimized the girl’s murder, making it almost comprehensible to the public. Natascha Niederstrass uses forensic aesthetics that can be a surprisingly effective tool, for it serves both as an approachable way for the general public to pry open the often hermetic shell of contemporary art, and as a viable critical model for understanding art that relies on clues, obscurities, and residue. It enables the viewer to be involved in the reconstruction of a history, a scene, a speculative action or event which is excluded from "the visible".
Natascha Niederstrass holds a Bachelor’s degree from Concordia University (BFA) and a Master’s degree in Fine Arts from York University in Toronto (MFA). Her work has been presented in various solo and group exhibitions. Awarded the Plein sud grant in 2005, she also took part in 2009 in Confluence, jointly presented at the Musée régional de Rimouski and Maison de la culture Frontenac, as part of the event De l’île à la mer, curated by Bernard Lamarche In 2010, she participated in the Off Manif d’Art 5 in Quebec entitled Accident. We have presented her work in a first solo exhibition in 2014 and the same year, she also participated in an exhibition at Occurence - Espace d’Art et d’essai contemporain. Her most recent work was shown at Gallery 101 in Ottawa during the summer of 2015. She is currently working on a project in collaboration with One Contemporary Art in Venice, a non-profit cultural organization founded and conducted by the curator Pier Paolo Scelsi who is currently its director. This project is scheduled to be shown in Venice in 2017.
JOHN BOYLE-SINGFIELD
Fort de l’appropriation populaire, John Boyle-Singfield décontextualise ce qui est communément appelé le «bootlegging» afin de l’implanter dans l’espace de la galerie. À l’instar des copies illégales d’œuvres piratées, il reprend cette forme d’activité qui prend racine dans une pratique expérimentale des années soixante-dix, aujourd’hui exercée massivement à travers le monde. De par la démocratisation de la technologie et la facilité avec laquelle il est possible de photographier et de filmer les mêmes sites et points d’intérêts, existe-t-il à ce jour une œuvre encore authentique et originale? En comparant les images du film Baraka à celles dénichées sur les site Gettyimages et iStockphoto contenant une banque d’images d’auteurs et de provenances diverses, Boyle-Singfield élabore un discours autour de la notion d'authenticité et d'appropriation dans une société où les effets de la technologie et du capitalisme tardif ont été absorbés dans nos corps et ont altéré notre vision du monde.
John Boyle-Singfield est né en 1987. Il a étudié à l'École Nationale Supérieure des Beaux Arts de Lyon et à l’Université du Québec à Chicoutimi où il a obtenu son Baccalauréat. Son travail a été présenté au Canada et aux États-Unis dans diverses institutions, notamment à la galerie Justina M. Barnicke de Toronto, au Musée d’art contemporain de Montréal, McKinney Avenue Contemporary à Dallas, SAW Gallery à Ottawa, Vu Photo à Québec, Eastern Bloc à Montréal, Espace Virtuel à Chicoutimi, Inter le Lieu à Québec, Vaste et Vague à Carleton-sur-mer et à la Galerie sans Nom de Moncton.
Through the democratization of technology and the ease at which we can all photograph and film the same sites and points of interest, is there today a genuine and authentic original work? By comparing the stills of the movie Baraka to those discovered on websites such as Gettyimages and iStockphoto holding an image bank coming from various authors and sources, Boyle-Singfield’s research unfolds around the notion of authenticity and ownership in a society in which effects of technology and late capitalism have been absorbed into our body and have altered our vision of the world.
John Boyle-Singfield was born in 1987. He studied at l’École Nationale Supérieure des Beaux Arts de Lyon and at L’Université du Québec à Chicoutimi, where he received his BFA. Boyle-Singfield’s work has been exhibited in Canada and United-States, including the Justina M. Barnicke Gallery in Toronto, Musée d’art contemporain de Montréal in Montreal, McKinney Avenue Contemporary in Dallas, Saw Gallery in Ottawa, Vu Photo in Quebec, Eastern Bloc in Montreal, Espace Virtuel in Chicoutimi, Inter le Lieu in Québec, Vaste et Vague in Carleton-sur-mer and at Galerie sans Nom in Moncton.
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