« LA MÉMOIRE EN MOUVEMENT »
commissaires : Annette Hurtig et Charo Neville
7 mars au 12 avril | March 7 to April 12
vernissage 6 mars 17h30 | March 6 ~ 5:30PM
galerie.uqam.ca
Esther Shalev-Gerz, Entre l'écoute et la parole : Derniers témoins. Auschwitz 1945-2005, 2005, triptyque vidéo (extrait)
Exposition organisée et mise en circulation par la Kamloops Art Gallery - L’exposition réunit des œuvres majeures de l’artiste reconnue internationalement pour ses recherches dans les domaines de la démocratie, de la citoyenneté, de la mémoire culturelle et des politiques de l’espace public. Des auteurs de renom tels que Georges Didi-Huberman et Jacques Rancière ont d’ailleurs écrit sur le travail de Shalev-Gerz.
Exhibition organized and circulated by Kamloops Art Gallery - Esther Shalev-Gerz is recognized internationally for her investigations into the nature of democracy, citizenship, cultural memory and the politics of the public space. Her work has inspired the contemplation of prominent aesthetic philosophers Georges Didi-Huberman and Jacques Rancière.
Élaborés à travers un dialogue continu avec des personnes qui partagent leurs expériences individuelles et collectives, les installations et travaux d’art public d’Esther Shalev-Gerz revisitent la notion traditionnelle du portrait et contribuent au débat contemporain autour des enjeux de la représentation. Le travail de l’artiste témoigne d’une investigation soutenue des caractéristiques transitionnelles du temps et de l’espace en corrélation avec la transformation des identités, des lieux et des histoires. Dans tous ses projets, elle interroge simultanément notre compréhension des fonctions sociales et l’importance de la pratique artistique.
La plupart de ses œuvres, par leur dispositif singulier, créent des allers-retours entre passé et présent et placent le visiteur devant sa propre histoire pour l’amener à en soupeser la valeur linguistique, culturelle et historique. Par exemple, White-Out (2002), qui met en présence le destin d’une femme Samie vivant en Suède – où jusque dans les années 70, les Samis, leur langue, leur culture et leurs chants n’étaient pas respectés ni acceptés – permet d’établir une relation étroite avec le sort des Premières nations en Amérique du Nord. Dans une autre œuvre, D’eux (2009), l’artiste fait indirectement dialoguer le célèbre philosophe français Jacques Rancière et une jeune philosophe libanaise, Rola Younes, à propos de leurs expériences respectives de renouvellement et d’enrichissement de leur perception et de leur rapport au monde. Younes évoque sa passion pour l’apprentissage des langues et de leur culture quand Rancière lit à voix haute un extrait de son texte le Spectateur émancipé, dans lequel il décrit un moment constitutif de sa pensée qui l’a amené à « reformuler les rapports établis entre voir, faire et parler » et où il commente la fonction de l’art contemporain.
L’artiste Esther Shalev-Gerz poursuit ainsi un processus consistant à démêler les particularités identitaires liées à la construction dans le temps de l’histoire et de la mémoire. Sa pratique artistique problématise la façon dont nous comprenons notre place dans le monde et présente un échange d’idées élaborées à partir de situations de communication mises en forme au moyen de la vidéo, de la photographie, de la sculpture et de l’installation.
Née à Vilnius en Lituanie, Esther Shalev-Gerz a grandi en Israël et vit à Paris depuis 1984. Elle est professeure des beaux-arts à Valand Academy à l’Université de Göteborg en Suède depuis 2003. En 2010, son œuvre a été le sujet d’une exposition d’envergure au Jeu de Paume à Paris et, en 2012, au Musée cantonal des beaux-arts à Lausanne, en Suisse. Depuis 1983, elle réalise en Europe des commandes d'art public et des interventions dans l'espace où les questions identitaires et de mémoire sont mises de l'avant (Israël, Allemagne, Canada, France, Royaume-Uni, Suède, Suisse et États-Unis). Soulignons que l’artiste a été sélectionnée par le gouvernement canadien comme l’une des 6 finalistes pour la réalisation du Monument national de l’Holocauste qui sera érigé à Ottawa.
By employing a continual dialogue with people sharing their individual and collective experiences, the installations and public art of Esther Shalev-Gerz revisit the traditional concept of portraiture and contribute to contemporary discourse on issues of representation. The artist's work is a sustained investigation into the transitional nature of time and space correlative to the transformation of identities, places and histories. In all her projects, she also queries our understanding of the significance and social function of art.
Most of her works, by their very configuration, create a passage between past and present, confronting onlookers with their own story viewed through the prism of language, culture and history. For example, her work White-Out (2002), which presents the fate of a Sami woman living in Sweden – where even in the 1970s, the Sami, their language, their culture and their songs were not respected or accepted – suggests parallels with the plight of First Nations in North America. In the work D'eux (2009), the artist creates an implied dialogue between renowned French philosopher Jacques Rancière and a young Lebanese philosopher, Rola Younes, about their respective experiences of the renewal and enrichment of their perceptions and their relationship to the world. Younes speaks of her passion for languages while Rancière reads aloud an extract from his book, The Emancipated Spectator, in which he describes a breakthrough in his thinking that led him to "reformulate the relationship between seeing, doing and talking" and in which he comments on the function of contemporary art.
In her art, Esther Shalev-Gerz continually unravels aspects of identity related to temporal constructs of history and memory. She questions the way we understand our place in the world and presents an exchange of ideas that emerge from communication situations created through the use of video, photography, sculpture and installation.
Esther Shalev-Gerz was born in Vilnius, Lithuania, grew up in Israel and has lived in Paris since 1984. She has been a professor at the Valand School of Fine Arts, University of Gothenburg, Sweden, since 2003. In 2010, her work was the subject of a major exhibition at the Jeu de Paume in Paris, and at the Musée Cantonal des Beaux-Arts in Lausanne, Switzerland in 2012. Since 1983, she has realized a number of public art commissions and installations focusing on questions of identity and memory (in Israel, Germany, France, the United Kingdom, Sweden and Switzerland). Esther Shalev-Gerz is the artist on a team selected as one of six finalists for the National Holocaust Monument to be erected in Ottawa.
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