Pendant la pause estivale, je suis allé me baladé au MAC et comme d'habitude, j'ai pris plusieurs clichés. Je vous invite bien entendu à visiter les expositions par vous-mêmes. Vous avez jusqu'au 13 septembre pour ce faire. D'autant plus que la plupart des œuvres qui s'y trouvent sont pratiquement inphotographiables ... Entre temps, vous pouvez faire une virée virtuelle en continuant votre lecture ci-dessous. ratsdeville est de retour brièvement, histoire de goûter à la rentrée culturelle de l'automne. Suivra un bulletin vendredi prochain, puis je prendrai une semaine de vraies vacances, comme à chaque année autour de la fête du travail, ironiquement. Bonne rentrée !
David Altmejd
During the summer break, I visited the MAC and as usual, I took many pictures. Obviously, I invite you to go see the exhibitions for yourself. You have until September 13. Espacially since most of the artworks were practically impossible to photograph ... In the meantime, you can take a virtual tour by continuing your reading here bellow. ratsdeville is back momentaraly, in order to taste the cultural season. A newsletter will follow next Friday, then I'll be taking a real vacation week, as I do every year around labour day day ;) Enjoy back-to-school!
David Altmejd
Dès que j'ai vu les premières images d'Altmejd, à la galerie de l'Uqam en 2011, j'étais sous le charme. Puis avec les années, son statut de super star à New York, son esthétique débordante me causait une sorte de dilemme moral. Les formes, les couleurs, la sensualité des œuvres souvent surdimensionnées, etc. me plaisaient tellement que j'ai commencé à trouver le tout suspect. Était-ce une formule de séduction qui demeurait en surface ? Ma visite récente a balayé mon hésitation et j'avoue être retombé en amour avec sa pratique, stimulante dans la forme, mais qui invite aussi à la réflexion, sur les enjeux de la vie organique et psychologique, la décrépitude et la mort ... Voici quelques unes des œuvres qui m'ont le plus « tombé dans l’œil ».
David Altmejd, Sarah Altmejd, 2003
Plâtre, peinture acrylique, polystyrène, cheveux synthétiques, fil de fer, chaîne, bijoux, paillettes.
40.6 x 17.8 x 17.8 cm
Après avoir passé Sarah accueillant les visiteurs avec sa bouille béante, se trouve une œuvre toute en miroir qui rappelle les sculptures conceptuelles de Sol Lewitt.
Le matériau du miroir est ensuite retrouvé dans la plupart des grandes installations, souvent cassé. Cette utilisation du miroir éclaté renvoie à une certaine violence et créer aussi une tension, entre l'opacité et la réflexion, entre la fermeture et l'ouverture de l'espace.
Plusieurs œuvres évoquent l’anthropologique et l'animalité.
Je suis tombé sous le charme des têtes d'Altmejd, avec qui l'humour est souvent au rendez-vous.
Très caractéristique de sa production récente, les géants impressionnent tant par leur dimensions que par leur facture hallucinante, organique et colorée. Je pose ici à côté d'un géant, pour montrer l'échelle des œuvres (bien sûr) ;)
David Altmejd, The Island, 2011
Polystyrène, mousse expansible, argile époxy, bois, cheveux synthétiques, résine, quartz, plexiglas, noix de coco, peinture acrylique, fil de fer, paillettes, peinture au latex.
Dimensions : 489 x 254 x 254 cm, 365.8 x 101.6 x 101.6 cm
Socle : 123.2 x 152.4 x 152.4 cm
Une œuvre « bonbon » avec le zèbre dématérialisé et les noix de coco, tout en mouvement et remplie de détails, notamment des jeux de filage exécutés avec grande minutie.
David Altmejd, Le spectre et la main, 2012
Plexiglas, noix de coco, argile époxy, résine époxy, fil, résine, fil de métal, crin de cheval et acrylique
Dimensions : 315.6 x 683.3 x 248.9 cm, 277.5 x 662.9 x 228.6 cm
Socle : 38.1 x 683.3 x 248.9 cm
Nous voici devant une pièce de résistance The Flux and The Puddle qui nous a gardé longtemps à faire le tour et scruter les recoins. Bizarrement (quoique) l’œuvre évoquait un centre commercial, avec ses multiples paliers, ses séparateurs en miroir et aussi en plexiglas, par sa grande dimension et aussi les mannequins perdus dans un labyrinthe absurde et envahie par des bestioles en tous genres.
David Altmejd, The Flux and The Puddle, 2014
Plexiglas, quartz, polystyrène, mousse de polyuréthane, argile époxy, gel époxy, résine, cheveux synthétiques, vêtements, souliers de cuir, fil, miroir, plâtre, acrylique, peinture au latex, fil de métal, œil de verre, sequin, céramique, fleurs artificielles, branches artificielles, colle, or, plumes d’oie domestique (Anser anser domesticus), acier, noix de coco, résine, toile de jute, système d’éclairage incluant néons, crayon feutre, bois, grains de café.
327,7 x 640,1 x 713,7 cm
Jon Rafman
Comme plusieurs, Jon a d'abord été reconnu à l'étranger avant de retenir l'attention de la scène locale. J'ai vu pour la première fois ses images de Google Street View exposées chez Art45 en 2010. Depuis l'artiste montréalais continue de se démarquer par l'utilisation d'images trouvées sur le web et dans les tréfonds de jeux vidéos comme Second Life. Sa pratique mordante et déjantée à de quoi ravir les nouvelles générations comme les moins jeunes. Mis à part la série Nine Eyes qui étonne par son contenu documentaire, en quelque sorte, Jon semble apprécier faire cohabiter beauté et laideur, et souvent dans un contexte visuel référant aux années 90. Plusieurs œuvres me fascinaient tout en me donnant froid dans le dos.
Ici un lit d'eau flanqué d'une projection qu'on ne peut voir qu'en s'allongeant ... des haut-parleurs de chaque côté de la tête nous immergent dans une piscine à vague cauchemardesque. Claustrophobes s'abstenir.
Les projections étaient systématiquement encadrées par des structures, certaines rappelant des agoras ou encore des temples. Ironiquement, ce dispositif nous met dans la peau d'un gamer compulsif qui ne vit que pour s'évader dans ces environnements (mondes) virtuels, dont certains s'avèrent carrément lugubres.
Jon Rafman, A Man Digging, 2013
Ici, ce bunker pouvait accueillir 2 à 4 personnes maximum. La présentation à l'intérieur est plutôt surréaliste. Une sorte de collages d'images obscures, voire complètement absurdes.
Ici, deux écrans où l'audience peut visionner des vidéos comme on peut en trouver sur le web, du n'importe quoi qui provoque par moment hilarité et autrement la perplexité et le dégoût.
Pour finir, cette œuvre cloisonnée, où un visiteur à la fois peut suivre un personnage virtuel improbable, Kool Aid Man, dans le jeu Second Life.
Jon Rafman, Kool Aid Man in Second Life, 2008-2011
L’Œil et l'esprit - Point de vue de Geneviève Cadieux sur la Collection
Geneviève Cadieux est une artiste connue principalement pour sa pratique en photographie. On lui doit La Voix lactée, magnifique bouche qui trône sur le Musée d'art contemporain et qui a récemment été reproduite dans le métro de Paris, À l’occasion des 50 ans de la Délégation générale du Québec en France. Geneviève est aussi professeure à Concordia depuis belle lurette et fait ici office de commissaire, ayant sélectionné des œuvres de la collection du MAC. J'ai trouvé le résultat enchanteur, c'était un plaisir de revoir plusieurs pièces exposées précédemment. La juxtaposition des œuvres choisies dans un style sobre mettait en valeur plusieurs artistes dans un ensemble assez cohérent, tant au niveau formel que du contenu.
En entrant dans l'exposition, on trouve des œuvres 2D, photographies, dessins et peintures, surtout d'artistes femmes, dans un style d'accrochage qui rappelle les collections privées d'une autre époque et le cabinet de curiosités.
Kiki Smith, Sans titre, 2001, techniques mixtes et collage, don de la Galerie René Blouin
Cindy Sherman, Untitled (#153), 1985, photographie couleur, 67 1/4 x 49 1/2"
Dans le grande salle se trouvaient surtout des œuvres à trois dimensions, des installations et cette charmante présentation de sculptures simplement alignées sur de grandes tables.
Shary Boyle
Bruce Nauman, Smoke Rings: Two Concentric Tunnels, Skewed and Noncommunicating, 1980 © Bruce Nauman / SODRAC (2015)
Karel Funk, Untitled No.19, 2006, acrylique sur panneau
Pascal Grandmaison, Verre 2, 2004-2005, épreuve numérique à développement chromogène montée sur plexiglas, 1/3. Don de monsieur Pierre Bourgie
Geneviève Cadieux, Broken Memory, 1995, Verre teinté, band-son, haut-parleur, fils audio
Jeff Wall, The Quarrel, 1988 (tirage de 1989), épreuve cibachrome et boîtier lumineux, 2/3
Chih-Chien Wang, Red Man, 2004, impression jet d'encre, 2/7
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