« EN RÉSONANCE »
jusqu'au 8 juin | until June 8
fondationguidomolinari.org
Stéphane La Rue, Comme une image (pour un ensemble) en deux mouvements, 2009, détail, graphite sur bois, © Guy L’Heureux
Voilà bien une vingtaine d’années que le travail de Stéphane La Rue — qui dessine comme un sculpteur, peint comme un dessinateur et sculpte comme un peintre — nous rappelle que ce qu’on appelle «le minimalisme» (au sens large) constitue une formidable école de perception de toute forme d’art visuel et qu’il est loin d’avoir dit son dernier mot. De là, le désir de la Fondation Guido Molinari de l’inviter chez elle, là où ses œuvres entrent naturellement en résonance avec celles de celui qui se définissait, il y a maintenant soixante ans, comme le «théoricien du molinarisme» et, d’autre part, avec la nouvelle architecture de sa banque.
For some twenty years now, the work of Stéphane La Rue – who draws like a sculptor, paints like a draughtsman and sculpts like a painter – has reminded us that what we refer to as “Minimalism” (in its broadest sense) is in fact a formidable school of perception for all forms of visual art which is far from having exhausted its discourse. Thus the interest of the Guido Molinari Foundation in inviting the artist to exhibit his work in its premises, where it will naturally enter a relationship of resonance with those of another artist who, sixty years ago, defined himself as the “theoretician of Molinarism” and also with the new architecture of “his” bank.
Autour d’une nouvelle variation de la suite exemplaire Comme une image (pour un ensemble), qui avait d’abord été présentée chez Roger Bellemare il y a près de cinq ans, l’exposition réunit une sélection de séries d’œuvres sur papier, réalisées au cours des dix dernières années, comme une évocation en plus modeste de la magistrale rétrospective intitulée Stéphane La Rue. Retracer la peinture, organisée par la Galerie de l’UQAM en collaboration avec le Musée national des beaux-arts du Québec, en 2008. Avec, en prime, une dizaine d’œuvres de Molinari, qui ont partie liée — souvent d’une manière oblique — avec ce corpus et qui ont été choisies en toute liberté par Stéphane La Rue, comme une ultime conversation après tant d’autres qui eurent lieu naguère entre le jaune artiste multidisciplinaire et le vieux professeur de Concordia.
Dans le beau catalogue qui accompagnait la rétrospective de l’UQAM, on pouvait lire ces lignes en quelque sorte prémonitoires de la jeune historienne d’art Marie-Ève Beaupré : «Écrire sur les tableaux de Stéphane La Rue me rappelle aussi une ancienne banque, celle où se situait l’atelier de Guido Molinari, et un stage qui consistait à inventorier les œuvres qui s’y trouvaient. Durant plus d’un mois, j’y répertoriai des tableaux bleus. Des bleus vibrants. Des bleus plus sourds. Des bleus sous lesquels une couche de rouge transparaissait parfois. Des bleus sous lesquels il y avait beaucoup d’autres bleus. Vous voyez? (…) Si les œuvres monochromes suscitent autant de questions, c’est qu’elles soulèvent de beaux problèmes de peinture qui soumettent l’art et l’esthétique à des questionnements féconds.» Suivaient quelques pages bien senties qui montraient comment les œuvres de Stéphane La Rue renouvelaient le genre et s’en distanciaient.
L’exposition Stéphane La Rue – En résonance a été mise sur pied en collaboration avec les galeries Roger Bellemare et Christian Lambert.
The exhibition is centered on a new variation to the exemplary series entitled “Comme une image (pour un ensemble)”, first shown at the Roger Bellemare Gallery almost five years ago. It also comprises selected series of works on paper created over the past ten years, evoking as they do on a more modest scale the brilliant retrospective entitled “Stéphane La Rue. Retracer la peinture” organized in 2008 by the Gallery at UQAM with the assistance of the Musée national des beaux-arts du Québec. In addition, some ten works by Molinari freely selected by Stéphane La Rue will be shown for their relationship, often oblique, with his own works, as a sort of final conversation following on many others previously between the young multidisciplinary artist and the older Concordia teacher.
The attractive catalogue accompanying the UQAM retrospective contained the following somewhat premonitory comments by young art historian Marie-Ève Beaupré: “To write about the paintings of Stéphane La Rue also reminds me of an old bank, in which Guido Molinari’s studio was located, and the time I spent creating an inventory of the works of art stored there. For over a month I catalogued blue paintings. Vibrant blues. Some more discrete blues. Some blues occasionally showing traces of red underpainting. Blues painted over a myriad of other blues, which sometimes showed through. Do you see ? (…) If monochromatic works give rise to as many issues, it is because they address many intriguing problems with painting, which expose art and esthetics to rewarding questionings.” In the following, well-reasoned pages, the author demonstrated how the work of Stéphane La Rue renewed the genre, from which it also at the same time took its distances.
The “Stéphane La Rue – En resonance” exhibition was assembled with the cooperation of the Roger Bellemare and Christian Lambert galleries.
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