À l’invitation de l’AGAC, je donnais une visite guidée de PAPIER14 dimanche, juste avant que ne se termine la foire d’art contemporain montréalaise. L’association a compté pas moins de 17 500 visiteurs à cette 7e édition. Accompagné d’un petit groupe de courageux, j’ai navigué à travers une foule ridiculement dense afin de souligner des œuvres qui m’avaient marqué parmi les 44 exposants.
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Sauf exceptions, toutes les photos : Anne-Renée Hotte pour l'AGAC
AGAC invited me to give a guided tour of PAPIER14 last Sunday, just before the Montreal contemporary art fair would end. According to the association, not less than 17 500 visited this 7th edition. Accompanied by a small (and courageous) group, I navigated through a ridiculously thick crowd in order to point at art works that had retained my attention amidst the 44 exhibitors.
Annie Lafleur était au kiosque de Stephen Bulger et nous a présenté ce groupe de photographies d'époque d'Henri Cartier-Bresson, qui est venu de France filmer le Québec indépendantiste des années 60 pour l'ONF. L'artiste est considéré comme l'un des plus grands photographes de son temps et le père du photo-journalisme et de la photo engagée socialement.
Jon Rafman, Ruská, Dubí, Ústí nad Labem Region, Czech Republic, 2013, impression jet d'encre, encre pigmentée, qualité archive, édition de 1, galerie antoine ertaskiran
Anne Roger, directrice des expositions chez Antoine Ertaskiran, nous a parlé de l'œuvre singulière de Jon Rafman, qui parcoure des milliers de kilomètres virtuels dans Google Street View à la recherche d'images inusitées. C'est ce corpus en particulier - The Nine Eyes of Google Street View - qui a fait de l'artiste une tête d'affiche internationale.
Eric Simon, SansTitre (24février2009/18juin2009), Encre acrylique soufflée sur papier (monté sur dibond), 53,6 x 77 cm, 2009, galerie Donald Browne
Au kiosque de Donald Browne, j'ai retrouvé cette oeuvre d'Eric Simon dont j'ai découvert le travail récemment. L'artiste produit ce type de dessins en soufflant l'encre sur la toile à travers une paille, jusqu'à l'hyperventilation. Ce travail évoque pour moi les vaisseaux sanguins de la rétine qu'on arrive à voir dans certaines conditions lumineuses particulières, lors d'examen de la vue chez l'optométriste par exemple. Cette recherche à la fois plastique et performative renvoie au travail de l'araignée, au chaos et à l'anarchie.
Wil Murray, Die Welt in Farben! 41 panels of walnut-framed, hand-tinted photographies, PM Gallery
Je trouve toujours très satisfaisant lorsque un artiste continue de faire ce qu'il fait, mais différement. Ici, l'œuvre de Wil Murray au kiosque de la PM Gallery a retenu toute mon attention. Wil est parti d'un livre trouvé contenant des images de différents lieux en apparence non reliés. Chacune des photographies a été colorée à la main puis retravaillée au style particulier de l'artiste, qui a l'habitude de déconstruire l'espace pictural, pour ensuite retrouver leur place respective, dans le cadre noir original du livre avec les inscriptions, etc. Les œuvres encadrées et ainsi groupées prenaient une tournure toute narrative et me parlaient de romantisme, de voyage et de stimulation visuelle.
Nathan Bartley, Embargo, 2013, technique mixte sur toile (68cm x 72cm), Espace Robert Poulin
Ici, Robert Poulin, l'artiste collectionneur devenu galeriste il y a quelques années, présentait l'art qu'il affectionne et défend : brut, alternatif, outsider. Nous nous sommes arrêtés devant un grand dessin de Daniel Erban, dont l'art coup-de-poing ne manque jamais de me toucher. J'ai aussi apprécié les œuvres de Nathan Bartley, qui par le collage, le découpage et les applications de tissus, produit une imagerie onirique inquiétante où se jouent des rapport de pouvoirs.
Vers la fin de mon parcours, j'ai voulu présenter au groupe des images de l'artiste performance et vidéographe Annie Baillargeon. Daisy Lilly Best, directrice de la galerie d'Este, nous a parlé de ce travail qui met en scène des narratives portant sur la mortuaire et qui s'éloigne de l'esthétique habituelle de l'artiste, très géométrique et plaquée.
Pour le plaisir, je termine cet album avec une photo de famille, prise à l'occasion de la soirée VIP, où je suis entouré de jolies et brillantes jeunes femmes qui naviguent dans ce monde de l'art contemporain québécois. De gauche à droite : Vincente L'Hoste, qui vient de lancer son site web en tant que consultante en art contemporain ; Ève De Garie-Lamanque, conservatrice de l’art contemporain au Musée régional de Rimouski, expatriée depuis plus d'un an ; Claire Moeder, notre chroniqueuse critique d'art, accompagnatrice d'artiste, commissaire indépendante et j'en passe ; et Anne-Marie Saint-Jean-Aubre, commissaire adjointe de la galerie SBC et indépendante, dont l'exposition « RE: Faire comme si… » ouvre très prochainement à la Maison des arts de Laval.
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