« BODY – TRANSFORMING – GESTURE »
jusqu'au 19 déc | until Dec 19
vernissage 31 oct 16h00 | Oct 31 ~ 4:00PM
joyceyahoudagallery.com
Sylvia Safdie, Body Series III, No. 1, (2015), impression jet d’encre sur papier, 76.2 x 96.5 cm/ 30 x 38 po.
Cette nouvelle exposition d’œuvres récentes de Sylvia Safdie ajoute une pierre à l’édifice artistique qu’elle construit depuis la fin des années 70. La nature dans son aspect élémentaire - la terre, l’eau, la lumière -, l’être humain et leur interaction sont les sujets qui interpellent l’artiste. Depuis 2002, la vidéo est devenue un de ses moyens d’expression privilégiés, car elle a le grand avantage de rendre visible dans la durée le changement, une notion qui est fondamentale dans son travail. La caméra fixe capte les mouvements et les gestes que Sylvia Safdie surprend.
The Body is the most personal place that you can express from - S. Safdie
Continuing her decades-long investigation into the ways artistic media can uncover the continuities between the human and the natural, and the power of gesture to reveal that which is obscure to the naked eye, this collection of videos, photos and sculptures invites us to interrogate the intentionalities and commonalities behind artistic form and human expression. Exploring the ways gestures unfold in both space and time, these works distill the rich meanings and implications of gesture into images, both created and captured, but always subject to Safdie’s subtle yet purposeful manipulation.
La vidéo intitulée Morning in Varanasi a été filmée lors d’un séjour de l’artiste à Varanasi (Bénarès). Installée sur une terrasse qui surplombe le Gange, elle avait braqué sa caméra, par un matin brumeux, sur l’autre rive du fleuve. Soudain, une figure minuscule apparaît dans l’objectif auprès d’une sorte de tas indéfinissable. Puis, une autre figure, si fantomatique qu’elle devient parfois invisible. Dans ce lieu vide de tout repère, une scène se déroule dont les spectateurs deviennent les témoins visuels. La bande passe au ralenti afin qu’aucune des actions n’échappe à leur attention. Cet art minimaliste génère paradoxalement un suspense presque angoissant.
À partir de l’image minuscule tirée de la vidéo, Sylvia Safdie décline tout un corpus d’œuvres bidimensionnelles qui sont, en quelque sorte, les sœurs numériques de ses dessins au fusain. Certaines ont le format panoramique de la vidéo, tandis que d’autres, Intitulées Body et numérotées, sont des figures complètes de la taille d’un être humain. Quelques bronzes, réalisés à partir de moulage de roches, dont la forme évoque une tête, complètent, au niveau tridimensionnel, la représentation.
Fascinée par l’eau qui alternativement recouvre et découvre une pierre, Sylvia Safdie filme en caméra fixe ce mouvement qui ressemble à une caresse dans la vidéo intitulée Water over stone. L’artiste met ensuite en scène son propre corps dans la vidéo Body / Stone / Water. Alors qu’elle reste totalement immobile, l’eau semble la recouvrir et la découvrir, comme elle le faisait pour la pierre.
Dans l’exposition Body – Transforming – Gesture, Sylvia Safdie nous montre des corps qui font des gestes que nous cherchons à comprendre tandis que tout se transforme en nous et hors de nous.
- Françoise Belu
The video Body/Stone/Water effects a subtle transformation of Safdie’s own body into stone, her corporeal gestures merging with and suggesting the form of the stone. The sculptures in this exhibit from the series Heads, work in reverse, transforming stone into body via careful manipulations of form and the gestures inherent in them. Here Safdie reveals the power of frozen gestures to reveal the living and changing; the sculpted heads act as three-dimensional stills from the video.
The video series Morning in Varanasi and the photos produced from highly manipulated stills from these videos, find Safdie observing the gestures, and their implications in the bodies now of others. Working from a fixed viewpoint, and at distances where the images are abstracted and stylized from the very beginning, the gestural body which she so carefully constructed in Body/Stone/Water is now shown, if one looks carefully, to be inherent in the world at large.
Presenting us with moments of this extended seeing-into-the-world via the photos shown here, both the mystery and the familiar in bodily gesture--both the utterly human yet alien and unknown--are now fixed in a single image, space and scale serving as the ground in lieu of time and change as in the videos. Bodily gestures are crystalized, frozen in a play of light and mass. And so collectively these works not only explore the transformations and commonalities between human bodies, nature, and their mutual gestures, but the commonalities between artistic media, and the artistic gestures that enable distinct media the power to move us in unexpected ways.
- Erick Lewis
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