jusqu'au 10 mai | until May 10
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PAUL ABRAHAM
« SOLDATS »
Paul Abraham, Pat War Hero (détail), 2013
« L’exposition SOLDATS présente principalement une série de très grands dessins, composés de craie, d’acrylique, d’encre, et de feuilles d’or, rappelant les fresques murales qui relataient l’histoire des nations où étaient glorifiés les hauts faits de guerre, les batailles mémorables. Il y a dans mon travail un personnage récurrent, une constante : le super héros au sens large du terme, personnage rhétorique indissociable de l’image du pouvoir et du machisme persistant de notre société.
«The SOLDATS series consists mainly of large drawings on paper composed with a mixture of chalk, acrylic, ink, and gold leaves. It was inspired by murals depicting the glories of war. Throughout my work, one can find an archetype that provides a continuing leitmotif: The Superhero. For me, this symbol of our society’s fascination with power and machismo represents a transformation of everyday life into the world of power fantasy, embodied by the superman.
JULIE TREMBLE
« BPM 37093 »
Julie Tremble, BPM 37093, 2014
BPM 37093 est une étoile située à environ cinquante années-lumière de notre système solaire. Parvenu à la fin de son existence, son noyau s’est cristallisé à 90%, transformant la masse de carbone de cet astre, en un diamant gigantesque. Ce type de transformations radicales inspire les récits que développe Julie Tremble, à la fois dans leur forme que dans leur contenu.
BPM 37093 is a star situated about fifty light-years from our solar system. Having reached the end of its existence, its core is 90% crystallized, transforming what was a mass of carbon into a gigantic diamond. Both the form and content of the narratives that Julie Tremble creates are inspired by radical processes of transformation such as the one BPM 37093 went through.
PAUL ABRAHAM
C’est la transformation du quotidien en un fantasme de toute-puissance incarné par le surhomme. Il illustre la faculté de l’humain à se raconter des histoires pour accepter sa condition de mortel. Aspirant à oublier la mort qui est laideur, il s’entoure de beauté qui évoque l’immortalité. L’art de la guerre, car c’est ainsi qu’on la désigne, est incarné par le héros de guerre la poitrine placardée de médailles, il est le porte-drapeau de cette esthétisation de l’affrontement, le surmoi des individus et des peuples, le fantasme de puissance, l’idéalisation de la force et de la violence qui est partie intégrante de notre histoire. Ces valeurs nous ont été inculquées à travers des images, dans les livres d’histoires, les poèmes, les chants et les récits. Elles ont été mises en scènes sur des tableaux qui magnifiaient les actes héroïques et les batailles triomphales, transformant l’horrible réalité qui se cache derrière chaque affrontement en oeuvre artistique.
Ancêtre du super héros, le chevalier sans peur et sans reproche justifie le caractère “sacré” indispensable de la guerre ou des croisades. À l’instar du héros de guerre contemporain, il est l’instrument de propagande qui va inciter les jeunes recrues à partir au combat. Il est beau, il est jeune, il incarne le courage et l’immortalité. »
Paul Abraham passera son enfance entre Genève, les montagnes de la Suisse et la région Ligure en Italie. En 1972 il part vivre en Angleterre puis s’installe définitivement en Provence. Dessinateur insatiable depuis son plus jeune âge, adepte de bande dessinée il passe des heures sur sa planche à dessin. Après un bac en art plastique il fait l’école des arts appliqués de Paris. En 1985 il termine sa formation à la School of Visual Arts de New York. Élève d’Art Spliegerman, il participera à la production du magazine Raw. Depuis 1993, Paul Abraham vit et travaille à Montréal. En 2000, inspiré par la bande dessinée, mais aussi par ses lectures d’enfance et les westerns nord-américains, il travaille sur les séries de tableaux héros et bipèdes. En 2005 un grave accident de plongée sous-marine le laissera paralysé pendant quelques mois et c’est au prix d’une rééducation intensive qu’il retrouve la dextérité de sa main droite lui permettant de continuer son travail. Paul Abraham est représenté par la Galerie Joyce Yahouda.
It demonstrates how we, as human beings tell ourselves stories to come to terms with our mortality – a condition that fundamentally challenges our illusions of power and beauty. In our desire to deny death, we surround ourselves with beauty that evokes immortality. What we call the “art of war” is endorsed by the war hero, his chest covered with medals, carrying the flag of conflict, power fantasies, and the idolization of strength and violence that are an integral part of our history. These values have been taught to us through images, history books, poems, songs, legends, and narratives orchestrated on canvasses that magnify the heroic acts and triumphant battles – and, in so doing, transform the horrific reality behind war into art.
Ancestor of the super hero, the knight without fear and reproach justifies the indispensable “sacred” aspect of crusades and war. Like the war hero of today, he is the propaganda tool who will facilitate the recruitment of young soldiers to join the fight. He is beautiful, he is young, and he symbolizes courage and immortality. »
Paul Abraham spent his childhood between Geneva, the Swiss Alps and Liguria, in Italy. He moved to England in 1972, finally settling in Provence during his formative years. An insatiable artist and comics enthusiast from a young age, he spent hours at his drawing board. After obtaining a B.A. in Plastic Arts, he attended the Paris School of Applied Arts. He completed his education in 1985, at the School of Visual Arts in New York City. As a student of Art Spielgerman’s, he contributed to the production of Raw magazine. Paul Abraham moved to Montreal in 1993, where he has remained. In 2000, inspired by comics, childhood reading and American Westerns, he began work on his Heroes and Bipeds series. In 2005, he was left paralyzed for a number of months by a bad scuba diving accident. Fortunately, he recovered his right hand dexterity through intensive physiotherapy, allowing him to carry on his work. Paul Abraham is represented by Joyce Yahouda Gallery.
JULIE TREMBLE
Elle s'intéresse particulièrement aux phénomènes astronomiques qui, par leur échelle, outrepassent toute perception directe. Ils existent pour les scientifiques sous forme de graphiques et de calculs mathématiques et, pour la majorité des personnes, comme des représentations issues de la fiction. L’artiste construit ainsi des espaces fictifs à partir d'éléments du vocabulaire documentaire et cinématographique, afin de réfléchir aux codes et clichés spectaculaires par lesquels on tente de figurer l’indémontrable. Julie Tremble s'attarde plus particulièrement aux représentations qui mettent en parallèle les phénomènes astronomiques et l'espèce humaine. Ces objets cosmiques : astéroïdes, météorites, et objets géocroiseurs, éveillent la peur de l’anéantissement, nous rappelant qu'aucun corps, qu'il soit vivant ou inerte, n'est durable. Nous marchons sur des carcasses de dinosaures.
Par la vidéo, la photographie et le son, Julie Tremble narre dans l’ensemble des pièces composant l’exposition BPM 37093 le processus de transformation de la matière. Puisant dans le documentaire, le film hollywoodien et l’expérience scientifique homemade, ce travail poursuit sa réflexion sur les processus narratifs qui génèrent de la fiction, du réel, du savoir et des sensations.
Julie Tremble détient une maîtrise en études cinématographiques de l'Université de Montréal (Montréal, 2005) et un baccalauréat combinant cinéma et philosophie (Montréal, 2000). Son travail, nourri par le cinéma, les arts visuels, la littérature et la philosophie, a été présenté dans des centres d'artistes, en galerie, de même que dans différents festivals à travers le Canada. En 2013, elle a reçu le prix du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) pour la meilleure oeuvre d'art et d'expérimentation remis dans le cadre des 31e Rendez-vous du cinéma québécois. Ses vidéos sont distribuées par Groupe Intervention Vidéo (GIV). Elle réside actuellement à Montréal. Julie Tremble est représentée par la Galerie Joyce Yahouda.
The artist is particularly interested in astronomic phenomena that, due to their scale, defy direct perception. While for scientists these objects exist in the form of graphics and mathematical calculations, for most people they can only be understood through a fictive process. She builds fictional spaces using documentary and cinematic vocabulary to reflect on the codes and clichés through which we attempt to portray the indemonstrable. She is particularly interested in representations which draw a parallel between astronomical phenomena and the human species. Cosmic objects such as asteroids, meteorites, and near-Earth objects generates in us a fear of destruction as they remind us that no body, living or inert, is everlasting. We walk on carcasses of dinosaurs.
Through video, photographs and sound, Julie Tremble considers the material and its transformations with the various elements that make up BPM 37093. Drawing on documentary and Hollywood film, as well as homemade scientific experiment, the work traces her reflection on the narrative processes that generate fiction, reality, knowledge, and sensation.
Julie Tremble has a Master’s degree in Cinema Studies from the Université de Montréal (Montréal, 2005) and a Bachelor’s degree combining cinema and philosophy (Montréal, 2000). Her work, nourished by the cinema, visual arts, literature, and philosophy, has been shown in artist-run centres, galleries, and various festivals across Canada. In 2013, she received the Prix du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) for the best work of art and experimentation at the 31st Rendez-vous du cinéma québécois. Her videos are distributed by Groupe Intervention Vidéo (GIV). She currently lives and works in Montréal. Julie Tremble is represented by Joyce Yahouda Gallery.
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