Commissaires : Manel Benchabane et Amanda Johnston
7 mars au 26 avril | March 7 to April 26
vernissage 8 mars 14h00 | March 8 ~ 2:00PM
ville.pointe-claire.qc.ca/galerie-d-art-stewart-hall.html
MATHIEU GRENIER
Dans le Cube Blanc (O’Doherty)
KARINE FRÉCHETTE - SANDY PLOTNIKOFF - DANIEL HUTCHINSON - MIKE PELLETIER - ANNA PANTCHEVA
L’art a souvent pour objet les questions de perception et celles d’expérience physique et visuelle. Lorsque notre regard parcourt l’œuvre, nous cherchons à comprendre le nouvel espace rencontré. Brouillée par des sensations de clarté et d’incompréhension quant à l’univers tout juste découvert, notre perception de l’image se trouve troublée et fragile; c’est alors que naît le sentiment de vertige.
Dans le Cube Blanc (O’Doherty) de Mathieu Grenier nous invite à appartenir à l’espace de l’œuvre. Pénétrer le cube blanc, symbolisant un lieu d’exposition typique, entraîne une sensation de déséquilibre. L’esthétique minimaliste de l’installation accentue l’expérience physique de l’observateur, le sens de son déplacement autour de l’œuvre et l’effet de vertige tridimensionnel créé par la construction de taille.
Le travail de Karine Fréchette, inspirée par l’op art, porte sur la fragmentation et sur l’accumulation de tensions et de contradictions. Elle y explore notamment la lumière, la couleur et le dégradé. Étudiant lui aussi ces notions, mêlant un système organisationnel précis à des formes plus abstraites, Ianick Raymond utilise les différents plans du tableau pour définir le concept de distance. L’oeuvre prend ainsi une toute nouvelle dimension selon le point de vue du spectateur. La série Foil Problem de Sandy Plotnikoff découle d’expérimentations avec une ancienne presse à gaufrer sur feuille métallique. Donnant une apparence à la fois industrielle et organique, l’utilisation de feuilles métalliques holographiques génère des reflets irisés rappelant les formes apparaissant sur les lacs gelés. La lumière et les reflets jouent aussi un rôle clé dans la série de peintures quasi monochromes de Daniel Hutchinson, intitulée Paintings for Electric Light. Ce dernier emploie des lumières fluorescentes qui soulignent les nuances créées par ses coups de pinceau et invitent le spectateur à regarder l’oeuvre d’art à partir de différents angles. De leur côté, les peintures abstraites et géométriques d’Anna Pantcheva investissent l’espace et la perspective grâce à leur composition colorée. Finalement, à l’aide de son film d’animation 3D Time of Flight, Mike Pelletier décompose des formes humaines numérisées jusqu’à ce qu’elles deviennent complètement abstraites. Malgré le flot rythmé du film et la décomposition des couleurs, les images conservent toutefois un aspect mystérieusement vivant.
Entre oscillations optiques colorées et reflets lumineux monochromes, dégageant déformations, contradictions et désorientations, ces œuvres communiquent à coup sûr un vif sentiment de vertige visuel.
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