« SCIENCE FACTION »
20 au 25 mai | May 20 to 25
easternbloc.ca
Sodeoka Murphy
Sight & Sound, c'est un festival qui, pour sa 6ème édition, va immerger son public dans un ensemble de plus de trente événements pour célébrer l’art numérique : 8 installations, 11 performances, 7 ateliers, 3 projets d’intervention publique, et 6 conférences. Science Faction est une observation vertigineuse et multiforme d’un monde en profonde mutation. Est-il légitime pour nous de dire que nous sommes témoins de ces changements? Que nous restons neutres vis-à-vis de l’évolution rapide de la technologie? Sommes-nous vigilants dans notre enthousiasme et notre acceptation de tous ces systèmes intégrés, gadgets, machines connectées en réseau, information en flux continu ?
Sight & Sound is a festival that, for its sixth edition, will immerse its public in a program comprised of over 30 events, all in the celebration of cutting edge digital art: 8 installation projects, 11 performances, 7 workshops, 3 public intervention projects, and 6 conferences. Science Faction is a dizzying and multifaceted observation of a world undergoing profound change. Is it legitimate for us to say that we are witness to this change? That we remain neutral vis-à-vis rapid technological evolution? Are we vigilant in our enthusiasm for and acceptance of integrated systems, networked gadgets, connected machines, constant information streaming?
Science Faction est au sujet de la peur de l’inconnu mais aussi, parce que, sans conteste, l’idée de communiquer avec les êtres d’un autre monde ou des robots prenant le pouvoir sur l’humanité dans une société futuriste dystopique sont autant d’images habitant toujours les esprits de tous, Science Faction est au sujet de la puissance pure de l’imaginaire. Depuis plus d’un siècle, les oeuvres d’auteurs comme Clarke, Butler, Delaney, Le Guin, Verne, Wells, Asimov, Bradbury, Dick, ont captivé un public contemporain et incité à spéculer sur l’avenir et le futur proche, et à envisager les implications de toutes ces métamorphoses d’aujourd’hui, technologiques, biologiques ou sociologiques.
De nos jours, il est pris pour acquis que la technologie n’est ni bonne ni mauvaise, et que l'avenir est nécessairement synonyme de progrès. Mais dans notre quête de prise de contrôle de la technologie, et dans celle de domination de la machine, nous omettons de reconnaître l'aspect humain de la machine en elle-même ; que nos caractéristiques humaines - faiblesses, forces, échecs, ambitions - se reflètent inéluctablement dans les machines et les programmes que nous créons. Le pouvoir politique, économique, social se manifeste, indirectement ou non, dans les technologies que nous imaginons, sur papier comme sur film, dans les laboratoires comme dans les salles de réunion.
Par conséquent, nous développons des systèmes informatiques et réseaux toujours plus grands et rapides, qui nous semblent penser et réagir de façon autonome, mais nous oublions que ceux qui défendent la révolution technologique - mécanique, télévisuelle, numérique et post-numérique - sont ceux qui ont le plus le pouvoir de les mettre à profit selon leurs propres intérêts. Ainsi, avec Science Faction, nous demandons aux artistes de proposer leur interprétation d’un futur en mutation, leur vision du cyborgisme radical, leur vision d’une fusion homme-machine. Et nous demandons au spectateur d’adopter les légalités marginales et les ontologies de l’altérité qui correspondent à ces visions mises de l’avant.
Science Faction is about fear of the unknown; but also, because, inarguably, the idea of communicating with otherworldly beings or robots overpowering humans in a dystopian futurist society are images forever embedded in the consciousness of everyday people, Science Faction is about the sheer power of the imaginary. For over a century, the works of authors like Clarke, Butler, Delaney, Le Guin, Verne, Wells, Asimov, Bradbury, Dick, have captivated a modern audience and prompted it to speculate about the future and the near-future, and to contemplate the implications of present-day metamorphoses—technological, biological, or sociological.
Today, it is taken for granted that technology is neither good nor bad, nor that future necessarily means progress. But in our quest to gain control over technology, for human to dominate machine, we neglect to recognize that which is human in the machine. That our human traits – weaknesses, strengths, downfalls, ambitions – are candidly reflected in the machines and programs we create. Political, economic, social power is – indirectly or not – manifested in the technologies we imagine, on paper or film, in the lab or boardroom.
Consequently, we develop bigger, faster information networks and computer systems, which appear to think and react autonomously, yet we forget that those who champion technological revolution – mechanical, televisual, digital, post-digital – have the most power to leverage in its wake. So, with Science Faction, we ask the artist to suggest their rendition of a mutant future, their idea of a radical cyborg, their interpretation of a human-machine meltdown. And, we ask the spectator to embrace the marginal legalities and othered ontologies of those visions put forth.
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