« PEINTURE ET MÉTAPHYSIQUE »
Commissaire David Elliott
jusqu'au 24 oct | until Oct 24
visualartscentre.ca
ALLISON KATZ
Allison Katz, 144th Collapse (Ruthless), 2011, huile sur lin, 17 x 14”
LUDOVIC CLÉROUX
Ludovic Cléroux, Studio Tables, 2015, huile sur toile, 36 x 48”
MATTHIEU BOUCHARD
Matthieu Bouchard, Untitled no.96, 2012, huile sur bois, 12 x 7.5”
BEA PARSONS
Bea Parsons, Ok Ready, 2015, huile sur bois, 13 x 10”
La direction artistique de David Elliott dans cette exposition est sans doute révélatrice de sa fascination pour la métaphysique dans l’art. Loin de limiter la définition de la peinture métaphysique à l’œuvre de De Chirico, il la voit plutôt comme un véritable mouvement dans toute l’histoire de l’art occidental, dès la fin de la période gothique jusqu’à Philip Guston. « Je crois que la meilleure façon de décrire la peinture métaphysique est de l’imaginer comme étant un endroit où le mystère et la certitude sont deux entités liées dans une intense et sublime étreinte. C’est exactement en ce lieu que les quatre artistes pratiquent leur art, affirmant ainsi que la peinture est le médium spéculatif par excellence. » Malgré que leurs styles soient considérablement différents, ils ont en commun le rejet d’un «big, in-your-face statement, » et optent plutôt pour une recherche d’équilibre entre l’ordinaire et l’extraordinaire qui permet de révéler les facettes surprenantes de l’objet le plus banal.
David Elliott’s curatorial direction is informed by a longstanding fascination with the metaphysical in art. Far from limiting the term to the work of De Chirico, he sees it cutting a swath through the entire history of western art, from the late Gothic painters to Philip Guston. “Maybe the best way to describe the metaphysical in painting is as a place where certainty and mystery are locked in an intense and sublime embrace. It is exactly in this place that these four artists practice their art, re-affirming painting as the great speculative medium.” While working in very different styles, they are linked by their rejection of the “big in-your-face statement,” opting instead for a more delicate balance between the ordinary and the extraordinary, able to delve into the “most minor thing, a trifle” to open it up in revealing ways.
David Elliott écrit avec passion et de manière évocatrice au sujet des quatre artistes sélectionnés pour l’exposition. Matthieu Bouchard, dépeignant des crânes, des cadavres et des scènes de crime, présente un aspect « criminalistique » en alternant entre une interprétation du réalisme magique et une représentation de l’abstraction. « Ses œuvres imprégnées de lumière sont à la fois magnifiques, troublantes et touchantes. On a l’impression qu’elles renferment toujours quelque chose de caché sous la surface tout en étant sur le point d’émerger. » Quant aux salles isolées de Ludovic Cléroux, elles semblent saisir une lumière changeante (et) évoquant le passage du temps. « Un projecteur délaissé au profit de la rigueur de l’observation directe est assis personnifié sur un tabouret comme une des têtes de mannequin de De Chirico dont les yeux reflètent l’ultime connaissance… créant ainsi des espaces d’une grande profondeur, des réservoirs qui font place à une perception, une pensée, une mesure très intenses. » Au sujet d’Allison Katz, David Elliott mentionne que « ses expositions et ses œuvres, sont comme des caméléons, prenant une variété de formes, qu’il s’agisse de l’intégrité concise d’un bouquet de fleurs achetées en boutique reposant sur une étagère ou d’animaux sur un sol enduit de gesso… Allison a l’habileté remarquable de s’introduire dans notre esprit comme si elle voulait accéder à nos rêves, nos fantaisies et à tous les petits détails qui font de nous des êtres humains. » David Elliott compare les peintures de Bea Parsons à des oracles, « envoûtantes grâce à leur lumière intérieure… Ses traits de pinceau tourbillonnants sont à l’image de l’air et de l’eau, des forces de la nature, érodant une forme pour en créer une autre. Ses œuvres montrent la vivacité et le dynamisme du dialogue entre l’abstraction et la représentation au fil des objets peints : une fleur, un vase, la face de la Lune, voire la patte d’un poulet. »
Cette exposition est la preuve irréfutable de tout le pouvoir durable de la peinture, tel que démontré par quatre jeunes artistes dont le travail provoque et fait réfléchir.
Elliott writes evocatively and with passion about each of the artists selected for the exhibition. Matthieu Bouchard’s work carries an air of “forensics” with the use of skulls, corpses and crime scenes as he moves between his own version of magic realism and process-based abstraction. “All his paintings are imbued with light, at times beautiful, at times unsettling, but always affecting. . . There is always the sense of something lurking just underneath the surface or just beyond reach.” Ludovic Cléroux’s images of solitary rooms capture a sense of ever shifting light and the passage of time. “An overhead projector abandoned in favor of the rigor of direct observation, sits personified on a stool like one of De Chirico’s mannequin philosophers or all-knowing eyes. . . creating spaces of great profundity, reservoirs for intense perception, thought and measure.” Of Allison Katz, Elliot notes, “Chameleon-like, her paintings and exhibitions can take on a variety of casts, from the concise integrity of a bouquet of store-bought flowers on a wooden shelf to the pandemonium of nudes and monkeys swimming on a gessoed ground. . . Allison has the remarkable ability to get inside one’s head, as though she has tapped into our dreams, our fantasies, the peculiarities and peccadilloes that drive us and make us human. “Elliott describes Bea Parson’s paintings as oracles, “mesmerizing with their inner glow. . . The swirling brushwork possesses the qualities of the natural forces of wind and water, eroding one form to create another. There is a lively dialogue between abstraction and representation, as the recognition of imagery comes and goes, a flower, a vase, the face of the moon, most startlingly a chicken’s foot.”
For anyone interested in painting’s sustaining power, this is an exhibition that underlines just that, presenting four young artists whose work continues to provoke and exult.
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