« DÉPEINDRE »
jusqu'au 21 juin | until June 21
graff.ca
Gwenaël Bélanger, Dépeindre (Claude Tousignant, Accélérateur chromatique 64, 1967), 2013, Impression jet d'encre; ed 5, 120 cm (diam.)
Dépeindre nous fait revisiter diverses grandes œuvres de l’art québécois tirées de la collection du Musée national des beaux-arts du Québec, que l’artiste a photographiées à travers une plaque de verre enduite d’une substance grasse incolore, similaire à celle employée pour la série Fleurs (2011-2012). Les toiles originales, comme liquéfiées, voient leur composition fondre en une interaction simplifiée de leurs couleurs dominantes, alors que dessin et touche s’effacent derrière les nouvelles topographies générées par le dispositif de Bélanger. Cette méthode, maintenant appliquée à des sujets plus complexes, plus connotés, épure et renforce le concept cher à l’artiste de fragmentation/recomposition de l’objet.
Dépeindre revisits various historical works of art by major Quebec artists from the Musée national des beaux-arts du Québec’s collection, and which Bélanger has photographed through large glass plates coated with a colorless, oily substance, similar to the one used in his previousFlowers series (2011-2012). Behind it, the original paintings seem to liquefy, their composition melting away into a simpler interaction of their dominant colors, as Bélanger’s system twists them into new forms and textures. This contraption, aimed at a more complex and connotated subject matter, both condenses and strengthens the recurring concept in Bélanger’s art of the object’s destruction/reconstruction.
En préconisant les peintres modernistes (Borduas, Pellan, Leduc) et leurs héritiers (Lacasse, Girard, Brault), dont les pratiques se reconnaissent à leur geste, leur texture et leur audace, Bélanger s’assure que son intervention (elle-même expressive et audacieuse) frappe droit au but. Aux savants canulars optiques typiques du travail de Bélanger, s’ajoute une réflexion sur l’inévitable perte de sens occasionnée par l’institutionnalisation des pratiques d’avant-garde, ainsi que sur la possibilité pour l’artiste contemporain de tester les limites de cette ouverture, en tentant de réactiver l’irrévérence première des œuvres citées.
Né à Rimouski en 1975, Gwenaël Bélanger détient un baccalauréat en arts visuels et une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal. Il compte plusieurs expositions individuelles à son actif entre autres à la galerie de l’UQAM, Optica, Skol et à la galerie Graff qui le représente. Il a aussi exposé en groupe à l’étranger à plusieurs occasions, notamment avec la galerie Nettie Horn, Londres. Ses œuvres font partie de nombreuses collections publiques, corporatives et privées au Canada et en Europe.
By selecting works by modernist painters (Borduas, Pellan, Leduc) and their descendants (Lacasse, Girard, Brault) whose practices are defined by the boldness of their gesture and texture, Bélanger makes sure that his interventions (bold and dynamic themselves) are to the point. Indeed, the skillful visual hoaxes expected from Bélanger’s work are coupled here with a reflection on the inevitable loss of meaning caused by the institutionalization of avant-garde art, as well as the possibility for contemporary artists to test the limits of the open-mindedness of institutions by attempting to re-activate the cited works original edge.
Born in 1975 in Rimouski, Gwenaël Bélanger holds a MA in Visual and Media Arts of Université du Québec à Montréal. His works are part of many public, corporate and private collections and have been presented in Canada namely at Musée d’art contemporain de Montréal, Vancouver Art Gallery, galerie de l’UQAM, Optica, Skol and galerie Graff. His works have also been exhibited abroad at Graz (Austria) and Nettie Horn Gallery, London (UK). Bélanger lives and works in Montreal.
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