jusqu'au 7 nov | until Nov 7
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Julie Favreau, Colours to Black No 2, 2015, impression jet d'encre (image fixe tirée de la vidéo - feuille d'acrylique réfléchissante) / inkjet print (video still on mirrored acrylic sheet), 20,32 x 17,78 cm / 8,7 x 7 in
MARIE-MICHELLE DESCHAMPS - JULIE FAVREAU - SOPHIE JODOIN - BETH STUART
Cette exposition s'intéresse à la place qu'occupent le langage et la construction d'une trame narrative fictive et/ou historique dans leurs pratiques respectives. Par le biais de diverses stratégies d'appropriation, les œuvres choisies ont en commun d'inviter le spectateur à faire l'expérience du texte, du geste, de l'image trouvée et de la mise en scène. De par la libre juxtaposition et la reformulation de codes formels, littéraires et sémantiques, ces quatre artistes interrogent notre rapport à l'Histoire, qu'elle soit contée, déconstruite ou ré-interprétée.
This exhibition investigates the space that language and narrative constructions-fictional and/or historical-occupy in their respective practices. Through different strategies of appropriation, the works selected invite the spectator to experience the text, the gesture, the found image, and the mise-en-scène. With the juxtaposition and reformulation of formal, literary, and semantic codes, the four artists question our relationship to History, be it told, deconstructed, or reinterpreted.
Le travail de Marie-Michelle Deschamps s'intéresse aux problématiques liées à la traduction et à l'énonciation, ainsi qu'à leurs zones de glissements. Par l'intermédiaire de la sculpture et de l'intervention in situ, l'artiste transpose ses études papier en objets tridimensionnels. Pour Deschamps, le livre opère comme un motif récurrent et interroge ainsi les composantes de ce dit objet (papier, texte, syntaxe, etc.). L'idée de transfert se présente également comme un élément central de la pratique de l'artiste, qui, par un intérêt soutenu pour la transformation du langage et de la matière, suggère des œuvres dont les codes brouillés deviennent des pistes d'interprétation à la fois figuratives, abstraites ainsi que littéraires.
À travers son plus récent travail, Julie Favreau poursuit une étude du geste et de la performance. Ce corpus développé sur plusieurs mois de recherche et des suites d'une résidence en Écosse (Hospitalfield), se décline par la mise en abîme du portrait d'une femme. L'artiste questionne les enjeux de la représentation et ce, par la formulation d'un alphabet du geste et du corps performé. À partir de codes propres à sa démarche, l'artiste propose des pistes de réflexion soutenues par son travail vidéo, photographique, sculpturale et d'installation.
Par le biais de dessins et collages, Sophie Jodoin renvoie à une constante réappropriation du texte et de l'image trouvée comme l'un des moyens de figuration et de narration propres à son travail. L'artiste présente des ensembles qui naviguant l'expérience du senti, le potentiel de lieux communs, l'appropriation littéraire et la construction d'un certain lexique du corps, offrent des espaces d'interprétations multiples. Conçues à la manière de portraits, ces ensembles sur papier suggèrent, en filigrane, à travers les archives de l'artiste une certaine histoire de l'intime et du féminin.
Beth Stuart développe depuis les dernières années une recherche soutenue autour de trois figures historiques, Varvara Stepanova, Ida Craddock et Florine Stettheimer, à partir desquelles elle construit une trame narrative fictive qui opère à travers une nomenclature abstraite. Se manifestant au moyen de sculptures, de peintures, d'interventions au plâtre et de l'écriture d'une pièce de théâtre, le travail de l'artiste joue avec les procédés de représentation et de codification de son propre langage formel. Entremêlant par une re-contextualisation de fragments choisis les histoires de ces trois femmes - artistes, poètes, et activistes - Stuart développe une syntaxe visuelle propre à son rapport à l'abstraction.
Marie-Michelle Deschamps is interested in problematics related to translation and enunciation, as well as the slippages they can result in. Through sculpture and site-specific intervention, the artist transposes works on paper into three-dimensional objects. For Deschamps, the book is as a recurrent motif acting as a means to question its intrinsic elements such as the paper, text, or syntax. The idea of transferral also presents itself as a central element to the artist's work, which demonstrates a particular affinity with the transformation of language and materials. The blurred codes exhibited by Deschamps' works allow for figurative, abstract, and even literary interpretations.
In her most recent work, Julie Favreau pursues gesture and performance as an object of study. The body of work presented, conceived over many months during a residency in Scotland (Hospitalfield), is elaborated around the mise-en-abîme of a woman's portrait. The artist questions issues inherent to representation through precise gestural and performative conventions. Expanding on codes specific to her methodology, Favreau multiplies potential considerations via video, photography, sculpture, and installation.
The drawings and collages of Sophie Jodoin refer to a constant reappropriation of found text and images as a technique to create figurative and narrative elements that are unmistakably hers. The artist presents series that navigate the experience of the senses, the potential of the commonplace, literary appropriation and the construction of a vocabulary of the body. These series of works on paper, conceived as portraits, suggest a long-standing, filigreed history of the intimate and of the feminine.
Beth Stuart has for the past few years engaged in sustained research focusing on three historical figures, Varvara Stepanova, Ida Craddock, and Florine Stettheimer, from whom she elaborates a fictional narrative that operates through an abstract lexicon. Either sculptures, paintings, plaster interventions, or a play, the artist's work invests the processes of representation and the codification of her own formal langage. Weaving together the stories of the three women- artists, poets, and activists- through a recontextualization of chosen fragments, Stuart develops a visual syntax that is telling of her affinity to abstraction.
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