17 oct au 10 jan | Oct 17 to Oct 10
macm.org
PATRICK BERNATCHEZ
« LES TEMPS INACHEVES »
Commissaires Lesley Johnstone et Kevin Muhlen
Patrick Bernatchez, Lost in Time, 2014, film couleur transféré sur support numérique, 46 min, son (extrait). Coproduction Musée d’art contemporain et Casino Luxembourg. Avec le soutien du Conseil des arts et des lettres, Conseil des arts du Canada. Collection privée, Montréal
L’événement réunit, pour la première fois, des œuvres majeures puisées dans deux cycles représentant une dizaine d’années de conceptualisation, de création, de production et de diffusion : Chrysalides (2006-2013) et Lost in Time (2009-2015). L’exposition est l’occasion de découvrir la pratique d’un artiste, dont « la sensibilité, le sens poétique et l’audacieuse imagination éblouissent », note John Zeppetelli, directeur général et conservateur en chef du MAC. Patrick Bernatchez fait appel à diverses disciplines – du dessin au cinéma et à la vidéo, en passant par le son, la sculpture, l’installation et la photographie – pour transformer le quotidien en matière onirique. En coproduction avec le Casino Luxembourg.
This exhibition brings together, for the first time, major works from two cycles that represent a decade of conceptualization, creation, production and presentation: Chrysalides, 20062013, and Lost in Time, 20092015. It provides an opportunity to discover the practice of an artist “whose sensibility, poetics and fearless imagination dazzle,” says John Zeppetelli, Director and Chief Curator of the MAC. Bernatchez employs various disciplines, from drawing to film and video, in addition to sound, sculpture, installation and photography, to transform everyday reality into the stuff of dreams. In co-production with Casino Luxembourg.
DANA SCHUTZ
Commissaire John Zeppetelli
Dana Schutz, Twin Parts, 2004, huile sur toile, 198.1 x 182.9 cm. Collection particulière, New York. Avec l’aimable permission de l’artiste et de la galerie Petzel, New York.
Véritable coqueluche de la peinture américaine, dont l’art est un « alliage puissant de figuration et d’abstraction ». Dans l’univers exubérant de cette peintre de réputation internationale, des situations impensables et des actions indicibles s’offrent au regard, pendant que de multiples allusions et constats viennent titiller l’esprit. Même s’il y est question de démembrement, d’auto-dévoration et autres troubles divers, le ton demeure curieusement humain, allant de la dérision à la défiguration proprement dite. L’exposition offre un survol de l’ensemble du travail de Dana Schutz, de ses débuts à sa récente production.
American painting sensation Dana Schutz, whose art is “a powerful meld of figuration and abstraction.” The exuberant universe of this internationally renowned painter confronts the eye with unthinkable situations and unspeakable acts, while a multitude of references and allusions tickle the mind. Even though this world includes dismemberment, self-cannibalization and various other disturbing behaviours, its tone, ranging from derision to outright disfiguration, remains oddly normal. The exhibition offers an overview of Schutz’s work, from her beginnings to her recent output.
CAMILLE HENROT
« GROSSE FATIGUE »
Camille Henrot, Grosse Fatigue, 2013, vidéo (couleur, sonore) 13 min, musique originale de Joakim, voix Akwetey Orraca-Tetteh, texte écrit en collaboration avec Jacob Bromberg. Producteur : kamel mennour, Paris ; avec le soutien du Fonds de dotation Famille Moulin, Paris. Production : Silex Films. Lion d’argent - 55e Biennale de Venise, 2013. Projet développé dans le cadre du Smithsonian Artist Research Fellowship Program, Washington, D.C. Remerciements particuliers aux Smithsonian Archives of American Art, Smithsonian National Museum of Natural History, et Smithsonian National Air and Space Museum © Camille Henrot / SODRAC (2015). Avec l'aimable permission de l'artiste, Silex Films et kamel mennour, Paris.
L’artiste française Camille Henrot fait son entrée au Musée d’art contemporain de Montréal en présentant Grosse Fatigue, une fascinante installation vidéo de 13 minutes. C’est lors d’une résidence à la Smithsonian Institution à Washington, D.C., que l’artiste a réalisé cette œuvre vertigineuse. Nourrie de ses recherches dans les riches archives de l’illustre institution, Camille Henrot s’est donné comme défi de raconter l’histoire de l’univers et des espèces. Pour ce faire, elle a combiné divers mythes de la création du monde issus de religions classiques (bouddhiste, chrétienne, hindoue, juive, musulmane) et de traditions orales (Premières Nations, franc-maçonnerie, kabbale), ainsi que des éléments d’histoire scientifique. Présentées comme autant de fenêtres-chapitres qui s’ouvrent et se ferment successivement, les images défilent, accompagnées d’un récit (co-écrit avec le poète Jacob Bromberg) au rythme slam relevé que déclame Akwetey Orraca-Tetteh, en voix off. Anthropologie, science, mythe et spéculation se rencontrent ici pour produire une œuvre haute en couleurs et en savoirs qui nous montre que l’évolution de l’univers se poursuit, encore et toujours.
French artist Camille Henrot is making her debut at the Musée d'art contemporain de Montréal with Grosse Fatigue, a fascinating 13-minute video installation. The artist produced this dizzying work during a residency at the Smithsonian Institution in Washington, D.C. Delving into the extensive archives of this illustrious institution, Henrot set herself the challenge of telling the story of the creation of the universe. To do this, she combined Creation myths belonging to various religious (Buddhist, Christian, Hindu, Jewish, Islamic) and oral (First Nations, Freemasonry, Cabbala) traditions with elements of scientific history. Presented as a series of pop-up windows that open and close in succession, the images unfold to the accompaniment of a narration co-written with the poet Jacob Bromberg and spoken to a slam rhythm, off-camera, by Akwetey Orraca-Tetteh. Anthropology, science, myth and speculation merge to produce a work dense with colour and knowledge that shows us that the universe is still continually evolving.
PATRICK BERNATCHEZ
La mutation des formes, des thèmes et des sens est omniprésente dans l’œuvre de Bernatchez. Le titre de l’exposition renvoie à la nature évolutive de sa pratique, où une œuvre n’est jamais tout à fait finie et où chaque exposition n’est qu’un moment d’arrêt provisoire. Comme le dit Bernatchez à propos de sa démarche, « bien des choses émergent tout au long du processus et viennent définir et creuser les contours de l’ensemble ». Ainsi, les œuvres multiformes du cycle Chrysalides gravitent autour de questions de vie et de mort, de lumière et d’obscurité, de décomposition et de renaissance. Amorcé en 2006 avec une série de dessins au graphite et à l’encre, le cycle comprend l’installation sonore Fashion Plaza Nights ainsi qu’une trilogie de films, soit I Feel Cold Today, Chrysalide et 13, qui illustrent les mécanismes internes d’un immeuble industriel, son architecture et ses occupants.
Le temps est le premier leitmotiv de Lost in Time où se côtoient passé, présent et futur, temps vécu, cosmique ou performatif, entre autres dimensions. Ce corpus comprend plus de vingt œuvres – films, vidéos, enregistrements audio, installations sonores, œuvres photographiques et gravées sur miroir, objets sculpturaux – au centre duquel se trouve BW, une montre qui mesure… les millénaires. Dans le film Lost in Time, long métrage achevé pour la présente exposition, le récit d’un cavalier et de son cheval casqués, à la dérive dans un paysage givré, s’entremêle à une étrange expérience scientifique.
Patrick Bernatchez est né en 1972 à Montréal, où il vit et travaille. Après avoir été salué pour ses films I Feel Cold Today et Chrysalide : Empereur, présentés dans le cadre de La Triennale québécoise 2008 au MAC, il a été finaliste pour le Prix artistique Sobey en 2010. Son travail a fait l’objet d’expositions individuelles à la Künstlerhaus Bethanien à Berlin (2010), à la Galerie Bertrand Grimont à Paris (2009 et 2012), à la Galerie West à La Haye (2009 et 2012) et à la Galerie de l’UQAM à Montréal (2011).
Patrick Bernatchez : Les Temps inachevés est une coproduction du Musée d’art contemporain de Montréal et du Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, en partenariat avec Argos – Centre for Art and Media, Bruxelles, et The Power Plant Contemporary Art Gallery, Toronto.
L’exposition est accompagnée d’un ouvrage de 204 pages, abondamment illustré, et publié en coédition avec le Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, Luxembourg. On retrouve dans cette publication, Cycles et spirales, un article de Lesley Johnstone ; un entretien avec Patrick Bernatchez mené par Kevin Muhlen, ainsi qu’un article de Scott McLeod intitulé Variations sur un thème : le passage inversé de Patrick Bernatchez. Ce catalogue est disponible à la Boutique du MAC au coût de 60 $.
Une visite-rencontre de l’exposition Les Temps inachevés aura lieu, avec Patrick Bernatchez et Lesley Johnstone, le jeudi 29 octobre à 19h.
Mutation of forms, themes and meanings is omnipresent in Bernatchez’s art. The exhibition title refers to the evolving nature of his practice, in which a work is never totally finished and each show is only a temporary stop along the way. As the artist says about his approach, “many things emerge throughout the process and define and deepen the contours of the overall work.” The multiform works in the Chrysalides cycle revolve around questions of life and death, light and darkness, decomposition and rebirth. Begun in 2006 with a series of graphite and ink drawings, the cycle includes the sound installation Fashion Plaza Nights and a trilogy of films, I Feel Cold Today, Chrysalide and 13, which illustrate an industrial building’s inner workings, architecture and inhabitants.
Time in all its dimensions is the overriding leitmotif of Lost in Time, which mixes past, present and future, lived, cosmic and performative time. The cycle comprises over twenty works, including films and videos, audio recordings, sound-based installations, photographic and etched-mirror pieces, and sculptural objects. At its centre is BW, a watch that measures millennia. In Lost in Time, a feature-length film completed for the exhibition, the story of a helmet-clad horse and rider adrift in a landscape of ice and snow is intertwined with a strange scientific experiment.
Patrick Bernatchez was born in 1972 in Montréal, where he lives and works. After acclaim for his films I Feel Cold Today and Chrysalide: Empereur, presented in the 2008 Québec Triennial at the Musée, he was shortlisted for the 2010 Sobey Art Award. His work has been featured in solo exhibitions at the Künstlerhaus Bethanien, Berlin, in 2010; Galerie Bertrand Grimont, Paris, in 2009 and 2012; Galerie West, The Hague, in 2009 and 2012; and Galerie de l’UQAM, Montréal, in 2011.
Patrick Bernatchez: Les Temps inachevés is a co-production of the Musée d'art contemporain de Montréal and Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, in partnership with Argos – Centre for Art and Media, Brussels, and The Power Plant Contemporary Art Gallery, Toronto.
The exhibition is accompanied by an abundantly illustrated, 204-page catalogue, co-published with Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, Luxembourg. The publication includes the article Cycles and Spirals, written by Lesley Johnstone; an interview with Patrick Bernatchez conducted by Kevin Muhlen; and an article by Scott McLeod titled Variations on a Theme: Patrick Bernatchez’s Inverted Turn. The catalogue may be purchased at the MAC Boutique for $60.00.
A gallery talk/tour of the exhibition Les Temps inachevés will be held, in French, with Patrick Bernatchez and Lesley Johnstone, on Thursday, October 29 at 7 p.m.
DANA SCHUTZ
Dans son œuvre, Schutz construit une vision dénaturée des temps présents et de la vie au quotidien. Multipliant les références, notamment au cubisme et à l’expressionisme, son entreprise de déconstruction passe par le corps – ses mutations et ses vulnérabilités. Par exemple, dans How We Would Give Birth, 2007, une femme donne naissance à un enfant tout en appréciant un tableau « sublime ». La série des Face-Eaters témoigne quant à elle d’une nouvelle espèce capable d’auto-dévoration et de régénération. Dans le drôle et poignant Swimming, Smoking, Crying, de 2009, une femme accablée nage, fume et pleure tout à la fois, alors que Shaking, Cooking, Peeing, de 2009, montre un personnage aux prises avec divers épanchements externes et internes. Schutz est passée maître dans l’art de provoquer, avec éclat, la rencontre du malheur et de la futilité dans ses tableaux. Qu’elles soient victimes ou bourreaux, ses figures ont quelque chose de délirant, et les décors où elles sont campées sont emportés par des vagues de couleurs vives et acides judicieusement appliquées par l’artiste. Elle dira de ses débuts : « Je voulais peindre des sujets qui n’existaient pas ».
Née à Livonia, en banlieue de Detroit, en 1976, Dana Schutz vit et travaille à New York. Elle détient un baccalauréat en beaux-arts du Cleveland Institute of Art et une maîtrise de l’Université Columbia à New York, obtenue en 2002. La même année, sa toute première exposition, intitulée Frank from Observation, la fait remarquer et, depuis, plus de quinze expositions individuelles lui ont été consacrées aux États-Unis et en Europe. Son travail des dix dernières années a exercé un impact marqué sur la peinture contemporaine, et ses œuvres se trouvent dans de nombreuses collections publiques et particulières.
Dans le cadre de cette exposition, le Musée d’art contemporain de Montréal publie Dana Schutz, une publication de 72 pages, illustrée de nombreuses planches couleur. Cette publication regroupe, entre autres, des essais de Benjamin Klein et de Robert Enright intitulés, respectivement, Thinking About Dana Schutz et Making a Painting, Building a Boat: Dana Schutz and the Construction of Painting. Vendue au coût de 22,95 $, ce catalogue est disponible à la Boutique du MAC.
In her painting, Schutz constructs a perverse vision of our present time and everyday life. Informed by multiple references, principally cubism and expressionism, her deconstructionist enterprise features the body, and its mutations and vulnerabilities. For example, in How We Would Give Birth, 2007, a woman in labour pushes out her baby while contemplating a “sublime” painting. The Face-Eater series attests to a new species capable of devouring itself as well as regenerating. In the comically poignant Swimming, Smoking, Crying, 2009, a woman drowning in misery swims, smokes and cries, all at once, while Shaking, Cooking, Peeing, 2009, sports a figure grappling with various internal and external outpourings of liquid. Schutz is a past master in the art of forcefully provoking an encounter between misfortune and futility in her paintings. Whether they be victims or executioners, her figures have a wildness to them, and the settings they are portrayed in are carried along by waves of vivid, acid hues carefully applied by the artist. As to why she began painting, she says: “I wanted to be painting subjects that did not exist.”
Born in Livonia, a suburb of Detroit, in 1976, Dana Schutz lives and works in New York. She received her BFA at the Cleveland Institute of Art and her MFA at Columbia University, New York, in 2002. She first came to attention that same year with her inaugural exhibition Frank from Observation. Since then, her work has been the subject of some fifteen solo exhibitions in the United States and Europe. It has had a marked influence on contemporary painting over the past decade, and her works can be found in numerous public and private collections.
In connection with this exhibition, the Musée d’art contemporain de Montréal has produced a 72-page publication, titled Dana Schutz, illustrated with numerous colour plates. This publication also includes the essays Thinking About Dana Schutz, by Benjamin Klein, and Making a Painting, Building a Boat: Dana Schutz and the Construction of Painting, by Robert Enright. It is available at the MAC Boutique for $29.95.
CAMILLE HENROT
Présentée lors de l’exposition Il Palazzo Enciclopedico, dans le cadre de la 55e Biennale de Venise, en 2013, Grosse Fatigue a valu à Camille Henrot le Lion d’argent du meilleur jeune artiste.
Née à Paris en 1978, Camille Henrot vit et travaille à New York depuis 2013. Elle est diplômée de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. L’ensemble de ses réalisations – films, dessins, sculptures, collection d’images et d’objets – témoigne de son intérêt pour l’anthropologie, la philosophie, la littérature, la musique et les relations métonymiques. Elle a reçu le prix Nam June Paik 2014, décerné par la Foundation of North Rhine-Westphalia en Allemagne. Son travail a fait l’objet d’une quinzaine d’expositions individuelles aux États-Unis et en Europe, et a été inclus dans de nombreuses expositions collectives, dont la Triennale du Palais de Tokyo, à Paris, en 2012. Elle est représentée dans plusieurs collections publiques et particulières.
Presented in the exhibition Il Palazzo Enciclopedico at the 55th Venice Biennale in 2013, Grosse Fatigue earned Camille Henrot the Silver Lion for promising young artist.
Born in Paris in 1978, Camille Henrot has lived and worked in New York since 2013. She is a graduate of the École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. All of Henrot’s works films, drawings, sculptures, collections of images and objects speak of her interest in anthropology, philosophy, literature, music and metonymical relationships. She won the 2014 Nam June Paik Award, presented by the Foundation of North Rhine-Westphalia, Germany. Her work has been featured in some fifteen solo exhibitions in the United States and Europe, and has been seen in numerous group shows, including the Triennale du Palais de Tokyo in Paris in 2012. She is represented in many public and private collections.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.