« ORDINARY FOLK »
29 août au 3 oct | August 29 to Oct 3
vernissage 29 août 15h | August 29 ~ 5:00PM
galerietroispoints.com
Milutin Gubash, Monument to Communists (16), Épreuve jet d'encre sur papier archive, 2014, 76 cm x 102 cm
Rassemblant photographie, sculpture et installation, Ordinary folk appuie le désir de l’artiste d’aborder les questions d’authenticité et de perception de l’identité culturelle, politique et sociale. Entrelaçant sans cesse les faits et la fiction, le passé et le présent, l’idéalisation et rigueur historique, Gubash met en lumière les contradictions inhérentes à notre capacité de construire une identité. Bien que passionnément ancré dans le passé, le travail de Milutin Gubash est fortement orienté vers une réflexion sur l’avenir. Les imposantes photographies tirées de la série Monuments to Communists magnifient une sélection de monuments commandés sous Tito dans l’ancienne république yougoslave entre 1960 et 1980. Si les photographies jonglent avec le vocabulaire du documentaire, l’artiste manipule subtilement ses images, à l’instar des monuments eux-mêmes dont la valeur symbolique a été socialement et politiquement construite.
We are thrilled to present our first solo exhibition in the gallery by acclaimed artist Milutin Gubash from August 29 to October 5 2015. Featuring large photographs, sculpture and installation, Ordinary folk furthers the artist's intent to question ideas of authenticity and perceptions of cultural, political and social identities. As he constantly intertwines facts and fiction, past and present, idealization and historical acuity, Gubash highlights the contradictions of our capacity to construct a sense of identity. Although passionately anchored in the past, Milutin Gubash's work is strongly oriented toward thinking about the future. The large photographic works from the Monuments to Communists series magnify a grouping of monuments commissioned under Tito in the former Yugoslavia during the 1960's to 1980's. If the photographs are playing with the vocabulary of documentary, Gubash subtly manipulates his images as much as the actual symbolic value of those monuments that have been socially and politically constructed.
Cherchant à la fois à héroïser les citoyens et à séduire l’Ouest en exaltant ses accomplissements politiques et culturels à travers un vocabulaire moderniste, les différents monuments ont été réalisés par les artistes les plus avant-gardistes des Balkans. Ces compositions, d’une modernité qui ne trouve pas d’équivalent ailleurs parce qu’isolée des référents occidentaux, commémorent les batailles et les coûts ultimes engendrés par la venue du socialisme. Symboles d’une lutte sociale et politique, ces monuments sont investis d’une double fonction : destinés à dynamiser la foi et l’intérêt des Yougoslaves envers un socialisme vascillant après 25 ans, ils expriment aussi un désir de s’affirmer dans le reste du monde, de rapprocher le pays du monde occidental et d’en encourager le tourisme. Cette dualité est au cœur de la pratique de Gubash alors qu’il s’intéresse autant aux qualités esthétiques, innovantes et monumentales de ces contructions qu’à leur étonnante absence de fonction ou de valeur symbolique actuelle. Jadis idéalisées et maintenant abandonnées, ces imposantes structures deviennent ouvertes à tous les possibles, appelées au gré des volontés à être porteuses d’une symbolique réimaginée.
Voilà précisément ce qui transparait dans le projet Lamps, présenté pour la première fois dans le cadre de cette exposition. Inspirées d’un design moderne largement popularisé mais fabriquées à partir de matériaux trouvés, ces «sculptures de lumières» se déploient telle une constellation à l’intérieur de la galerie, plus ou moins suspendues au niveau du regard de façon à permettre au visiteur de circuler entre elles. Tout comme les photographies de Monuments to Communists, ces répliques maison d’objets convoités font écho aux désirs assumés et ancrés en chacun de nous d’atteindre une certaine forme d’idéal. Fortement inspiré du langage du design contemporain et moderne, Gubash ébauche les esquisses de chacune des lampes/sculptures qu’il envoient ensuite à sa tante en Serbie. Cette dernière embauche ensuite un chauffeur de taxi local afin de l’aider à rassembler les différents éléments (matériaux domestiques très communs, souvent fabriqués en Extrême-Orient) qui seront utilisés pour construire les lampes dans un marché aux puces voisin. Mimant à échelle humaine les pratiques de productions contemporaines jusqu’à la fin, la mère de l’artiste transporte les différents objets investis d’une toute nouvelle fonction dans son bagage afin de permettre à l’artiste de réaliser l’assemblage final à Montréal. Objets uniques impossibles à répliquer, les sculptures autant que les photographies de Milutin Gubash imaginent une façon de transcender la banalité d’un quotidien parfois décevant en rêvant à un monde meilleur et juste, incarné dans une vision idéalisée du monde occidental.
Né en 1969 à Novi Sad en Serbie, Milutin Gubash vit et travaille actuellement à Montréal. Il détient une maîtrise en photographie de l’Université Concordia de même que deux baccalauréats de l’Université de Calgary, le premier en photographie et le second en philosophie. Son travail fait l’objet d’expositions au Canada, aux États-Unis et en Europe depuis 2000, notamment dans le cadre de la Manifestation internationale d'art de Québec (2005 et 2010) et au Musée d'art contemporain de Montréal (2007). On a pu voir ses vidéos dans des festivals, dont les Rencontres Internationales Paris/Berlin/Madrid (2009). Il a récemment complété une importante série d’expositions uniques portant sur ses derniers dix ans de pratique qui a été présentée dans six musées et centres d’expositions canadiens : Rodman Hall Art Centre (St. Catharines, Ontario), Carleton University Art Gallery(Ottawa, Ontario), Kitchener-Waterloo Art Gallery (Kitchener, Ontario), Southern Alberta Art Gallery (Lethbridge, Alberta), Musée d’art de Joliette (Québec) et à la Fonderie Darling(Montréal, Québec). Cette série d’expositions solo s’est soldée avec la publication d’une ambitieuse monographie en 2013. Le Musée des beaux-arts du Canada a récemment acquis plusieurs œuvres de la série Monuments to Communists qui seront présentées en 2016.
Intent to heroize its own common citizenry, while simultaneously wanting to seduce the West by aggrandizing its political and cultural achievements within the modernist enterprise, the most forward thinking artists of the Balkans created these unparalleled modern monuments to commemorate the battles and ultimate costs of transitioning to Socialism in the region. As symbolic representations of evolutionary social and political struggle, these monuments served a double function, as internally they were meant to invigorate interest and faith in the socialist experiment that had begun to waver after 25 years, as much as they expressed a desire to align Yugoslavia with the Western world and encourage western tourism. That duality is central to Gubash's practice as his interest lies in the grand and innovative aesthetics, yet lack of any current function, these monuments possess. Once idealized though now abandoned, they are opened to a re-imagined value for us now, if only we want them.
That is precisely what transpires in the Lamps project that has its premiere in this exhibition. Arrayed in a constellation-like manner in the gallery, these sculptures-with-lights, inspired by modern lamp designs and made with found materials, are hung above and at eye-level, enabling one to meander between them. Like the Monuments to Communists photographs, these handmade models of covetable things in the world also parallel the desires assumed and embedded in each of us to attain some semblance of our utopian ideals. Based on familiar modern and contemporary designs, Gubash's sketches of the essential features of each lamp/sculpture are sent to his aunt in Serbia, who hires a local taxi driver to help source the common (generally Far East made) domestic materials which will be used in their construction, at a nearby flea market. In a final mimicry of contemporary global manufacturing practices performed in human-scale, the artist's mother transports the newly purposed "parts" back overseas in her suitcase, bringing the components back to Gubash in Montreal for final assembly. Unique objects which are impossible to replicate, these Lamps along with the Monuments to Communists photographs, both imagine the will to transcend the disappointing and mundane actual circumstances in life, to dream of something just and better, represented by a fantacized idea of the western world.
Born in Novi Sad, Serbia, 1969, Milutin Gubash lives and works in Montreal. He holds an MFA in photography from Concordia University as well as two bachelor's degrees in photography and philosophy from the University of Calgary. His work has been widely exhibited throughout Canada, United States and Europe since 2000, at the Manifestation internationale d'art de Québec (2005 et 2010), and at the Musée d'art contemporain de Montréal (2007), among others. We have seen his videos in festivals including Les Rencontres Internationales Paris / Berlin / Madrid (2009). He has won numerous grants and awards, including a grant of long-term Arts Council of Canada (2011-2013). A Canada wide series of unique solo survey exhibitions was recently completed, featuring his last ten years of practice at Rodman Hall Art Centre (St. Catharines, Ontario), Carleton University Art Gallery (Ottawa, Ontario), Kitchener-Waterloo Art Gallery (Kitchener, Ontario), Southern Alberta Art Gallery (Lethbridge, Alberta), Musée d’art de Joliette (Quebec) and the Darling Foundry (Montreal, Quebec). This ambitious series of exhibitions culminated with the publication of a monograph in 2013. The National Gallery of Canada recently acquired a significant number of works from the Monuments to Communists series that they will present in 2016.
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