jusqu'au 1 mars | until March 1
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ANNIE CONCEICAO-RIVET
« LA RENCONTRE DES MASSES : ÉTUDES ET PROTOTYPES »
Du manufacturé au recyclé. Études des vides et des pleins, 2012, impression numérique sur pellicule rétroéclairante
L’exposition réunit des sculptures, aquarelles, collages et dessins provenant de deux corpus complémentaires. D’une part, des œuvres produites dans le cadre d’une résidence d’artiste effectuée en Finlande en 2012 et, d’autre part, une série d’œuvres réalisées par la suite en atelier à Montréal. Deux grands principes sont à la base des expérimentations présentées ici : l’empreinte et, selon l’expression que l’artiste s'est appropriée, la matière résiduelle. Si ce syntagme est habituellement utilisé pour parler de certains types de déchets, pour l’artiste, au sens large de la notion de déchet s’ajoute la matière rejetée dans sa propre production artistique. L’exposition s’inscrit dans une démarche de réappropriation de cette matière résiduelle de création et de consommation en tant que matériau de production artistique.
JEAN PAUL RIOPELLE
« LES MIGRATIONS DU BESTIAIRE AU PAYS DES OUAOUARONS »
Au pays des ouaouarons I, 1982-1983, technique mixte sur essais de lithographies marouflée sur toile, 317 x 323 cm, 1983.052. Photo : Guy L’Heureux, Succession Jean Paul Riopelle /SODRAC (2014)
Une exposition conçue spécialement pour la maison de la culture Frontenac par Yseult Riopelle et la Galerie Simon Blais regroupe des œuvres réalisées sur trois décennies puisant dans la thématique du Bestiaire. Cette présentation s’inscrit dans un cycle d’expositions développé autour de ce thème débuté à la Galerie Simon Blais au printemps 2014 et qui se poursuivra dans plusieurs lieux jusqu'en 2016. Chacune des expositions du cycle s’additionnera à la précédente, nous permettant d’avoir un regard complet sur cette avenue créative empruntée par l’artiste. Toutes seront différentes par leur contenu et le thème animalier abordé. Une monographie richement illustrée accompagne l’exposition. Riopelle. Les Migrations du Bestiaire, Une rétrospective, publiée au printemps 2014, est le prélude au cycle des expositions en cours. Madame Yseult Riopelle en est l’instigatrice et l’éditeur.
ANNIE CONCEICAO-RIVET
Conceicao-Rivet s’intéresse à la trace laissée par le corps humain dans son utilisation d’un objet placé au recyclage. Au moyen de procédés d’empreinte simples tels que le pochoir, le tracé de contours, l’ombre chinoise ou le frottis, l’artiste cherche à saisir les modifications géométriques, ainsi que les propriétés du matériau de fabrication de l’objet récupéré. La présence du corps est fondamentale dans la pratique d’Annie Conceicao-Rivet. En performance, il est un matériau peint ou transformé par l’ajout de prothèses artisanales, prêt à se mouvoir devant public ou à être analysé et montré partiellement par l’entremise de la caméra. Ce corps de la performance est aussi morcelé, car moulé en partie, devenant ainsi la base d’une production sculpturale anthropomorphique.
La série d’œuvres issues de la résidence en Finlande trouve son point d’origine dans un contenant de lait. En arrivant à Espoo, l’artiste a remarqué l’omniprésence de ces prismes rectangulaires cartonnés, seuls contenants utilisés là-bas pour transporter le lait et les autres produits lactés. Interpelée par les problématiques de la société de consommation et engagée dans une réflexion citoyenne sur le cycle de vie des objets usuels, elle a demandé à ses voisins de résidence de lui apporter des contenants de lait usés, matière avec laquelle elle a travaillé. Le second corpus de l’exposition est issu de la récupération de moules utilisés pour une exposition présentée à Circa en 2011. Les deux corpus se complètent à merveille : celui de la Finlande, dont l’objet de départ reste reconnaissable, opère comme indice pour que nous puissions découvrir le principe générateur de l’autre corpus, celui provenant des déclinaisons réalisées à partir de coquilles de moules d’atelier et dont les résultats sont plus énigmatiques.
Active depuis 2003 dans le milieu des arts visuels, Conceicao-Rivet détient une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQÀM. Elle est récipiendaire d’une bourse en recherche-création du Conseil des arts et des lettres du Québec en 2010, de l’atelier-résidence du CALQ en Finlande en 2012 ainsi que d’une bourse de soutien à la production de la SODEC en 2013. Son travail fait partie de collections privées et publiques (BANQ, Loto-Québec, Banque de Montréal) et a été présenté aux centres d’artistes Circa et à Arprim (Montréal, 2011). Elle participe à l’exposition collective Espace imprimé, espace ouvert, commissariée par Émilie Granjon, qui tiendra lieu à la maison de la culture du Plateau Mont-Royal en 2016 dans le cadre du 50e anniversaire de l’Atelier Graff. Depuis 2008, elle travaille auprès des étudiants de l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQÀM.
JEAN PAUL RIOPELLE
Près d’une vingtaine sur les trente-trois œuvres présentées à cette exposition mettent en scène des hiboux et des oies blanches, sujets de prédilection de Riopelle. Les grands bronzes L’Ours, Hibou Femme, Hibou Accompagné, le Poisson ainsi que Le chien – Isabelle, seront de la partie. Ces sculptures sont rarement réunies dans le cadre d’expositions muséales.
L’oie blanche, sujet propre à l’œuvre tardive chez Riopelle, est représentée ici sous toutes les formes. Sont proposées différentes techniques : gravure, collage de très grande taille, peinture sur toile dont certaines exceptionnellement exposées, dessin et une importante peinture sur bois recto-verso. De plus, l’immense œuvre peinte sur des collages de lithographies intitulée Au pays des Ouaouarons sera la vedette de l’exposition.
Le symbolisme qui sous-tend la représentation animalière est très riche d’images et puissant de signification. Chaque animal a sa propre charge symbolique. Pour ce qui est du hibou, sa symbolique est liée au surnaturel, à la magie et à la spiritualité. Riopelle s’est servi des animaux et de leurs comportements pour exprimer ses sentiments les plus complexes et déployer pleinement sa sensibilité artistique. Le bestiaire de Riopelle était une source inépuisable d’inventivité, un monde d’associations visuelles et verbales étonnantes où la ligne pouvait devenir forme et, ensemble, créer un être vivant. Lorsque Riopelle avait des animaux en tête, son imagination devenait une formidable machine transformatrice.1
Jean Paul Riopelle naît à Montréal le 7 octobre 1923. À l'âge de dix-sept ans, il entre à l'École Polytechnique et y reste moins de deux années. C'est alors qu'il s'inscrit à l'École du Meuble où il fera la rencontre de Paul-Émile Borduas. Auprès de ce dernier, il fera ses premières œuvres abstraites, côtoyant ceux qui porteront le nom, à partir de 1946, des Automatistes. L’année 1948 sera mouvementée pour Riopelle, occupée par le manifeste du Refus Global et par sa défense publique après sa parution en août. À la fin de cette même année, il part avec sa famille pour s'installer à Paris. Sa carrière professionnelle démarre sur les chapeaux de roues : une première exposition-solo en 1949 à la Galerie La Dragonne à Paris, soulignée par la publication de son premier catalogue d'exposition - avec un texte poétique d'André Breton; elle sera suivie de multiples expositions individuelles et de groupe en Allemagne, France, Canada, Brésil, États-Unis, Suisse, Angleterre et Écosse au début des années 1950. À partir de 1954, il exposera régulièrement ses œuvres à la Galerie Pierre Matisse de New York et en 1966, il entrera à la Galerie Maeght de Paris où il y tiendra des expositions tous les deux ans. L'été 1967, le Musée du Québec à Québec lui consacrera une rétrospective. En 1972, le Centre culturel canadien et le Musée d'art moderne de la ville de Paris lui consacreront une grande exposition intitulée Ficelles et autres jeux. En 1981-1982, le Musée national d'art moderne de Paris organisera une grande rétrospective de son œuvre qui sera ensuite présentée au Musée national des beaux-arts du Québec, au Musée d'art contemporain de Montréal, au Mexique et au Vénézuéla. En 1990, la Fondation Maeght de Saint-Paul de Vence présentera l’exposition Riopelle, d’hier et d’aujourd’hui. En 1991, ce sera au tour du Musée des beaux-arts de Montréal de réaliser une rétrospective à l'occasion de l'inauguration du nouveau pavillon Jean-Noël Desmarais. La Galerie Simon Blais de Montréal présenta en 1997 une exposition autour des œuvres sur papier, accompagnée de la publication du livre Riopelle, Tigre de papier, œuvres sur papier 1953-1989. Plusieurs autres expositions suivront. En 2006, les œuvres de Riopelle de la Power Corporation du Canada et du Musée des beaux-arts de Montréal seront exposées au Musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg et au Musée Cantini de Marseille.2
En 1992, le décès de celle qui avait été sa compagne durant près de vingt ans, Joan Mitchell, bouleverse Riopelle qui peint alors la plus grande fresque de sa vie, l'Hommage à Rosa Luxemburg. Il s'agit d'un triptyque, peint sur une toile qu'il déroule au fur et à mesure que progresse sa composition, totalisant environ quarante mètres. Cette œuvre est maintenant exposée au Musée national des beaux-arts du Québec à Québec. Le public montréalais peut aussi admirer en permanence la fontaine La Joute installée à la Place-Jean-Paul-Riopelle.
L’artiste est décédé le 12 mars 2002 à l'Îsle-aux-Grues.
La maison de la culture Frontenac est située au 2550, rue Ontario Est, derrière le métro
Frontenac. Heures d’ouverture : du mardi au jeudi de 12 h à 19 h et du vendredi au dimanche de 12 h à 17 h. Entrée libre. Info : 514 872-7882 ou accesculture.com
Notes
- Propos tirés des textes Bestiaire de Simon Blais et L’animal intérieur. Le bestiaire excentrique de Jean Paul Riopelle de Robert Enright, publiés dans le livre Riopelle. Les Migrations du Bestiaire, Une rétrospective, publié aux Éditions Kétoupa en 2014.
- Pour une biographie plus complète, consultez le site riopelle.ca
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