« SISYPHE HEUREUX »
jusqu'au 31 mai | until May 31
lesterritoires.org
Camille Girard & Paul Brunet , Le chat noir, Kiki, 2012, encre de chine sur papier.
JACYNTHE CARRIER - ANTOINE DOROTTE - CAMILLE GIRARD & PAUL BRUNET - ANNE-RENÉE HOTTE - BRUNO PEINADO
Une proposition de toutvabien, plateforme curatoriale. Échange international entre Les Territoires (Montréal) et Galerie Artem (Quimper, France). Sisyphe Heureux réunit des œuvres qui nous invitent à réfléchir sur la manière dont les pratiques artistiques se construisent dans un monde où les médias sociaux et les réalités virtuelles prennent une importance capitale dans les relations sociales. L’ensemble des œuvres prend la forme d’une tentative allégorique de redéfinition des mythologies contemporaines, individuelles et collectives. Le titre de l’exposition renvoie aux valeurs liant les pratiques des artistes présentés : un engagement fort à l’égard du temps de création, un profond respect pour la technique et un dialogue constant avec les notions de vie, de rite, et de destin.
A project by the curatorial platform toutvabien. An international exchange between Les Territoires (Montréal) and Galerie Artem (Quimper, France). Sisyphe Heureux presents a selection of works that invite us to reflect on how artists are responding to a world where social media and virtual realities are playing a decisive role in social relations. The exhibition is an attempt to allegorically redefine contemporary myths, both individual and collective. The title of the show points to the values that bring these practices together: a strong commitment to the time of production, a deep respect for technique, and a constant dialogue with notions of life, ritual, and fate.
Dans son essai Le Mythe de Sisyphe, Albert Camus nous décrit comment le bonheur et l’absurdité peuvent coexister dans un monde privé de valeurs immuables. Certes, le roi Sisyphe a été condamné à pousser éternellement le même rocher vers le sommet d’une montagne, mais chaque descente lui a donné l’opportunité de prendre conscience de son destin insensé. Cette tâche ardue le menait chaque fois au bord de la même expérience d’une liberté profonde; d’où l’énoncé de Camus, « il faut imaginer Sisyphe heureux ». De la même façon, les artistes réunis par cette exposition semblent être aux prises avec ce même seuil. Quoique distinctes – sculptures, dessins, animations et photographies –, leurs œuvres affrontent le bonheur et l’absurdité de la vie et de la création, en utilisant librement les outils et les signes mis à leur disposition par leurs différentes cultures.
Antoine Dorotte, le duo Camille Girard et Paul Brunet ainsi que Bruno Peinado ont chacun développé des pratiques qui laissent apparaitre l’immanence des cultures populaires, leurs œuvres faisant allusion aux productions hollywoodiennes, aux rythmes de la vie quotidienne et aux histoires de la création de l’univers. Les œuvres d’Anne-Renée Hotte et de Jacynthe Carrier traitent, chacune à leur façon, explicitement du rite, du paysage et des relations humaines. Considérées ensemble, ces œuvres aident à tracer de nouvelles voies entre les extrémités de l’isolation et de l’hyper-connectivité qui semblent organiser une très grande part de notre vie contemporaine.
Sisyphe heureux est présentée dans le cadre du programme d’échanges internationaux des Territoires. Une première version de cette exposition a été présentée à la galerie Artem du 27 janvier au 8 février 2014, sous le titre Le promontoire du songe.
In his essay, The Myth of Sisyphus, Albert Camus describes how happiness and absurdity can coexist in a world bereft of eternal values. Yes, king Sisyphus was condemned to move a boulder up a hill eternally, but each descent gave him the opportunity to acknowledge the absurdity of his fate. This arduous task brought him each time to the verge of a powerful sense of freedom, which is why Camus writes that “one must imagine Sisyphus happy.” In the same manner, the artists in Sisyphe Heureux appear to be grappling with a similar kind of threshold. Though extremely varied – sculptures, drawings, animations and photographs – their works address the joy and absurdity of living and creating, with the help of tools and signs that their respective cultures have brought to their disposal.
Bruno Peinado, Antoine Dorotte, and the duo of Camille Girard and Paul Brunet have each developed distinct ways of engaging popular culture in their work, alluding to Hollywood musicals, the rhythms of everyday life, and stories of the beginning of the universe. The works by Anne-Renée Hotte and Jacynthe Carrier deal explicitly, though in deverging ways, with ritual, landscape, and human relations: the temporal and physical scale of their works are significant, as is the cinematographic quality of their productions. Considered together, these works help to carve new paths between the extremities of isolation and hyper-connectedness that define so much of our contemporary culture.
Sisyphe Heureux is presented in the context of the international exchange program of galerie Les Territoires. An earlier version of this exhibition was presented from January 27th to February 8th at galerie Artem under the title Le promontoire du songe.
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