« COCYTE INC. »
27 mars au 31 mai | March 27 to May 31
vernissage 27 mars 18h00 | March 27 ~ 6:00PM
1700laposte.com
Buisson ardent, 2013, Céramique, 62 x 205 x 16 cm, photo : Daniel Roussel
L’exposition Cocyte inc. se veut un commentaire sur notre époque et ses mécanismes, à la lumière des temps anciens et sur ce qu’ils peuvent nous donner à réfléchir nos problématiques sociales actuelles. D’où le titre satirique de cette exposition qui rappelle la chosification (inc.) du sacré (la mythologie grecque voulant que Cocyte soit un des principaux fleuves des enfers). Une démarche, donc, à mi-chemin entre le mythe et le réel; une invitation à plonger dans un monde se situant au carrefour de l’irrévérence et de la délicatesse d’un regard humaniste sur les corps en action.
Cette exposition s’inscrit par ailleurs sous le signe du questionnement existentiel et social, poursuivant par là la démarche de la sculpteure depuis Choses faites, exposée sur plusieurs années (2008-2010), et Conduites dangereuses qui, comme le notait la critique d’art Nathalie Roy, présentait « [un] parti-pris esthétique empreint d’une ironie et d’un humour grinçant qui font la force de sa signature singulière ». En effet, les mises en scène en céramique de Violette Dionne forcent avant tout le regardeur à interroger, à travers la mécanique des corps et leurs références anciennes, une sorte d’éternel retour, dans le sens précis que Mircea Eliade conférait à cette expression : les gestes effectués par les personnages acquièrent un sens par le rituel, ici souligné par leur mise en série et qui finit par suggérer la vacuité qui nous guette dans nos multiples échanges quotidiens.
Les sculptures — mariant tuyaux, bouches et prises d’air dans divers assemblages des corps entre eux — aménagées sur du mobilier en acier ajouré, loin de répondre à une logique aléatoire, sous-tendent au contraire une réflexion ontologique d’importance pour l’artiste : en se référant notamment au mythe de l’enfer et à sa riche iconographie, Violette Dionne propose une vision du monde actuel écartelée entre la valeur des gestes primitifs et les effets pervers de leur réactualisation, c’est-à-dire de leurs mises en forme contemporaines.
Par la même occasion, les Éditions de Mévius lancent le catalogue d’exposition Cocyte inc., composé d’une préface et de textes d’Isabelle de Mévius.
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