1 sept au 9 oct | Sept 1 to Oct 9
vernissage 11 sept 19h | Sept 11 ~ 7:00PM
galerie.uqam.ca
PATRICIA PICCININI
« UNE AUTRE VIE »
Patricia Piccinini, Library, 8.45pm, de la série The Fitzroy Series, 2011, épreuve à développement chromogène, permission de l’artiste.
Dans le cadre du Le Mois de la Photo à Montréal, l’exposition Une autre vie jette un regard intrigant et ambivalent sur les relations entre espèces dans un contexte de bricolage génétique. À travers la photographie, la vidéo et la sculpture, Piccinini crée un monde où humains, animaux et monstres cohabitent, voire s’entraident.
ANNE-RENÉE HOTTE
« SOLISTES »
Anne-Renée Hotte, Solistes, 2015, image tirée de l’installation vidéo.
L’installation composée de tableaux vidéographiques présente, en alternance et en simultané, une série de vignettes sur trois surfaces de projection. Par la cohabitation du paysage et de l’humain, elle y ancre les dualités et symbioses entre l’appartenance au groupe et l’individualité.
PATRICIA PICCININI
Le théâtre du vivant et de l’artificiel se volatilise. L’image s’empare du réel et de l’imaginaire. En ce monde envahi non par des extraterrestres mais par des images, Patricia Piccinini s’interroge sur notre avenir en tant qu’humains. Pour ce faire, elle se détourne de l’image monstrueuse pour se concentrer sur l’image du monstre : monstrum, monstrare, le monstre se montre.
Piccinini parodie la monstruosité et la monstration, qu’elle présente comme des antichambres de l’apocalypse. Dans son univers surprenant et envoûtant, les formes biologiques et esthétiques oscillent entre Frankenstein et Walt Disney, Pixar et H. R. Giger, et L’Île du docteur Moreauet la brebis Dolly. En Australie, d’où vient l’artiste, la faune a connu une évolution endémique, donnant lieu à l’apparition d’espèces inexistantes ailleurs dans le monde. Combien de temps survivront-elles si leur environnement est menacé ? Tel un commando de sauvetage, Piccinini conçoit de nouvelles espèces dont la mission consistera à protéger les animaux en voie d’extinction. Ce geste salvateur nous rappelle à quel point la vie échappe de plus en plus aux contraintes de la nature grâce aux implants, à la fécondation in vitro, au clonage, à la biotechnologie, aux mutations… en somme, grâce au bricolage génétique.
Une autre vie traduit la fascination et l’horreur du monstrueux lorsque ce dernier s’installe dans le quotidien, reflétant ainsi l’inquiétante étrangeté freudienne. Si l’être humain est un animal qui sait et qui peut sourire, comme l’affirme George Steiner, que nous réserve le post-humanisme ? Saurons-nous dire non aux nouvelles barbaries ? Nous n’y parviendrons, probablement, que si nous décidons d’humaniser les technologies au lieu de techniciser les personnes.
Née en 1965 à Freetown, en Sierra Leone, Patricia Piccinini vit et travaille à Melbourne, en Australie. Elle a présenté ses œuvres dans des expositions individuelles et collectives à Tolarno Galleries à Melbourne (2015) ; à l’Australian Center for Contemporary Art à Melbourne (2014) ; à la National Portrait Gallery of Australia à Canberra (2014) ; au Museum of Contemporary Art à Sydney (2014) ; au Canberra Museum and Gallery (2013) ; au Museum of Contemporary Art à Taipei (2013) ; à l’Haunch of Venison à Londres (2012) ; au Victoria and Albert Museum à Londres (2011) ; au Museum of Contemporary Photography de Columbia College à Chicago (2011) ; au Mori Art Museum à Tokyo (2010) ; au Frye Museum à Seattle (2007) ; et à la Biennale de Venise (2003). Ses œuvres font partie de plusieurs collections publiques en Australie, telles que celles de la National Gallery of Australia, de l’Université de Melbourne, de la Waverly City Gallery et du Parliament House. En 2014, elle a remporté l’Artist Award de la Melbourne Art Foundation. Elle est représentée par Tolarno Galleries à Melbourne et par la Roslyn Oxley9 Gallery à Sydney.
patriciapiccinini.net
ANNE-RENÉE HOTTE
Orchestrées de manière à créer une progression rythmique par l’alternance et la juxtaposition d’images et de leur bande sonore, les séquences projetées dans l’espace de la galerie explorent la notion de communauté globale à travers divers éléments harmonieux et dissonants. L’ensemble formé par les différentes scènes évoque l’idée d’une communauté nécessairement imparfaite construite par le son. En explorant la musicalité de chaque scène, Anne-Renée Hotte s’intéresse à l’expérience d’une symphonie déphasée où la somme des sons est parfois mélodieuse ou cacophonique.
L’agencement opéré par l’artiste pour lier les vidéos entre elles traduit le rythme d’un monde où les notions de nature et culture participent à une logique du décentrement du récit, à un glissement des visions. Par exemple, des tableaux font se côtoyer une violoniste multipliée par des miroirs et un groupe de personnes faisant crisser les pneus de leurs voitures. De telles associations déploient des liens forts mais ambigus entre le son et l’image. Ainsi, Solistes présente une oscillation entre un état personnel d’introspection et l’appartenance à un monde plus vaste, révélant certains paradoxes de la vie humaine.
Anne-Renée Hotte vit et travaille à Montréal. Diplômée en photographie à l’Université Concordia (2010), elle complète actuellement sa maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal. Son travail a été présenté dans plusieurs lieux à l’étranger et au Québec, notamment à la Galerie Artem (Quimper, France), à la Galerie de l’Université de l’Indonésie (Jakarta), à Volta NY (New York, États-Unis), à Caravansérail (Rimouski), à la FOFA Gallery (Montréal) et à la Galerie Trois Points (Montréal). En 2013, elle a réalisé, pour le Centre hospitalier de l’Université de Montréal, une œuvre d’art public qui sera exposée durant toute la durée de la construction du nouveau centre. Elle est également cofondatrice du centre d’artistes autogéré Les Territoires, qui a ouvert ses portes en 2008. Elle est représentée par la Galerie Trois Points.
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