12 mars au 19 avril | March 12 to April 19
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HUGO BERGERON
« AU BORD DU PRÉCIPICE, L’EAU ME SEMBLE FROIDE »
Le mur, 2013, gypse, acrylique, crayon de plomb, bois, feutre, béton, 320 cm x 426 cm x 61 cm (in situ au 5445 avenue de Gaspé, local 221)
« Un soir d’insomnie, un homme inventé m’a confié : Avec les kilomètres de plage qu’il y a dans l’boute passé Sept-Îles pis le réchauffement climatique, on va ben finir par l’avoir notre Club Med. À observer comment nous avons agi par le passé, une telle vision est plausible. Encore hier, on nous annonçait que des morceaux de béton nous tombaient sur l’capot de char. Du béton esthétique. Il y a tant d’aberrations dans la façon dont nous aménageons notre territoire. Un jour, je vais peindre une super-poutre.
FRANÇOIS-XAVIER MARANGE
« CEUX QUE L’ON CROISE »
L’exposition Ceux que l’on croise rassemble des tableaux réalisés entre 1996 et 2012. Elle se veut un hommage à François-Xavier Marange, décédé à Montréal en 2012 à l’âge de 63 ans après une lutte contre le cancer. Les œuvres sont ici réunies autour de la notion de détachement présente dans l’œuvre de François-Xavier Marange; un détachement formel s’opérant entre le fond et la forme. Le fond, de couleur unie, est réalisé d’un aplat finement fabriqué de couches successives. La forme, figure schématique, appliquée à la suite, est construite de grilles, de tracés et d’entailles offrant une tactilité et une profondeur sans équivoque.
HUGO BERGERON
Un périmètre de ruines a été disposé pour rappeler l’élasticité de l’Histoire, le temps qui passe et qui s’accumule. Les ruines sont une métaphore des échecs et des prouesses de l’humain qui se répètent en accéléré. Ces carottes de plancher de béton deviennent à mes yeux des artéfacts intemporels, de beaux prétextes à peindre. Ils me rappellent Pompéi et pourtant ce sont des rebuts communs et insignifiants. Serons-nous à notre tour ensevelis, n’ayant pas anticipé l’éruption irréversible et fatale du volcan?
Dans le contexte de se placer au bord du précipice, l’idée est d’avoir juste assez de recul pour prendre son élan et oser le risque d’avoir froid. À l’instar des différentes réalités virtuelles contenues dans les fenêtres d’un édifice, je présente un panorama pictural où chaque tableau contient ses potentialités de recherche propre, tout en participant à la construction d’un ensemble. Cette mixité d’avenues possibles, passées ou en devenir, permet d’établir des ponts entre les multiples niveaux d’une exploration visuelle pour mieux consolider les fondements de mon édifice pictural.
Cette exposition présente différentes relations possibles entre le sujet, la méthode, le système et le contexte. Le fil délibérément décousu de ce corpus est une excursion picturale traitant de la transformation du territoire et de l’interrogation de sa représentation face à l’absurdité, l’ingratitude et la splendeur de l’intervention humaine. Derrière la faille et la plénitude se cache une évolution spectaculaire de moyens, mais un idéal peine encore à voir le jour. » - Hugo Bergeron
Né en 1981, Hugo Bergeron est détenteur d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’UQÀM. Finaliste au 12e concours de peintures canadiennes RBC en 2010, il a entre autres participé à l’exposition collective Le projet peinture à la galerie de l’UQÀM en 2013. Son travail a été exposé au Canada, en France et au Liban. Ses œuvres font partie de plusieurs collections publiques et corporatives dont Prêt d’œuvres d’art du Musée national des beaux-arts du Québec, Banque nationale, Ministère des affaires extérieures et du Commerce international du Canada, Mouvement Desjardins, Loto-Québec. Hugo Bergeron est représenté par la galerie Graff depuis 2008. Cet hiver, il présente deux expositions solos simultanées à la maison de la culture Frontenac et à la galerie Graff.
FRANÇOIS-XAVIER MARANGE
Dans ses tableaux, l’artiste s’est attardé à créer des images symboliques du monde, des jeux de perception finement réalisés offrant différentes avenues de compréhension. Son grand attachement au formalisme et son travail méticuleux rappellent le travail de l’artisan, pratiqué dans sa jeunesse, alors qu’il était taille-doucier à Paris. Le dépouillement présent dans ses œuvres provoque un état de flottement conduisant à un état méditatif empreint de silence. Le détachement fait aussi écho à la position empruntée par l’artiste face à ses tableaux : « Je les ai laissés partir de moi et quand, lorsque par sursaut de fierté je résiste, eh bien ils me quittent. Voilà la vie d'un tableau ou le tableau de la vie ».
Né en France en 1948, François-Xavier Marange est arrivé à Montréal en 1982. Il a appris l’impression en taille-douce aux Ateliers Leblanc, Lacourière-Frélaut et Maeght à Paris. Il a travaillé avec les plus grands : Friedlander, Lam, Miró, Tàpies, Zao Wou-Ki et bien d’autres. Soucieux de transmettre lui-même le savoir acquis, François-Xavier Marange a dessiné et supervisé la construction des grandes presses de l’Atelier Circulaire de Montréal.
L’artiste a vu ses œuvres présentées en solo à Montréal, Québec, Ottawa, Vienne, Paris ainsi qu’à Majorque et compte plus d’une cinquantaine d’expositions collectives dont celles présentées à la Galerie Libéral Bruant (2005), au Toronto International Art Fair (2005 et 2007) et la 3e Biennale de la gravure de l’Île-de-France (2001). Ses œuvres se retrouvent dans de nombreuses collections publiques et privées au Canada. François-Xavier Marange est décédé le 8 octobre 2012.
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