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Notations #8, 2014, huile sur terraskin, 102 x 71 cm
La peinture de paysage relève d'une tradition présente autant dans la culture occidentale qu'en Orient depuis plus de 1,000 ans. En Occident, le mot « landscape » fut d'abord utilisé dans la langue anglaise au début du XVIIe siècle; il s'agissait alors d'une forme anglicisée du mot hollandais landschap. L'usage de ce terme était cependant réservé au domaine de l'art et, jusqu'au XIXe siècle, il forma un courant considéré comme plus modeste. En revanche, en Chine, les représentations des montagnes et des cours d'eau qui les sillonnent, généralement exécutées à l'encre, correspondaient à la forme d'art visuel la plus élevée et aspiraient à saisir l'essence spirituelle du sujet. Pour la réalisation de ce nouveau corpus d'œuvres, Susan Scott a puisé aux deux sources, s'inspirant à la fois de la fascination manifeste pour les paysages existant dans ce vaste pays et du style calligraphique propre à la Chine.
Landscape painting is a tradition that goes back well over 1,000 years both in Occidental and Eastern cultures. In the West, the word "landscape" first came into use in English at the beginning of the 17th century as an Anglicization of the Dutch word landschap. It was used purely as a term for art and, until the 19th century, it was considered a lowly pursuit. In China, on the other hand, mountain-water ink painting was regarded as the most elevated form of visual art because it sought to capture the spiritual elements of the subject. In this new body of work, Susan Scott has drawn from both sources: the manifest fascination in this vast country for landscapes as well as the Chinese calligraphic style.
Susan Scott en vint à s'intéresser plus particulièrement au paysage lors d'un séjour dans le Vermont. L'environnement verdoyant rural l'incita à introduire les ruisseaux et les bois environnants dans la composition de l'arrière-plan de la figure humaine, et c'est ce travail qui constitua la série Summertime. Par la suite, la figure humaine disparut progressivement, tandis que le motif du ruisseau occupait de plus en plus son imaginaire. Peu à peu, Susan Scott fut davantage captivée par le mouvement de l'eau et cette nouvelle approche fut à la source de divers changements dans sa manière de peindre. Elle se trouva également confrontée à une nouvelle problématique, qui la conduisit à se demander si la toile était le meilleur support pour recueillir le mouvement du pinceau? Une solution consistant à peindre sur un papier « terraskin », une surface à base minérale, se révéla offrir d'excellentes perspectives.
L’artiste entama alors des recherches sur le paysage dans la peinture chinoise – une forme d'art intrinsèquement linéaire, s'appuyant presque entièrement sur le trait du pinceau pour traduire l'image et les impressions qui en émanent. Un tel style requiert une profonde compréhension du sujet, ainsi qu'une grande maîtrise chez l'artiste, deux qualités que possède Susan Scott. Lorsque le pinceau se déplace sur la surface immaculée, la trace devient elle-même le sujet. Tandis que, pour saisir la nature essentielle du ruisseau, les coups de pinceau peuvent se faire plus rares, l'espace toujours vierge de la feuille devient un élément compositionnel extrêmement important. L'emploi ingénieux fait par l'artiste de ces champs entièrement blancs est ce qui confère à l'œuvre sa fraîcheur essentielle, ainsi qu'une impression d'ordre, et représente une transition importante dans l’œuvre de l'artiste.
Nous sommes fières et heureuses d'avoir l'occasion de collaborer avec la Galerie Éric Devlin dans le cadre de la présentation de cette série intitulée Notations, un témoignage de l'aptitude de l'artiste à illustrer le lieu et l'impression qui en émane avec une grande économie de moyens.
- Lucienne Lefebvre Glaubinger et Jacqueline Hébert Stoneberger
*la galerie sera fermée du 21 décembre au 13 janvier
Scott began to concentrate her attention on landscapes when she set off to spend time in Vermont. The verdant rural setting inspired her to use the surrounding streams and woods as a background in her figure paintings, which evolved as the Summertime series. The figures gradually disappeared as the motif of the stream captured her imagination. Scott became progressively interested in the movement of the waters and this was to impose a change of brushstroke and a second dilemma - was canvas the best ground on which to move the brush? The solution was to work on “terraskin,” a sheet of ground minerals. It was bliss.
Scott then turned to a study of Chinese landscapes - an intrinsically linear art form, which relies almost entirely on brushstrokes to evoke both images and feelings. This style demands a thorough understanding of the subject as well as mastery of the artist’s craft, both of which Scott brings to the task. As the brush moves over the pristine white ground, the mark itself becomes the subject. As fewer of these bravura brushstrokes are required to capture the essential nature of the stream, the unmarked areas become an extremely important compositional element. Scott’s ingenious use of these fields of white is what gives the work its essential freshness and order and represents an important transition in the artist’s oeuvre.
We are proud and grateful to collaborate with Galerie Éric Devlin to present this series entitled Notations, a testament to the artist’s ability to achieve her goal to describe both the place and the feeling of the place with such an enviable economy of means.
- Lucienne Lefebvre Glaubinger and Jacqueline Hébert Stoneberger
* the gallery will be closed from December 21 to January 13
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