« L'OSCILLATION DU VISIBLE »
commissaire : Michèle Thériault
13 fév au 12 avril | Feb 13 to April 12
vernissage 12 fév 17h30 | Feb 12 ~ 5:30PM
ellengallery.concordia.ca
Olivia Boudreau, Femme allongée, 2014, vidéo hd, couleur, son, 13 min 15 sec / HD video, colour, sound, 13 min. 15 sec. Avec le concours de l’artiste et de la Galerie Leonard-et-Bina Ellen / Courtesy the artist and the Leonard & Bina Ellen Art Gallery.
Depuis 2004, Olivia Boudreau allie vidéo et performance dans des œuvres qui s’accomplissent dans la durée et la répétition. Axé principalement autour du corps (le sien jusqu'à 2009) exécutant une action ordinaire (enlever un slip, s’essuyer après une douche) ou maintenant une pose (à quatre pattes, assise dans un fauteuil) à l’excès, son travail met à l’épreuve non seulement le corps mais aussi la perception et l’expérience du visiteur. L’exécution régie jusqu'à récemment par quelques règles précises et simples – un plan fixe, une séquence déterminée par un facteur extérieur, un cadrage serré – résulte en des images longues dans le temps et animées par une économie de mouvements exécutés dans le silence ou interrompus par des bruits ambiants.
Since 2004, Olivia Boudreau has combined video and performance in works that exist through duration and repetition. Her practice, focusing mainly on the body (her own until 2009) carrying out everyday actions (taking off underwear, drying oneself after a shower) or maintaining a pose (on all fours, sitting in an armchair) in a register of excess, puts to the test not only the body but also visitor experience and his or her faculty of perception. The works’ execution, dictated until recently by a few precise and simple rules—a static shot, a sequence governed by external factors, a tight frame—results in extended images that are animated by an economy of movement carried out in silence, or sometimes interrupted by ambient sound.
L’exposition suit le parcours de l’artiste depuis ses débuts jusqu'à une vidéo réalisée tout récemment qui, en délaissant le plan fixe, introduit la narrativité, l’interaction entre les personnes et confère à l’artiste le rôle de metteur en scène. Ce délaissement de l’autoreprésentation au profit du corps de l’autre et de sa mise en observation est également assumé dans une performance, qui se déroulera pendant toute la durée de l’exposition, au cours de laquelle deux performeurs sont mis en présence l’un de l’autre par leur position respective.
Par la mise en espace et le mode de présentation des œuvres, artiste et commissaire ont voulu ouvrir cette pratique à une suite de questions : Comment existent dans l’espace d’exposition et en présence du visiteur la suite d’actions simples répétées, la projection franche d’une intimité – celle d’une femme surtout ? Quelle notion du visible est canalisée dans l’image vidéo et l’acte performatif ? Comment se transforme la réception du corps féminin lorsqu’il passe de l’autoreprésentation au champ de la narrativité ? Comment le sujet se constitue-t-il dans l’absence de la parole ? Qu’en est-il de l’hyper conscientisation du travail de l’action minimale et de sa médiation ?
Une publication illustrée sur le travail d'Olivia Boudreau est en préparation et paraitra au printemps. Elle comprendra des essais de Eduardo Ralickas et de Christine Ross et un entretien par Michèle Thériault.
La pratique de l’artiste Olivia Boudreau combine la vidéo et la performance dans des œuvres qui explorent la perception, la temporalité et le visible en utilisant le plan-séquence, et plus récemment la structure narrative et le montage de plans. Son installation vidéo L'Étuve – une étude à grande échelle de cinq femmes dans un sauna – a retenu l’attention lors de la dernière Triennale du Musée d'art contemporain de Montréal en 2011. Boudreau a participé à plusieurs résidences en Europe et a exposé au Musée d'art contemporain de Montréal, à la Galerie de l'UQAM, Optica, Dazibao, Katherine Mulherin Contemporary Art Projects à Toronto et à Le Fresnoy en France. En 2011, elle était récipiendaire du Prix Pierre-Ayot de la Ville de Montréal.
This exhibition traces the development of Olivia Boudreau’s practice from its beginnings to a new video work in which she abandons the static shot, introduces narrative and human interaction, and assumes a directorial role. This shift from self-representation to the body of the other, and its observation, is also present in a new performance that will unfold over the duration of the exhibition. In it, two performers are held in each other's presence through positions they assume in the Gallery.
Through spatial layout and modes of presentation, the artist and the curator open this practice up to a series of questions: How do the succession of simple repetitive actions and the forthright expression of intimacy—primarily that of a woman— exist within the exhibition space and in the presence of the visitor? What notion of the visible is channeled through video and the performative act? When the female body leaves self-representation and enters the narrative field how is its reception transformed? How does the subject constitute itself in the absence of speech? What does one make of a hyper-awareness of the labor of minimal action and its mediation?
An illustrated publication on the work of Olivia Boudreau is in production and will be launched in the spring. It will include essays by Eduardo Ralickas and Christine Ross, and an interview by Michèle Thériault.
Olivia Boudreau is an artist whose practice combines video and performance in works that explore perception, temporality and the visible through the long take and more recently narrative structure and editing. Her video installation L’Étuve—a large scale study of five women in a steam room—was a focal point of the last Québec Triennale at the Musée d’art contemporain in 2011. Boudreau has done residencies in Europe and exhibited at the Musée d’art contemporain de Montréal, Galerie de l’UQAM, Optica, Dazibao, Katherine Mulherin Contemporary Art Projects in Toronto and at Le Fresnoy in France. She was the recipient of the Prix Pierre-Ayot de la Ville de Montréal in 2011.
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