jusqu'au 11 oct | until Oct 11
centreclark.com
GRÉGORY CHATONSKY & DOMINIQUE SIROIS
« MEMORIES CENTER »
Grégory Chatonsky et Dominique Sirois. Memories Center. 2014-2015, installation générative en réseau, dimensions variables. Avec l’aimable autorisation des artistes et XPO Gallery
Le Mois de la Photo à Montréal présente Memories Center de Grégory Chatonsky et Dominique Sirois, en partenariat avec Le Centre CLARK. De nombreux laboratoires de recherche de pointe en neurologie étudient actuellement la possibilité de visualiser l’activité cérébrale par le biais d’images figuratives. Dès lors, le fantasme d’une machine à projeter les rêves commence à se faire réalité. Dans l’intervalle, les artistes Grégory Chatonsky et Dominique Sirois répondent à un objectif similaire au moyen de raccourcis poétiques. Dans Memories Center (2014-2015), les artistes ont mis au point un dispositif qui nous rapproche de la perception des images mentales. À partir d’une base de données constituée de 20 000 rêves, compilés par Adam Schneider et G. William Domhoff de l’Université de Californie, un logiciel crée de nouvelles séquences oniriques, les lit et, ensuite, cherche sur Internet des images correspondant aux mots-clés sélectionnés. Les situations ou les événements rêvés se manifestent et apparaissent sous forme de courts récits en images, avec une structure de scénarimages ou de photoromans succincts qui pourraient être le reflet de l’imaginaire tourmenté de David Lynch.
Le Mois de la Photo à Montréal presents, in partnership with Centre CLARK, Memories Center by Grégory Chatonsky and Dominique Sirois. Several advanced neurological research facilities are currently hard at work looking for ways to visualize brain activity in the form of figurative images, as the first step toward materializing the fantasy of creating a machine to project dreams. Meanwhile, artists such as Grégory Chatonsky and Dominique Sirois are pursuing a similar goal by poetic means. With Memories Center (2014–15), they have developed a device that brings us closer to the perception of mental images. Using a database of twenty thousand dreams, compiled by Adam Schneider and G. William Domhoff at the University of California, the software generates new dream sequences, reads them, and then searches the Internet for images corresponding to the selected keywords. Dreamt situations or events are externalized and expressed as short picture stories, with a structure similar to that of a storyboard or a succinct photo novella, pulsating, perhaps, with the tortured sensibilities of a David Lynch.
DINA KELBERMAN
« TORRENT »
Dina Kelberman. I’m Google. 2011 - ongoing, Tumblr blog of found images and video (detail). Courtesy of the artist © Dina Kelberman.
Le Mois de la Photo à Montréal présente Torrent de Dina Kelberman, en partenariat avec le Centre CLARK. Dina Kelberman a inventé un type particulier de réaction en chaîne qui dépasse le domaine de la chimie. I’m Google (débuté en 2011) est constitué d’une chaîne d’images en ligne qui se succèdent en enfilade par affinités morphologiques et sémantiques : chaque image en appelle une autre pour générer un flux progressif, incessant, inépuisable…
Le Mois de la Photo à Montréal presents Torrent by Dina Kelberman in partnership with CLARK. Beyond the realms of chemistry, Dina Kelberman has invented a particular type of chain reaction, as evidenced in her online project I’m Google (started in 2011): images call to other images in a sequence governed by morphological and semantic affinities that generate a gradual, relentless, never-ending flow.
GRÉGORY CHATONSKY & DOMINIQUE SIROIS
Le procédé conçu par Chatonsky et Sirois est inspiré de l'exubérance des archives (la banque de rêves, l'accumulation sans fin d'images sur Internet) et met en valeur leur statut de source, à l'origine d'une bonne part de la création post-photographique. Mais surtout, au-delà des incidences iconographiques sur la nature de la pensée visuelle et l’avenir des images, ce projet explore des zones à haut risque sur les plans humain et démocratique. En effet, il anticipe certains cauchemars dystopiques récurrents, où un pouvoir centralisé prend le contrôle des esprits. L'expérience aura peut-être des effets prophylactiques sur le plan visuel...
Pour la 14e édition du Mois de la Photo à Montréal, le commissaire invité catalan Joan Fontcuberta explore le thème La condition post-photographique. L’ère post-photographique se caractérise par la massification des images de même que par leur circulation et leur disponibilité sur Internet. Aux fractures ontologiques que la technologie numérique fait subir à la photographie s’ajoutent des mutations profondes de ses valeurs sociales et fonctionnelles. Déployée dans 16 lieux d’exposition, la biennale présentera 29 artistes canadiens et internationaux qui posent un regard critique sur cette présence massive des images et leur disponibilité absolue dans la culture visuelle.
Né à Paris en 1971, Grégory Chatonsky vit et travaille à Montréal et à Paris. Diplômé en multimédia de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris et de Paris I La Sorbonne, il fonde en 1994 Incident.net, un collectif de netart implanté en France, au Canada et au Sénégal. Née en 1976, Dominique Sirois vit et travaille à Montréal. Détentrice d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal, son travail a été diffusé dans de nombreuses galeries au Canada et à l’étranger. Chatonsky et Sirois ont présenté leurs projets collaboratifs dans plusieurs lieux de diffusion, tels que l’iMAL de Bruxelles (2015) ; l’Unicorn Art Center à Pékin (2015) ; le Centre des Arts d’Engheins-les-Bains (2014) ; le Musée d’art contemporain de Taipei (2013) ; et le Bazaar Compatible Program à Shanghai (2012). Grégory Chatonsky est représenté par la XPO Gallery à Paris.
chatonsky.net
dominiquesirois.net
Cette exposition est présentée avec le soutien financier du Consulat général de France à Québec, de l’Institut français, du CRSH (programme de recherche “Capture”) et d’Hexagram. Remerciements à Adam Schneider, G. William Domhoff (Université de Californie) et Nicolas Reeves.
The process devised by Chatonsky and Sirois is rooted in the exuberance of archives (the dream bank, the infinite abundance of images on the Internet) and celebrates the germinal condition often characteristic of the post-photographic creation. More importantly, though, above and beyond the iconic implications regarding the nature of visual thinking and the future of images, this experience hovers over high-risk areas in humanistic and democratic terms. In fact, it anticipates various recurring dystopian nightmares in which centralized power exercises control over people’s minds - maybe producing visually prophylactic effects.
For its 14th edition Le Mois de la Photo à Montréal explores The Post-Photographic Condition, a theme conceived by Catalan guest curator, Joan Fontcuberta. The post-photographic era is characterized by the massification of images and by their circulation and availability online. Digital technology not only provokes ontological fractures in photography, but also engenders profound changes in its social and functional values. Deployed in 16 exhibition sites, the biennial will feature the works of 29 Canadian and international artists who critically react to this massive presence of images and their unlimited access in our current visual culture.
Grégory Chatonsky was born in Paris in 1971; he lives and works in Montreal and Paris. He holds degrees in multimedia from the École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris and from Paris I La Sorbonne. In 1994, he founded Incident.net, a net.art collective based in France, Canada, and Senegal. Dominique Sirois was born in 1976; she lives and works in Montreal. She holds a master’s degree in visual and media arts from the Université du Québec à Montréal, and her work has been exhibited in galleries in Canada and abroad. Chatonsky and Sirois have presented their collaborative projects in many venues, such as iMAL in Brussels (2015), the Unicorn Art Center in Beijing (2015), the Centre des Arts d’Engheins-les-Bains (2014), the Museum of Contemporary Art, Taipei (2013), and Bazaar Compatible Program in Shanghai (2012). Grégory Chatonsky is represented by XPO Gallery in Paris.
chatonsky.net
dominiquesirois.net
This exhibition is presented with the financial support of the Consulat général de France à Québec,the Institut français, SSHRC and Hexagram. The artists would like to thank Adam Schneider, G. William Domhoff (University of California) and Nicolas Reeves.
DINA KELBERMAN
Le xixe siècle a assisté à la naissance du besoin compulsif d’amasser des images pour contrôler le monde : les albums des criminalistes Alphonse Bertillon et Cesare Lombroso en sont un exemple. Au xxe siècle, à cette obsession de la compilation s’est ajoutée la volonté de comprendre la culture et l’expérience humaines. Les exemples vont de l’atlas Mnémosyne d’Aby Warburg (1924-1929) à l’Atlas Mikromega (1962-2013) de Gerhard Richter, en passant – dans un autre registre – par Le livre des passages (1927-1940) de Walter Benjamin et Le miroir (1975) d’Andreï Tarkovski. Ce fil continu d’images dialectiques – c’est-à-dire, en conversation avec d’autres images – nous conduit à Kelberman et au xxie siècle. Il s’agit ici de montrer plus que de dire : le discours se situe dans l’infinité même des images.
Les spectateurs ont parfois cru, à tort, que I’m Google a été créé simplement grâce à un logiciel automatisé, « un bot informatique “lâché” sur le moteur de recherche d’images de Google puis dirigé vers Tumblr, grâce à de nombreuses heures de recherche, de sélection et de tri de documents. […] L’œuvre de Kelberman exploite une tendance de l’art en ligne » qui, selon Teju Cole, « enjoint le spectateur à admettre qu’il s’agit du produit d’un bot, et non pas celui d’un artiste : une sorte d’inversion du test de Turing1 ».
Parmi l’ensemble d’œuvres rassemblées sous l’étiquette générique Torrent, Le Mois de la Photo à Montréal présente deux autres projets dont le propos est du même ordre, Doors (débuté en 2012) et Go Outside (2015). - J.F.
- Teju Cole, « The Atlas of Affect », The New Inquiry, 7 juillet 2014 [Notre traduction.]
Pour la 14e édition du Mois de la Photo à Montréal, le commissaire invité catalan Joan Fontcuberta explore le thème La condition post-photographique. L’ère post-photographique se caractérise par la massification des images de même que par leur circulation et leur disponibilité sur Internet. Aux fractures ontologiques que la technologie numérique fait subir à la photographie s’ajoutent des mutations profondes de ses valeurs sociales et fonctionnelles. Déployée dans 16 lieux d’exposition, la biennale présentera 29 artistes canadiens et internationaux qui posent un regard critique sur cette présence massive des images et leur disponibilité absolue dans la culture visuelle.
Née en 1979 à Annapolis, Dina Kelberman vit et travaille à Baltimore. Elle détient un baccalauréat en beaux-arts du Purchase College à New York (2003). Ses expositions individuelles et collectives ont été présentées, entre autres, au Marina Abramović Institute à New York (2015) ; à la Biennale Internationale Design Saint-Étienne (2015) ; à la CUE Art Foundation à New York (2014) ; au Broadcast Posters à Lyon (2014) ; au Night Contact à Londres (2013) ; à la Furthermore Gallery à Washington (2013) ; au New Museum à New York (2013) ; à la Screengrab New Media Arts Award Exhibition en Australie (2012) ; au Maryland Film Festival (2012) ; et au Double Double Land à Toronto (2010). Elle est récipiendaire de la Rhizome Tumblr Internet Art Grant en 2013, et elle a été finaliste pour les Screengrab New Media Art Awards en 2012. Elle a également été artiste en résidence dans le cadre de Electric Objects en 2014.
La présence de Dina Kelberman est rendue possible grâce au Programme de visite d’artistes étrangers du Conseil des arts du Canada. Dina Kelberman aimerait remercier Alan Resnick et l’équipe du Centre CLARK.
The nineteenth century brought the compulsive need to stockpile images as a way to control the world – a need attested to by the albums of criminologists such as Alphonse Bertillon and Cesare Lombroso. In the twentieth century, an attempt to understand culture and human experience was added to this compilation obsession, which has been evoked, for instance, in Aby Warburg’s Mnemosyne Atlas (1924–29) and Gerhard Richter’s Atlas Micromega (1962–2013), and – elsewhere on the spectrum – through Walter Benjamin’s Arcades Project (1927–40) and Andrei Tarkovsky’s Mirror (1975). This continuous thread of dialectical images – that is, images engaged in a dialogue with other images – leads us to Kelberman in the twenty-first century. Beyond speaking, it is a matter of showing: the underlying discourse lies in the infinity of images.
Viewers have sometimes wrongly assumed that I’m Google simply operates with an automated program, “a bot set free on Google Image Search and directed to Tumblr, rather than the selective record of countless hours of looking and sifting. . . . Kelberman’s work exploits a strain in Internet art” that, according to Teju Cole, “challenges the viewer to assume it was made by a bot, not an artist: a kind of reverse Turing test.”1
Among the series of works gathered under the generic umbrella of Torrent, Le Mois de la Photo à Montréal presents two similarly oriented projects: Doors (started in 2012) and Go Outside (2015). - J.F.
- Teju Cole, “The Atlas of Affect,” The New Inquiry, July 7, 2014.
Dina Kelberman was born in 1979 in Annapolis; she lives and works in Baltimore. She holds a bachelor’s degree in fine arts from Purchase College in New York (2003). Her works have been presented in solo and group exhibitions at the Marina Abramović Institute in New York (2015), the Biennale Internationale Design Saint-Étienne (2015), the CUE Art Foundation in New York (2014), the Broadcast Posters in Lyon (2014), Night Contact in London (2013), the Furthermore Gallery in Washington, D.C. (2013), the New Museum in New York (2013), the Screengrab New Media Arts Award Exhibition in Australia (2012), the Maryland Film Festival (2012), and the Double Double Land in Toronto (2010), among others. She was the recipient of the Rhizome Tumblr Internet Art Grant in 2013, and was a finalist for the Screengrab New Media Art Awards in 2012. She was also artist in residence for Electric Objects in 2014.
Dina Kelberman’s attendance was made possible by the Visiting Foreign Artists Program from the Canada Council for Arts. Dina Kelberman would like to thank Alan Resnick and the Centre CLARK team.
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