« THE CAVE PART V »
jusqu'au 15 mars | until March 15
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The Cave Part V, Untitled 33.1, 2013, impression jet d’encre 122x152 cm
The Cave Part V est la plus récente étape d’un projet qui s’est étalé sur plus de cinq ans et qui continue d’évoluer. Cette série est née d’expérimentations et de recherches effectuées sur différentes matières photosensibles.
Initialement, le processus était constitué d’émulsion liquide étendue sur des panneaux de bois que j’exposais soit à la torche ou au néon à travers d’énormes négatifs. C’est à partir de ces négatifs qui, dû à leurs états de dégradations avancés étaient devenus pratiquement inutilisables, que je me basai pour la suite des choses. L’usure avait créé sur ceux-ci des imperfections qui, une fois agrandies, prenaient l’aspect d’univers vaporeux aussi attrayants qu’intrigants. Bien que le résultat me paraissait toujours aussi surprenant, j’en étais restreint à travailler à partir d’accidents et cela limitait mon contrôle sur le processus. De plus, il était surtout question de destruction de l’image et je voulais que le résultat de cette destruction devienne le point de départ et non pas sa finalité. De là l’idée de travailler à partir de nouvelles gélatines transparentes et de reproduire les différents phénomènes que j’avais été à même de constater durant cette période.
Pour y arriver, j’ai utilisé des mélanges de pigments et différents liquides qui s’assèchent relativement vite et qui me permettent de figer le mouvement. Comme la gélatine n’est pas absorbante, le pigment adhère tranquillement au support par un effet d’évaporation. Pendant ce processus, il m’est possible de travailler ou de modifier délicatement les formes et masses ; tout est ici question de temps et d’équilibre entre le geste et la matière. Matière qui selon la fluidité, la viscosité et la volatilité, permet de rencontrer des « paysages » qui peuvent être soit éthérés, organiques ou aquatiques, entre autres choses. La dernière étape consiste à numériser et à imprimer ces microcosmes dans un format suffisamment grand afin qu’ils puissent se déployer et que l’on puisse avoir le sentiment d’entrer dans l’image.
Enfin, j’aime à penser que ces manifestations sont en quelques sortes des traces du temps, une forme de matérialisation de la vitesse fulgurante du cosmos, des radiographies intimes de l’univers, que le mouvement des astres s’est immobilisé et que le temps s’est arrêté à l’instant où une galaxie allait soit naître, soit mourir.
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