« BELIEF HAS NO REASON. AQUARELLES 1996-2013 »
1 mars au 5 avril | March 1 to April 5
vernissage 1 mars 15h00 | March 1 ~ 3:00PM
huguescharbonneau.com
Trevor Gould, Berlin, 2003, aquarelle sur papier, 23 x 30 cm
L’exposition propose une sélection d’œuvres réalisées entre 1996 et 2013 qui révèle les liens indissociables que ce médium entretient avec les projets de sculpture, d’installation, de vidéo ou de performance de Gould. Son travail interroge les fondements et les mécanismes de l’antagonisme nature/culture qui façonnent une part importante de notre rapport à l’altérité. Gould réinvestit le récit colonial et postcolonial entre l’Occident et l’Afrique ainsi que son enchâssement dans l’Histoire « officielle » pour en désavouer l’autorité et pour en proposer une narration alternative. Dans la série Leaf Thief (1996-1998), il dépeint plus spécifiquement l’impérialisme botanique et explore la représentation de l’explorateur-colonisateur.
Gould cherche à critiquer la performativité de cette idéologie de domination – encore visible aujourd’hui – au sein d’institutions ou de plateformes de diffusion artistiques, scientifiques ou historiques, comme les musées, les zoos, les jardins botaniques et les encyclopédies. Il met spécifiquement en scène ces jeux de pouvoir dans la vaste série Universal Fairs (1996-2007) qui pose un regard incisif sur le phénomène des expositions universelles.
Cette autre Histoire, à laquelle Gould nous convie, amplifie le récit historique établi par le truchement de documents d’archives ou de représentations d’événements fictifs qui en permettent une relecture critique et politique. Certains protagonistes de cette iconographie, à l’instar des singes et des girafes par exemple, sont associés par l’artiste à des symboles de l’Afrique et campent des questionnements sur l’identité, le déracinement et les transferts culturels. Dans sa plus récente série, Something of an Idea (2006-), l’allégorie du singe se (con)fond à la représentation de l’humain pour incarner une réflexion philosophique sur la construction précaire de notre savoir et de notre image.
L’adéquation de l’utilisation de l’aquarelle par Gould avec les enjeux historiques et culturels que pose sa démarche est d’autant plus forte lorsqu’on sait que l’Afrique a hérité de cette technique du passage des soldats et explorateurs britanniques durant la période coloniale.
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