« SIXIÈME TRAITEMENT: DESSINS SATURÉS ET PRÉCARITÉS FORMELLES »
19 sept au 17 oct | Sept 19 to Oct 17
vernissage 19 sept 14h00 | Sept 19 ~ 2:00PM
graff.ca
Soutenance 2: aire, 2015, graphite, verre, serres à coulisse, 127 x 71 x 71 cm
Un grand cube en maillage de mines de graphite flotte dans l’espace de la galerie, annonçant d’autres précarités formelles, de plus petits cubes déposés sur d’épaisses plaques de verre, soutenues par un système de « pattes » improvisé à partir de serres à coulisse. Au mur, un grand cadre contenant un dessin saturé, ayant l’apparence d’une plaque de graphite pur, reprend la forme du cube flottant, jusqu’à sa grille, délicatement gravée dans la surface de l’œuvre. D’autres dessins, ceux-là de la taille des cubes posés sur verre, complètent le complexe réseau de correspondances qui maille la salle. Avec ce Sixième Traitement, Martin Boisseau annonce la conclusion de son grand cycle du graphite entamé en 2006 et apporte une solution aussi élégante qu’inattendue aux alternances de constructions et de destruction des séries précédentes.
A large mesh cube made of thousands of pencil leads is floating in the exhibition space, followed by other smaller ones, placed on thick plates of glass held up by a system of “legs”, improvised out of large bar clamps. On the wall, a framed dessin saturé (saturated drawing) seemingly made entirely out of graphite, echoes the shape of the floating cube even down to the grid-like pattern that has been finely etched into its surface. Other drawings, in scale with the smaller cubes, complete the complex web of associations that crisscrosses the room. With this sixth Traitement, Martin Boisseau concludes the pencil lead cycle of works he started back in 2006, by bringing a wholly elegant an unexpected solution to the alternating construction and destruction themes of the previous series.
Saturant le support jusqu’à s’y confondre ou se raréfiant en grilles concentriques, la matière y révèle sa forme nucléaire, essentielle. Sondant ainsi avec acharnement les limites expressives du matériau, l’artiste produit un espace flottant où l’acte d’écrire, de représenter, devient impossible.
Dans la seconde salle, une sélection d’œuvres trace le parcours de cette matière inusitée au sein du travail de Boisseau. Aux délicates arborescences des Internes (Troisième traitement, 2006), dont les subtils déplacements ont été enregistrés sur papier, puis aux polygones réguliers de Fragilité formelle (Quatrième traitement, 2010) et les denses hérissements de mines qui emplissent leur périmètre, succèdent les Dessins-frappés (Cinquième traitement, 2013), petites explosions symétriques causées par le martèlement de mines de graphite emprisonnées dans une feuille de papier Canson pliée sur elle-même et redéployée. Ce retour sur une décennie de travail nous permet de comprendre les lignes de forces et la cohérence du système conceptuel qui traverse ces œuvres, réunies ici pour la première fois.
By saturating its support medium to the point of blocking access to it, or hollowing it out into a mesh-like space, the material reveals its essential, nuclear form. By constantly testing the limits of the medium’s expressive potential the artist creates a suspended space in which the act of writing and of representation are rendered impossible.
A selection of works that follow the evolution of this unusual material through Boisseau’s practice completes the exhibition. In it the delicate graphite branches of his Internes (Troisième traitement, 2006), whose subtle movements have been captured on square sheets paper, introduce the prickly, lead-strewn polygons ofFragilité formelle (Quatrième traitement, 2010), and later his Dessins-frappés (Cinquième traitement, 2013), in which small pencil lead structures were repeatedly hammered between sheets of Canson paper folded on themselves and opened. This overview of the last decade of Martin Boisseau’s career allows us to understand the main pattern and general consistency of the conceptual framework connecting these works, shown together here for the first time.
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